Forum JDR post-apocalyptique dans un monde contemporain alternatif en proie aux zombies, à des créatures pires encore ainsi que des événements surnaturels.
Fiche de personnage Points de RP: (37/1200) Etat Mental: (100/100) Crédits: (0/1000) Réputation: (0/500) Informations scénaristiques: Blessures: Tatouages: Cicatrices:
Dim 30 Oct - 21:37
Fiche d'identité
Prénom(s) : Jeyan
Nom : Özderim
Né(e) le : 29/07/2005
À : Istanbul, quartier de Tarlabaşı | Turquie.
Métier : Médecin épidémiologiste.
Particularités : Religion : de confession musulmane | non pratiquante. Langue maternelle : turc. Langue parlée couramment : anglais. Loisirs : - Elle ne se détend jamais mieux qu’en nageant. - Elle nourrit une passion secrète pour le karaoké. - Elle aime cuisiner, surtout les plats traditionnels de son pays d'origine (ses Gözleme sont réputés exceptionnels). Divers : - Elle a une peur phobique des araignées (ces choses ont trop d’yeux, trop de pattes, trop de tout en fait…) - Elle sait monter à cheval, ne lui demandez pas de faire du vélo (il vaut mieux). - Elle a appris à tirer avec une arme de poing, pas à viser.
À-propos
Thème musical :
Feat : Burcu Özberk Type : Survivant
Description physique
D’un physique empreint de douceur, Jeyan a l’apparence amène des gens de bien. D’abord facile, c’est au perpétuel de son sourire qu’elle doit d’être constamment estimée heureuse. Sous le masque de son bonheur affiché, soigneusement dissimulées dans le pétillant de son regard, se cachent pourtant les fêlures d’une existence marquée de sacrifices. Des brèches et des failles qu’elle avait pris l’habitude de camoufler d’un trait d’eyeliner ou d’un voile de poudre, mais qu’elle peine aujourd’hui à dissimuler sous la ligne sombre de ses longs cils. Ses yeux, teintés du brun de l’aveline, s’en trouvent obscurcis et leur éclat affadi de chagrin ne parvient plus à illuminer un visage aux traits pourtant jeunes. Le portrait se veut alors élégiaque, quand la mine fardée de mélancolie peine à retrouver son pétillement. Un triste tableau qui s’encadre de ses cheveux longs et bouclés, de ses mèches d’un brun profond, parfois miellées de soleil, et de ses coiffures désordonnées pour dire sa confusion.
Le teint s’en trouve pâli, alors que le manque de sommeil accentue déjà ce sentiment, tout comme le font les cernes profonds qui aident à creuser la toile d’un visage émacié par les privations. La pommette se tient ainsi plus haute, au-dessus des joues amaigries par une bouche devenue gourmande et dont les lèvres se dessinent savoureusement pour s’épanouir d’un rose carminé sous la pointe d’un nez droit, et finement taillé. L’harmonie ainsi préservée dans l’ovale d’une figure au derme épargné, se veut prétendre à quelque éloge. Jeyan pourtant ne se soucie guère plus de son apparence. Ses vêtements autrefois choisis pour mettre en valeur sa silhouette fine et élancée, ont été troqués contre des frusques usées, mais pratiques. Quelques chemises trop grandes et des débardeurs, l’un ou l’autre jean élimé, une veste en cuir et des bottes qu’elle porte ou qu’elle bourre dans un sac-à-dos trop large pour ses épaules.
Alors absent de ses parures, le remarquable ne s’invite plus que dans ses postures. Il se glisse dans un geste anodin et s’imprime dans la cambrure de ses reins. Il se déploie le long de son mètre soixante-douze et éclot dans le séduisant de ses formes toujours féminines. Un fait dont elle ne prend que rarement conscience et qui finalement la laisse indifférente, tandis que le monde en est venu à s’effondrer. Reste que la stambouliote sait marquer les esprits. Elle le fait généralement d’une voix chaude et imprégnée d’accent ou d’un ton amusé, et parfois frappé d’espièglerie. Habitude qu’elle cultive, alors que le sérieux de sa fonction l’amène à considérer la situation d’un œil de plus en plus inquiet. Sous la courbe symétrique de ses sourcils, les prunelles s’activent alors pour trouver, analyser et enrayer les témoins d’une conjecture défaitiste. Elles s’y emploient avec acharnement et souvent jusqu’à s’épuiser dans les larmes de l’impuissance. Le courage pourtant ne manque pas. Il s’arme d’espoir et s'imprègne dans le pas du survivant, afin de toujours le porter plus loin.
Description psychologique
D’une nature autrefois solaire, Jeyan a perdu de sa joie de vivre au fur et à mesure des événements qui ont borné son parcours depuis l’Apocalypse. Cependant et quand bien même ils s’en trouvent raréfiés, ses sourires demeurent sincères. Encourageants, ils ont l’audace d’illuminer ses traits, quand ses mots se veulent aider et soutenir. Ainsi se montre-elle toujours prévenante, prompte au service et au secours, même lorsque sa propre situation n’a rien d’enviable. Ce tempérament, gainé d’une volonté farouche, l’oblige invariablement à taire ses doutes et ses appréhensions, pour ne jamais livrer le fond d’une pensée malheureusement lucide à un interlocuteur déjà éprouvé. C’est alors dans ses silences qu’il faut apprendre à lire les mots de sa véritable pensée. Tout comme il convient de déceler les mensonges dissimulés dans le réconfortant de son regard toujours bordé de compassion. Parce que Jeyan jamais ne dira ses tourments. Parce qu’elle ne se livrera pas sur ce qui, chaque jour, l’amène à espérer quelque autre lendemain. Secrète, derrière le masque rassurant qu’elle s’efforce d’afficher en façade et inévitablement vulnérable sous la carapace de ses apaisantes manières. Faut-il donc comprendre le paradoxe qui anime sa trop complaisante personnalité. Faut-il en saisir les nuances et le trop peu de place qu’elle laisse à ses propres rêves, quand bien même elle espère les voir réalisés.
Ses prises de position s’avèrent alors surprenantes. Inattendues, puisqu’elle n’a visiblement que le souci des autres et qu’elle s’enorgueillit d’une fière indépendance. En réalité, si Jeyan est capable de sacrifier jusqu’à son propre bonheur, ce n’est que parce qu'elle s’oublie dans ce que le portrait de sa bienveillance cache de ses propres fêlures. Des failles qu’elle cultive malgré elle et qui, contre toute attente, forment le creuset de son inépuisable volonté. Ses émotions, même étouffées, en viennent ainsi à composer le siège de son équilibre. Elles font sa résistance et l’amènent à toujours vouloir se surpasser. En cela se trouve-t-elle aidée d’un toupet tout à la fois orgueilleux et revêche. Une pointe d’acerbité qu’elle se force à tempérer, alors que la provocation aiguillonne et blesse son orgueil. Jeyan peut ainsi se présenter en énigme. Complexe dans ce que sa personnalité possède de richesse, mais également et surtout dans ce qu’elle charrie de contradictions. Véritable personnage, elle a pris l’habitude de se glisser dans un rôle. Elle s’adapte et se montre toujours volontaire quand bien même l’énergie lui manque. A l’aise, malgré le pudique d’une timidité qui l’oblige à taire souffrances et doutes. Avenante, malgré le mal qui la ronge et qui dévore tout ce qu’il lui reste d’espoir. Derrière ses tabous, Jeyan s’intéresse donc aux autres pour ne pas avoir à parler d’elle et afin d’oublier ses propres cassures. Chose qui s’avère pourtant inconciliable avec sa nature profonde.
Passionnée et entière, Jeyan aime et ressent sans demi-mesure. Et si elle cherche à se conformer au moule que lui impose son éducation, le feu de sa révolte n’en demeure pas moins vif et incontrôlable dès lors qu’il s'affranchit du raisonnable. Ses rares mais très tempétueuses colères en témoignent. Tout comme elles se font le miroir d’un caractère exigeant et indomptable. Un entêtement, que d’aucuns pourraient qualifier d’acharnement et qui, aidé d’une surprenante combativité, peut frôler jusqu’à la pugnacité. Le farouche de son tempérament s’exprime alors dans ce qu’elle possède de valeurs. Jeyan, en effet, ne se montre jamais plus inflexible que lorsque ses principes sont discutés. Sa fierté en bouclier, elle en oublie même toute réserve pour enfin contenter son indéniable besoin de reconnaissance. Une sensibilité étouffée, mais inflammable qui, nourrie de trop de frustrations, peut l’amener à devenir agressive.
Equipement Porté :
N/A
Accessoires Pratiques :
N/A
Contenants Personnels :
N/A
Jeyan Özderim
Fiche de personnage Points de RP: (37/1200) Etat Mental: (100/100) Crédits: (0/1000) Réputation: (0/500) Informations scénaristiques: Blessures: Tatouages: Cicatrices:
Ven 11 Nov - 12:41
Histoire jusqu'à l'Apocalypse
Conservatoire d'Etat de musique classique turque, Université Technique d’Istanbul, Turquie 7 mars 2018 - 19h37
- Neden ağlıyorsun ? - Ağlamıyorum. - Ohoh. Gözleme yapıyorum, sen de ister misin ? Elle n’avait pas attendu qu’il réponde pour s’installer à côté de lui. Benim adım Jeyan. Peki seninki ne ? - Hm. Seyit.
Elle lui avait souri, sans chercher à le contredire et alors même que ses yeux sombres, et encore brillants de larmes, évitaient de croiser son regard. Il avait l’air triste, seul et caché dans l’ombre de l’amphithéâtre déserté par tous les autres jeunes musiciens. A côté de lui, l’étui contenant son violon le désignait pourtant comme l’un des leurs. Sûrement était-il le fils d’un riche bourgeois de la ville. L’un de ceux qui, originaires de Nişantaşı ou de Bebek, venaient ici pour contenter les ambitions de leurs parents ou pour cocher une case du bottin dans lequel leur nom figurerait un jour. Sûrement… À moins que… ? Sa main s’était tendue pour récupérer la crêpe farcie de viande hachée et de légumes, qu’elle lui avait offert de partager.
- Ağlamadığınız bir kişi size zarar verdiğinden mi ?
Elle avait attendu qu’il morde dans la crêpe pour poser cette question au ton frappé d’espièglerie. Bien éduqué comme il l’était - à n’en pas douter - il n’oserait pas rétorquer la bouche pleine. Elle l’avait alors gratifié d’une grimace, avant de le bousculer d’un petit coup d’épaule.
- Analadim. Ben de kötü hissettiğimde asla ağlamam.
L'amitié sincère se passait d'explication. Elle se cultivait et s'épanouissait dans la compréhension. Et c'est ainsi qu'elle grandit, entre un jeune garçon de bonne famille et une jeune enfant des quartiers pauvres. Année après année, malgré la distance et les épreuves, quand la passion et les projets voulaient les séparer. Parce qu'ils suffisait d'un appel, d'un mot, d'une carte postale ou d'une brève rencontre à Istanbul, dans un café ou sur les bords du Bosphore, pour toujours tisser plus fort ces liens déjà noués d'une profonde affection.
Angel Bar, Caferağa, Miralay Nazım Sk., Istanbul, Turquie 7 décembre 2030 - 21h12
- Jeyan... Adınız bu, değil mi ? - Evet. - Ben Cansu Ülker. Babam Yakup Ülker. - Biliyorum. - Eve gitmelisim.
Ses yeux bleus rivés sur elle, Cansu voulait la prendre de haut. Pour autant et malgré tout le mal qu’elle se donnait pour asseoir sa supériorité sur Jeyan, il était hors de question que cette dernière se laisse impressionner.
Elle était originaire de Tarlabaşi et contrairement à ceux qui vivaient en haut de la colline de Péra, sa chambre n’avait pas vue sur le Bosphore ou la Corne d’Or. Non, sa fenêtre s’ouvrait sur une modeste arrière-cour généralement encombrée de bric et de broc - surtout les jours de marché, le dimanche - et elle faisait face à un vieil immeuble à la façade décrépite. Jeyan ne portait pas non plus ces robes somptueuses, ajustées aux silhouettes des riches héritières. Ses vêtements à elle, souvent réalisés par sa mère, avaient l’allure simple et sobre. Leur seule prétention était alors d’avoir été créés sur mesure par des mains fatiguées, mais aimantes. Des mains usées, qui avaient dû céder leur labeur à la maladie et qui s’étaient résignées à n’être plus utiles au portefeuille d’un ménage déjà pauvre. Parce que Jeyan n’était pas non plus la fille d’un riche industriel, d’un adroit financier ou d’un intellectuel ambitieux. Non… Son père était concierge à l’ITU. Il s’occupait du gardiennage et de l’entretien des locaux du Conservatoire d'Etat de musique classique turque. Il y changeait les ampoules, il y passait la serpillère et parfois, lorsqu’elle était plus jeune, il l’emmenait avec lui.
Leur vie était simple. Elle s’écrivait sans jet privé, sans yacht, sans brunch et sans Louis Vuitton. Mais c’était une vie heureuse, sans autre envergure que celle dédiée à l’amour et à la bienveillance. Cansu ne pouvait pas l’atteindre et Jeyan lui offrit son plus beau sourire.
Elle contourna la riche héritière et grimpa les marches de l’estrade pour récupérer le micro qu’un musicien lui tendait déjà. Cependant et quand bien même elle ne souhaitait pas accorder la moindre importance à la sourde menace contenue dans l’attitude de la blonde, Jeyan la savait tout particulièrement déterminée. Et son cœur, accordé avec ce que son instinct lui soufflait de ses appréhensions, se mit à battre la chamade. Il tambourina son inquiétude contre les parois de sa poitrine et en chanta la mesure au rythme des premières notes d’une célèbre ballade turque, ce soir dédiée à son ami d’enfance. Bien sûr, tout cela n’avait rien à voir avec ce qu’elle s’apprêtait à faire. Et tout cela n'avait rien à voir non plus, avec ce qu'elle avait compris ressentir. Parce que ses sentiments s'engageaient désormais sur une autre voie. Parce qu'ils avaient mûri et s'étaient transformés. Parce qu'ils ne se contentaient plus de seulement apprécier sa compagnie, mais qu'à présent ils l'exigeaient.
Aéroport international d’Istanbul (IST), Turquie 5 août 2031 - 22h45
“... Votre attention s’il vous plaît. Les passagers à destination du vol “New-York 711” sont priés de se présenter porte B… Dernier appel pour les passagers du vol “New-York 711”. L’embarquement se termine porte B…”
Installée sur l’un des sièges disposés à quelques pas de la porte d’embarquement du vol plusieurs fois annoncé, Jeyan voyait le soleil estival se coucher au-dessus de la Mer Noire. Ses rayons lumineux, déployés comme pour mieux agripper les derniers vestiges d’un jour à l’agonie, voulaient la retenir quand bien même leur lueur fardée d’or en venait à s’éteindre dans la nuit. Trente-cinq kilomètres, seulement trente-cinq kilomètres la séparaient d’un rêve qu’elle avait osé caresser d’espoirs. La réalité malheureusement avait rattrapé sa propre folie pour rapidement la ramener à la raison. Certaines choses ne pouvaient décemment pas prendre vie et leur existence fantasmée n’avait de sens que dans l’esprit d’un sot. Les larmes venues gangrener son regard voulaient pourtant contredire tout ce que sa pensée logique s’employait à affirmer. Qui donc se souciait encore de ces différences qui confinaient à l’exclusion ? Elle était originaire d’un quartier populaire d’Istanbul, certes. Mais elle avait fait ses preuves, non ?
Le tintement carillonnant de son téléphone, comme pour répondre à ses questionnements, l’amena à considérer la situation du point de vue de l’essentiel. A la lecture du prénom affiché sur l’écran lumineux, affluèrent les souvenirs récemment offerts en pâture à la malice de quelque rançonneur. Avait-elle un jour imaginé le monde aussi cruel ? Non, bien sûr que non. Et sans doute s’était-elle montrée naïve, et stupide. Sans doute… Ses doigts tremblants effleurèrent l’icône vibrante du smartphone qui attendait de se voir “décroché”. Une fois, deux fois, trois fois… Chaque battement de son cœur l’appelait à considérer son choix comme décisif. Elle hésita, une fois encore, une dernière fois, avant de retourner le téléphone sur la table d’appoint accrochée au banc.
Le sanglot venu étrangler sa gorge lui coupa le souffle, mais elle se redressa alors que la voix de l’hôtesse rendue mécanique par le micro appelait une dernière fois à l’embarquement des passagers. New-York… Elle attrapa son bagage à main et, sans oser jeter un regard par-dessus son épaule, prit la direction de la porte B. Sur le guéridon, son téléphone abandonné au passé continuait de vibrer.
Johnson & Johnson, New Brunswick, New Jersey 2 février 2032 - 8H30
- Bonjour, soyez la bienvenue chez Johnson et Johnson. Je vous en prie, prenez place. Madame ? Mademoiselle ? - Docteur. Docteur Özderim.
La surprise s’invita dans le regard du recruteur. Un sourire n’en vint pas moins ourler ses lèvres. Face à lui, Jeyan s’efforçait de paraître sûre d’elle. Quand bien même elle n’avait rien à envier aux pointures qui s’étaient présentées aux entretiens de la célèbre compagnie pharmaceutique, les qualifications et les compétences de la Stambouliote allaient être débattues. Il lui faudrait expliquer son parcours et justifier de ses choix. Raconter sa vie difficile au cœur du quartier populaire de Tarlabaşı, expliquer sa passion pour l’étude et prétendre à mériter l’attention qu’elle était venue quérir en ce lieu reconnu comme l’un des plus éminents du monde scientifique. Ses origines modestes ne lui offraient que peu d’opportunités. Tout du moins l’avait-elle vécu ainsi en Turquie. Tout du moins le lui avait-on clairement fait comprendre. Ses parents s’étaient pourtant échinés à lui offrir la meilleure éducation possible et ils avaient été fiers quand, lauréate de son concours d’admission, leur fille unique avait intégré l'École Supérieure de Bogaziçi d’Istanbul.
Elle y avait étudié la biologie moléculaire et à l’instar de son idole, Safiye Ali, elle y avait obtenu son diplôme, avant de se tourner vers la médecine en vue de devenirmédecin épidémiologiste. En bénéficiant d’une bourse d’études financée par la fondation caritative Yilmaz, Jeyan s’était invitée sur les bancs de l'université Medipol d'Istanbul. Cependant et alors qu’elle avait été sur le point d’y décrocher son doctorat, la Stambouliote avait renoncé pour préférer s’envoler vers les Etats-Unis. Un choix tactique qu’elle se devrait défendre sans y croire et tout en sachant le mensonge contenu dans sa décision. Par chance avait-elle pu achever son cursus à la NYU. Par chance…
Concourse Club, 379 NJ-17 South, Wood-Ridge, New Jersey 3 août 2033 - 23H07
- Tu es saoule, Jeyan. - A peine. - Tu es saoule... Rentrons.
Elle avait secoué la tête avant de se redresser, verre de vin à la main et chancelante. Abigail avait raison, elle était ivre. Les mots armés de raison de sa colocataire ne trouvaient cependant aucun écho responsable dans son esprit embué d’alcool. Il s’était marié… Seyit… Il s’était marié… Et les images de son bonheur s’affichaient partout. Elle avait pourtant su, dès ce jour-là, que cela arriverait et elle s’était crue suffisamment forte pour y faire face. Un pâle sourire étira ses lèvres, tandis qu’elle s’offrait une nouvelle gorgée de vin. Elle se souvenait de leur première rencontre. De tous ces moments qu’ils avaient partagés à deux. De leurs fous rires et de leurs disputes. Elle se rappelait de tout et avait gardé le précieux de ces instants gravé dans sa mémoire. Ainsi se rappelait-elle également de ses mains caressant son visage, de ses bras autour d’elle, de son parfum et du goût de ses lèvres.
Et maintenant… Et maintenant, il s’était marié. Il avait épousé Cansu, évidemment. Cansu... Elle n’avait pu que le féliciter et quand bien même son message était resté sans réponse, elle lui souhaitait d’être heureux, tout simplement. Le pas qui la portait désormais à travers le bar en rooftop n’en était pas moins vacillant. Fort heureusement, aucun de ses collaborateurs n’était présent ce soir. La nouvelle cheffe de projet de l’unité de recherche scientifique et épidémiologique de chez Johnson & Johnson ne pouvait pas s’afficher aussi minablement devant ses équipiers.
A l’extérieur, l’air toujours étouffant acheva ce qu’il lui restait d’ambition, alors qu’elle avait espéré profiter d’une vue imprenable sur la ville pour s’extirper de sa détresse. Elle s’effondra sur l’un des canapés et leva les yeux au ciel. Quelle heure pouvait-il bien être à Istanbul ? Sa main libre glissa dans la poche de son pantalon afin d’en extirper son téléphone. Sur l’écran illuminé d’une icône, un message s’affichait sans emphase. Un simple mot. Un seul mot et rien de plus ; sağol.
Elle se mit à pleurer.
76 Melrose Ave, North Arlington, New Jersey 14 février 2034 - 18H42
- Lucas ? Qu’est-ce que tu fais ici ? - Qu’est-ce que je… Il secoua la tête, l’air dépité.
Partout dans les magasins s’affichaient les coeurs, les anges, le rouge et le blanc d’une Saint-Valentin invariablement dédiée aux amoureux. Même ici, au pied de l’immeuble d’habitation, pouvait-on se sentir inspiré par les décorations qui envahissaient jusqu’aux vitrines des cafés alentour. Jeyan, pourtant, ne faisait montre d’aucune sensibilité particulière quant à cette fête du sentiment qu’elle avait manifestement oubliée.
- Ne ? Quelque chose ne va pas ? Demanda-t-elle, l’air médusé et la mine soumise à une réelle incompréhension. - Est-ce que tu m’aimes, Jeyan ? - Est-ce que je… Elle papillonna des yeux.
La question, visiblement inattendue, l’amena à hausser les sourcils. Face à l’air sérieux de Lucas, dut-elle cependant se résoudre à considérer l’interrogation comme cruciale. Sa poitrine se gonfla d’une profonde inspiration. Elle pinça les lèvres et, tout en détournant le regard, baissa la tête pour n’avoir pas à affronter son jugement.
- C’est bien ce que je pensais. La déception contenue dans sa voix s’enveloppa d’un ton de reproche pour la confronter. Six mois, Jeyan, six mois… Et je ne t’ai jamais vue plus heureuse que hier soir, quand tu le regardais jouer... Qui est ce type, Jeyan ? Hein ? C’est qui ? … Il tempêtait au point d’attirer sur eux les regards de quelques passants. C’est bien lui sur les photos dans ton bureau. C’est bien lui avec toi, n’est-ce pas ? Elle restait silencieuse. Qui est ce type ? Hein ? Il est qui pour toi ?
Avait-elle seulement une réponse à lui donner ? Lucas la fixait dans l’attente d’un mot, d’un geste ou d’un simple signe qui aurait pu mettre un terme à la débâcle. Jeyan, cependant, gardait les yeux obstinément rivés au sol. Lâche, sans doute et finalement victime de sa propre démission. Mais que pouvait-elle lui dire qu’il ne savait pas déjà ? Il passa une main sur son visage livide, redressant le menton pour lever un regard désabusé vers le ciel. Un rire sans joie s’évada de sa bouche fardée d’un amer rictus.
- C’est bon, j’ai compris. Il secoua la tête et amorça sa retraite d’un pas alourdi de dépit.
Sur le point de la dépasser, il s’arrêta cependant et, tout en lui prenant les mains, déposa un écrin au creux de sa paume. A l’intérieur, une bague sertie d’un diamant aurait dû la convaincre de le retenir, mais elle demeura immobile.
- Fais-en ce que tu veux. Il s’en alla.
Astrazeneca Pharmaceuticals LP, 1421 S Belt Line Rd Ste 100, Coppell, Texas 3 avril 2034 - 18H42
- Salut, Jey-Z ! Face à la webcam, le visage rond d’Abigail affichait un air radieux. - Abi ! Ça me fait plaisir. - Comment vas-tu ? Tu te fais à ta nouvelle vie ? Et ton nouveau job ? Quelques beaux célibataires à l’horizon ? Jeyan se contenta de sourire. - En principe c’est là que tu dois me parler de Gary, de Bob, d’Oliver, de James… - Yavaş, yavaş… Tu ne devais pas me parler des vecteurs viraux mis à jour lors de vos dernières injections d’adénovirus ? Je te rappelle que tu m’appelles pour ça à la base. J’ai noté quelques incohérences concernant les chiffres de la protéine spike. Sur quels échantillons avez-vous réalisé ces tests ? De mémoire, M2B2 ne présentait pas les mêmes hétérogénéités. - Ah, Jeyan, tu me fatigues. Je t’aime, mais tu me fatigues. - Toi aussi tu me manques, Abi. - Tu aurais dû m’emmener avec toi, plutôt que d’encombrer tes valises avec tu-sais-quoi de tu-sais-qui !
La Stambouliote partit d’un franc éclat de rire. Abigail et elle n’avaient pas grand chose en commun. L’Américaine n’en figurait pas moins au rang de ses meilleurs amis. Jeyan l’appréciait au point de la considérer comme une sœur et la réciproque, elle s’en convainquait, ne pouvait qu’être vraie. La Stambouliote lui avait alors confié part de ses plus intimes secrets et Abigail s’était fait devoir de lui délivrer tous ses meilleurs conseils. Et ils étaient nombreux, tout autant que ses remontrances.
- Je suis sûre que tu as encore collé sa photo au-dessus de ton bureau.
Machinalement, son regard glissa jusqu’à se poser sur les photos épinglées au mur, au-dessus de son plan de travail. Les clichés, vieux de plusieurs années, lui renvoyaient l’image d’un bonheur qu’elle avait autrefois caressé du doigt. Elle pinça les lèvres, avant d’exhaler un lourd soupir et d’en revenir à son amie.
- Les vecteurs, Abi. Les vecteurs… - C’est ça… Change de sujet… Comme si ça ne t’avait pas déjà assez coûté. Au passage, Lucas va bien.
21775 State Highway 26, Grapevine, Texas 8 avril 2034 - 19H03
L’air était déjà doux et la soirée s’annonçait reposante. Elle avait tout prévu ; une bonne bouteille de vin et un pot de glace que, pour une fois, elle n’aurait pas à partager avec Abigail. L’esquisse d’un sourire passa sur ses lèvres, tandis qu’elle remontait ses cheveux en un chignon désordonné. Affublée de son pantalon trop large et vêtue d’un pull au col échancré, elle n’avait pas l’allure des grandes dames qui, ce soir, se presseraient au Metropolitan Opera. Pour autant et quand bien même elle n’aurait pas le privilège de grimper les marches du “Met”, la Stambouliote entendait profiter de l’événement depuis le très confortable fauteuil qu’elle avait installé face à son écran de télé. Elle était d’ailleurs sur le point de s’y lover entre une myriade de coussins, lorsque son smartphone vibra pour lui signifier un appel entrant. Levant les yeux au ciel en découvrant l’identité de l’assaillant téléphonique, elle décrocha sur un soupir déjà las.
- Oui, maman ? - Ma fille ! Canım kızım ! Je vais mourir ! Allah-Allah ! Tu ne m’appelles plus ! - Hm. Zümrüt avait un indéniable don pour l’exagération, Jeyan se devait de le lui concéder. - Ne sois pas cruelle ! Sevdiğim kızım… vallahi billahi… J’ai souffert le martyre pour te mettre au monde !
Prenant le parti de confortablement s'asseoir sur son fauteuil, la Stambouliote dodelina du chef tandis que sa mère continuait de se plaindre. Un rapide coup d'œil vers l’horloge lui fit arquer un sourcil. 19h… Il était donc 4h du matin à Istanbul.
- Annem… Pourquoi tu n’es pas couchée ? Sa question mit un terme à la longue liste des reproches et des critiques dont sa mère voulait l’affubler. Cependant, la mauvaise foi comme fer de lance, Zümrüt reprenait déjà. - Comment ça, pourquoi je ne suis pas couchée ? Je m’inquiète pour toi, Kızım ! Je m’inquiète ! Senin için endişeleniyorum, kızım ! Senin iç… Le générique de l’émission musicale s’invita dans leur conversation et Zümrüt, aussitôt, repartit à l’assaut. Aaaah ! Je le savais ! Aaaah ! Tu es devant la télé ! Tu veux ma mort ! J’ai mal au coeur ! Kızım, tu veux me tuer… Aaaah ! - Maman… - Si, je le sais ! Sinon tu te chercherais un mari ! Pour mes petits-enfants ! Kızım… Yüce Allah ! Mes petits-enfants… Trouve-toi un mari ! Un vrai ! Un grand ! Allah-Allah ! Un beau ! Un Djaymès Dime, kızım ! Un Djay-mès Dimeuh ! - Un Djaymès… Jeyan roula des yeux et tout en se laissant couler dans son fauteuil, porta une main à son front pour y cacher son désarroi. James Dean, maman… James Dean. - Allah-Allah ! C’est pareil, Dime, Dîne, c’est tous mieux que Yilmaz.
Cette fois le coup porta et Jeyan le reçut en plein cœur. Serrant les dents pour tenter de contenir ce que sa nature voulait lui imposer de rétorquer, elle laissa filer un long et très lourd soupir, avant de grogner.
- Maman… - Kızım, tu es la plus jolie ! Tu es belle, beaucoup plus que ses mannequins toutes maigres ! Hein ? D’accord ? Alors éteins la télé. - Que ses… Elle papillonna des yeux. Peki, peki… Je vais raccrocher maman. - Eteins la télé, kızım. Etei… - Bonne nuit, maman. Elle raccrocha - comme annoncé - et dans un feulement contrarié, jeta son téléphone sur le canapé à côté d’elle Onun modelleri, ha ?! O evli, anne ! O EVLI ! Ragea-t-elle tout en laissant filer sa contrariété dans un dernier grondement.
S’efforçant de retrouver un peu de son calme, Jeyan prit une profonde inspiration. Elle ramena vers elle ses jambes et adopta une position normalement dédiée à la sérénité pour respirer posément. Une fois, deux fois, trois fois… Son téléphone se mit à vibrer. Dans un élan fulminant, la Stambouliote attrapa un coussin pour l’abattre sur le smartphone. L’opération fut répétée plusieurs fois et jusqu’à ce que l’insolent appareil soit placé en mode avion par un très salvateur éclair de génie. Une décision d’autant plus louable que l’émission tant attendue était sur le point de débuter. D’ailleurs, une speakerine se faisait déjà devoir de présenter les éléments de la soirée dédiée à Mendelssohn.
"... Chers téléspectateurs, j’ai le plaisir de vous accueillir ce soir, à New-York, au cœur de ce prestigieux édifice qu’est le Metropolitan Opera où sera joué dans quelques minutes l’un des opus les plus célèbres de Felix Mendelssohn-Bartholdy. L’orchestre au complet est déjà installé sur la scène. Ah ! Non, pardon. Presque au complet ! Une chaise, à l’avant, tout près de l’estrade où se tiendra le chef d’orchestre, reste encore vide. Ah ! Le retardataire, ou plutôt la retardataire, vient de faire une entrée remarquée, et remarquable… comme le confirment les applaudissements du public. Des applaudissements encourageants, malgré une certaine déception, puisque nous avons appris il y a peine une heure que le célèbre virtuose turc, Seyit Yilmaz, que nous attendions tous, ce soir, à New-York, ne se produira pas. Un empêchement de dernière minute l’a obligé à se faire remplacer par cette première soliste que nous avons déjà eu l’occasion d’entendre par le passé, la ravissante Bao Xin-Yi, qui nous vient tout droit de Pékin. Ah ! Les musiciens ont cessé d’accorder leurs instruments et… Voilà ! Le hautbois est en train de leur donner le la. La qui vient d’être repris par cette jeune violoniste et… Ah ! Il semble que les instruments sont accordés… Oui ! Mademoiselle Xin-Yi prend place à son tour en attendant, dans un silence des plus recueillis, l’arrivée du chef d’orchestre eeet…”
Tout en gardant contre elle le coussin qui avait servi à son attaque, Jeyan prit place dans le fauteuil qu’elle avait soigneusement placé en face du téléviseur. Cependant, son cœur devenu lourd s’encombrait à présent d’une vague à l’âme contagieuse et ce trop plein de regrets voulait la submerger. Il s’était ainsi emparé de sa gorge pour la nouer et, sans qu’elle puisse rien y faire, il avait lesté ses cils d’un trop plein d’humidité qui menaçait de s’épancher dans leur battement frénétique. La Stambouliote renifla l’embarras de ce chagrin, lèvres pincées et tout en maudissant ce que la nostalgie pouvait contenir de désagrément, attrapa la bouteille de vin pour s’en servir un verre. Ses yeux toujours papillonnant, toutefois, trouvèrent la force de se relever vers l’écran à l’annonce du premier violon. Elle retint son souffle, regard rivé sur la scène et ses artistes. Cependant et alors que Bao Xin-Yi faisait son entrée sous une salve d'applaudissements, une larme maudite s’échappa de sa prison oculaire pour s’esbigner sur sa joue. Interdite et en proie à la déception, Jeyan demeura figée. L’espace d’un court instant se permit-elle néanmoins d’espérer. Ses prunelles balayèrent l’orchestre et ses membres affichés à l’écran. Elles cherchèrent une silhouette familière, un visage connu… Mais la jeune femme dut finalement se rendre à l’évidence. Il n’était pas parmi eux. Baissant les yeux et la tête sur ce triste constat, elle accusa le coup d’un sort définitivement cruel.
Le soupir qui franchit la ligne de ses lèvres s’évapora silencieusement avant qu’elle n’en vienne à se redresser, verre de vin à la main. Elle en vida le contenu d’une traite et se laissa retomber sur le canapé, afin de s’y allonger. Si le Destin avait voulu lui passer un message, ce dernier se trouvait présentement bien reçu. Machinalement, elle récupéra son téléphone portable et désactiva le mode avion pour faire défiler la liste de ses contacts. Son pouce survola les noms qui s’affichaient en surbrillance, tandis qu’affluaient quelques notifications. Plusieurs SMS de sa mère - évidemment - voulaient lui rappeler son statut de “fille indigne” en plus de l’enjoindre à épouser un certain “Di-jay-mëz Djime” ou “éventuellement” un “Jème Bounde”. Elle soupira et sur un sourire las, secoua la tête. Zümrüt pouvait être insupportable.
Son regard se posa une nouvelle fois sur l’écran du téléviseur, avant de bifurquer vers la bouteille de vin et le pot de glace. A contrecoeur, elle admit que sa soirée ne serait pas ce qu’elle avait espéré. Elle pensait alors appeler Abigail, mais en vint à considérer une autre option. Une folie qu’elle espérait tempérer en mordant sa lèvre inférieure, mais qui se révéla péremptoire. Une fois… Deux fois… Trois fois… Son doigt effleura l’écran pour lancer un appel dont la perspective la tenait en haleine, quand bien même l’appréhension en était venue à lui nouer l’estomac. Stupide Jeyan…
Déjà prête à raccrocher, elle sursauta quand, au bout de la troisième sonnerie, une voix masculine résonna dans le creux de son oreille.
- … Efendim ?
Ses yeux se fermèrent. Cela lui avait manqué de l’entendre. Elle se surprit même à sourire, tandis qu’un nouveau soupir s’évadait par-delà la prison aphasique de ses lèvres.
- Bonsoir, Seyit… Parvint-elle finalement à répondre, avant de marquer une nouvelle pause en réalisant son timbre quelque peu éraillé Nasılsın ? Je veux dire… Tu vas bien, Seyit ? Où es-tu ? - … Ne ? C-Comment ça, où je suis ? Qui est à l’appareil ? - … Jeyan. C’est Jeyan... Marquée de déception, sa voix s’était éteinte alors qu’elle réalisait n’avoir pas été reconnue par son ami d’enfance. Pardon, j’aurais dû me présenter. - … Jey… ? Un étrange flottement se fit l’écho de sa réaction.
Depuis combien de temps n’avaient-ils pas pris le temps d’un appel ? Elle avait quitté la Turquie et Istanbul trois ans auparavant. Elle l’avait quitté, sans prendre le temps d’une explication et sans lui offrir la moindre chance de comprendre. Il lui en avait voulu, bien sûr. Il lui en voulait probablement encore. Ils ne s’étaient plus jamais parlé depuis. Tout du moins, pas de vive voix. Mais ils avaient échangé quelques messages. Des SMS sporadiques, tristement banals et fades ; “félicitations”, “merci”, “bon anniversaire”, “merci”, “comment vas-tu ?”, “bien”, “et toi ?”, “bien”. Elle avait suivi sa carrière de loin, tout du moins au début. Après avait-elle préféré s’immerger entièrement dans son propre avenir. Finir ses études d’abord, puis trouver un emploi. De temps en temps obtenait-elle quelques nouvelles par l’intermédiaire de son père. Il travaillait toujours au Conservatoire d’Istanbul.
- Oui, Jeyan. Confirma-t-elle d’un ton frappé d’amertume, avant de se radoucir. Je t’appelle un peu à l’improviste, désolée. C’est que… Je pensais à toi, enfin… Non… Je ne pensais pas à toi. C’est juste que… La journaliste a parlé de toi… Et… Elle expira lourdement, yeux fermés sur sa bêtise. - Je… De quoi parles-tu ?
Ah, qu’il pouvait être agaçant !
- Allah-Allah ! Hiçbir şeyi anlamıyor… Je te parle du Met et de ton concert ! Elle agitait sa main libre devant elle, comme pour mieux marquer l’évidence de son propos et quand bien même personne ne pouvait la voir. Et toi ? Où es-tu, Seyit ? Et qui est cette fille qui joue à ta place ? - Qui joue à ma-... ?! Ah. Ah… Tabii tabii. Je comprends mieux… - Nasılsın, Seyit ? Un sursaut d’inquiétude voila son regard d’une once d’appréhension. Elle était toujours en proie à l’empathie dès qu’il s’agissait de lui. Rassure-moi, il ne t’est rien arrivé de grave ? - Iyiyim. Merak etme.
Elle expira un souffle sec par le nez, lèvres pincées, mais soulagée, alors que les premières notes de l’opus 64 s’élevaient pour ricocher contre les murs de son salon. La remplaçante pékinoise était douée. Jeyan pouvait s’en rendre compte alors même qu’elle-même n’était pas musicienne. Un nouveau silence lui permit d’ailleurs d’apprécier la maîtrise et la technicité avec lesquelles Bao Xin-Yi tentait de s’approprier l'œuvre de Mendelssohn. Quelque chose cependant lui manquait et ce petit rien, cette part indéfinissable de… Sensibilité ? qui, définitivement, lui faisait défaut, livrait sa prestation seulement parfaite, quand un Yilmaz vous la rendait unique.
Un triste sourire glissa sur les lèvres de la Stambouliote, avant que ses yeux n’en viennent à papillonner pour chasser toute la nostalgie contenue dans ses prunelles.
- … Je suis juste-... cloué au lit, avec une-... méchante fièvre. Poursuivit-il après que le silence se fût imposé entre eux. Je suis donc-... séquestré à l’hôtel depuis ma dernière prestation à Dallas. En espérant-... que ça passe, car le prochain concert-... a lieu à Washington. Dans deux jours… - Oh… Tu es à Dallas… Un nouveau silence s’installa, tandis qu’elle prenait la mesure de cette information et alors qu’elle réalisait le peu de distance qui devait les séparer. Je suis désolée, Seyit. Si je peux faire quelque chose… - Hm. Je doute que tu puisses-... faire grand chose. A part peut-être-... Hmm… Lui lancer un mauvais sort ?! Il rit, à moitié, mais cela suffit à amener son sourire à pleinement s’épanouir sur ses lèvres. - Un mauvais sort ? Hm. Un mauvais sort… Ses yeux se plissèrent légèrement, tandis qu’elle pinçait les lèvres, l’air faussement vexé. Parce que tu trouves qu’elle n’est pas déjà assez punie ? Plaisanta-t-elle. Regarde… Elle a de tout petits yeux et tu as vu comment elle plisse le nez quand elle joue ? Même toi tu n’es pas aussi vilain un violon dans les mains. Elle laissa filer un éclat de rire. - Ne, Jeyan, ne ? Cela s’appelle tout simplement-... Avoir la classe…
Elle l’imaginait bien, sans même le voir, menton redressé et air faussement contrarié affiché sur son visage, tandis qu’il se voulait paraître offusqué. Et leur hilarité commune, finalement, lui permit de renouer avec le tendre de leur complicité d’antan. Elle en savoura le précieux et en souriait encore quand leurs rires s’amenuisèrent.
- Jey. Cela me fait-... plaisir de t’entendre… Vraiment.
Son cœur rata un battement. Elle croqua l’intérieur de sa joue, avant de fustiger ses lèvres d’une blessante morsure. Tourmentée et incertaine quant à ce qu’elle était en droit de lui répondre, tandis que ses yeux aux cils frémissants s’élevaient vers le plafond de son appartement.
- Moi aussi, Seyit… Elle prit une pleine goulée d’air. Beaucoup… Et il m’aurait plu de pouvoir t’écouter jouer, ce soir. - Hm.
Elle ferma les yeux et garda les paupières closes, acquiesçant pour espérer se convaincre, tandis qu’elle demandait sans pourtant y croire.
- Une autre fois ? - … Une autre fois. Söz.
Lui-même n’y croyait pas. Elle se prit cependant au jeu de leur mensonge et laissa filer un rire sans joie. Quelques sons étranges échappés de son téléviseur l’empêchèrent toutefois d’ajouter à la fable de leurs vaines promesses. Un brouhaha, comme une vague de contestation, qui gonflait au fur et à mesure que la musique d’orchestre s’éteignait. Elle rouvrit les yeux et tourna son visage vers l’écran. Un hoquet de surprise noua sa gorge d’étonnement alors qu’elle observait la scène devenue le théâtre d’un événement surréaliste. Monté sur l’estrade normalement réservée aux artistes, un homme s’était jeté sur la pauvre Bao. Il l’avait frappée, agrippée et secouée sous le regard horrifié de ses partenaires d’orchestre, avant de littéralement dévorer son visage. Les images, retransmises en direct par un caméraman trop zélé, en devenaient insoutenables et Jeyan en resta aphone. Choquée par l’horreur et la férocité contenues dans les gestes et agissements de l’abominable assaillant.
- Jey… ? Tu as vu ce qu’il s’est passé ?! - … Je… Oui, j’ai vu… Confirma-t-elle d’une voix blanche. Yüce Allah… Il l’a attaquée. Il l’a attaquée, Seyit… Yüce Allah… Il… Elle balbutiait, le ton incertain et morcelé par la stupeur qui avait glacé jusqu’à ses membres. - Je… Qu’est-ce que c’est que ce-… ?! L’émission-... Vient d’être interrompue… - Evet… Onu gördüm. Elle papillonna des yeux sans oser dire la pensée qui voulait pourtant s’imposer dans son esprit. S’il avait été sur place, s’il n’avait pas été souffrant et s’il n’avait pas annulé sa prestation ce soir, c’est lui que le monstre aurait attaqué.
Un immonde frisson remonta le long de son échine. Il s’imposa, glacial, au creux de ses omoplates et la fit s’ébrouer inconsciemment. Ses doigts tremblants se posèrent sur ses lèvres. Elle les tapota comme si elle avait voulu ainsi éveiller leur parole, mais aucun mot ne vint.
- Jeyan ? - Buradayim, Seyit… Seni duyuyorum... Souffla-t-elle, toujours choquée par ce qu’elle avait vu. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Yüce Allah… Je ne sais pas… Je ne comprends pas, je… Les mots et les explications lui manquaient, tandis qu’une bande annonce défilait à présent sur l’écran pour prétendre à quelque dérangement bientôt solutionné. Yüce Allah… Elle répétait. On dirait… Los-Angeles… Il y a eu un cas similaire à LA. Il y a quelques jours. Et à Philadelphie aussi... Malgré elle, son esprit s’engageait dans l’analyse et les images, les mémos et autres informations reçus ou échangés avec ses collègues l’amenaient invariablement à considérer l'événement du point de vue de la scientifique. Merde. - J’ai lu-... certains articles, evet… ça parle de tout-... et de n’importe quoi dans les-... journaux et sur les-... réseaux sociaux. - Oui. De nombreux youtubeurs se sont saisis de l’affaire. La plupart sont des adeptes de jeux vidéo… Grinçant, son bref éclat de rire ne faisait que trahir le dépit que lui inspirait cette idée. Je ne comprendrai jamais la facilité avec laquelle les gens se moquent de tout… Ce qui se passe… tout ça… Ce n’est pas normal, Seyit. C’est même… Préoccupant. Tu l’as bien vu. Ce gars… Elle pinça les lèvres et s’accorda un nouveau temps de réflexion avant de murmurer. Il semblait enragé. Merde… Merde.
Un signal sonore l’informa d’un appel entrant. Elle choisit néanmoins de l’ignorer pour laisser sa pensée vagabonder sur les lignes d’informations précédemment récoltées.
- Evet, evet… Il se tut. L’espace d’un instant qu’il sembla dédier au recueillement. Zavallı Bao. - Hmm… Les faits rapportés des précédentes attaques ne laissaient que peu d’espoir quant à Bao. Égoïstement, devait-elle pourtant admettre qu’elle préférait que ce soit elle qui ait tenu le rôle de premier violon ce soir. Je suis navrée pour elle. Tu la connai… Un nouveau bip mentionnant un autre appel entrant l’obligea à interrompre sa phrase. Hay Allah, j’ai un double appel. - Seni daha sonra… arasam olur mu. - Hayir. Elle avait répondu spontanément, par réflexe et sans même réfléchir. A présent sidérée par sa propre audace, alors que sa réaction figurait un appel qu’elle estimait devoir justifier, elle argua d’un ton plus bas. Ce n’est pas important. Une amie… Je la rappellerai plus tard. Là… Je n’ai pas envie de raccrocher. - Hm... Je vois que-... ton anglais est-... Neydi o kelime ? - Parfait ? Un pâle sourire glissa sur ses lèvres. Il avait changé de sujet et elle accusa le coup de ce revirement avec une certaine aigreur. Je n’ai pas eu le choix. Lâcha-t-elle avec un peu trop de morgue, avant de se reprendre tandis que son téléphone - une nouvelle fois - l’informait d’un appel entrant. Pardon… Mon amie appelle encore. Lütfen. Sakın kapatma. - Tabii. Sorun değil.
Avisant l’écran de son téléphone d’un coup d'œil agacé, elle prit le temps d’une profonde inspiration pour espérer se libérer de son acerbité. Il avait changé de sujet… Évidemment… Abigail tenta de la joindre une nouvelle fois et elle en profita pour lui adresser un message préenregistré : je suis déjà en ligne. Je te rappelle asap.
Cependant et tandis qu’elle recollait son téléphone à l’oreille, les derniers mots d’une tirade de remontrances en agressèrent l'ouïe.
- Eee, sabaha kadar bekleyemez mi ? Ayakta zor duruyorsun.
Elle se figea instantanément et sentit la crispation s’étendre dans tous ses membres. Ses doigts agrippèrent le smartphone alors que son dos, déjà raidi par l’angoisse, s’agita sous la langue glaciale d’un frisson remontant jusqu’à sa nuque ; Cansu. Sa voix avait les inflexions détestables de l’arrogance. Son timbre était celui de la suffisance. Et son égotisme, encouragé par la réalisation de tous ses caprices, ne faisait qu’exacerber l’imparable sentiment qui en était venu à étreindre Jeyan. Elle s’en mordit la lèvre inférieure, ravalant tout ce que sa gorge voulait vomir d’émotions et se fustigea intérieurement pour sa bête naïveté. Qu’avait-elle imaginé en l’appelant ? Il n’avait jamais été qu’aveugle.
- Elle a raison. Je suis désolée… Je n’aurais pas dû appeler. Sizi eşinizle birlikte bırakacağım. Et déjà elle se maudissait pour le trop éloquent tremblement de sa voix. - Je… Hayir, hayir. Lütfen. Si. Tu as-... Bien fait. - Non… Elle secoua la tête, paupières closes sur son regard humide. C’était maladroit et… Probablement égoïste. Mais… J’ai été heureuse de pouvoir te parler, Seyit. Ne olursa olsun, kendine iyi bak. - … Anlamadım ? Il lâcha un éclat de rire noué. Et-... C’est tout ? - Hayır, ve sen de bunu biliyorsun. Kendine iyi bak… Seyit. - … Jeyan ? Jey-... ?!
Aidée par le trop plein d’amertume qui voulait la submerger, elle raccrocha. La main qu’elle porta à ses lèvres devait étouffer toute la peine ressurgie dans le sanglot qui heurta sa paume. Trois ans et pourtant la douleur demeurait vive. Elle se bardait en plus d’un sentiment d’injustice qui, non content de creuser la tombe de ses espérances, lui rappelait également comme le monde se passait de son consentement pour imposer ses lois. Finalement vaincue par la réalité qu’elle avait voulu contempler de son propre chef, elle se laissa choir au sol, longeant le dos de son fauteuil pour se lover à ses pieds, misérable. Son téléphone sonna plusieurs fois et sur son écran, le nom de son bourreau s’affichait en toutes lettres. Elle aurait pu décrocher et enfin lui dire tout ce qu’elle avait choisi de sceller dans un écrin de silence, mais à quoi bon ?
Equipement Porté :
N/A
Accessoires Pratiques :
N/A
Contenants Personnels :
N/A
Jeyan Özderim
Fiche de personnage Points de RP: (37/1200) Etat Mental: (100/100) Crédits: (0/1000) Réputation: (0/500) Informations scénaristiques: Blessures: Tatouages: Cicatrices:
Dim 27 Nov - 0:00
Histoire lors de l'Apocalypse
AstraZeneca Pharmaceuticals LP, 1421 S Belt Line Rd Ste 100, Coppell, Texas Semaine du 13 avril 2034
- Lanet olsun !
Le fracas qui accompagna ces mots ricocha à travers la pièce vide de monde. Les échantillons étaient inutilisables. Corrompus ou seulement inexploitables, ils n’apportaient aucune réponse sensée aux questions affichées sur la liste sans cohérence que les autorités leur avaient transmise. Jeyan, pourtant, travaillait sur leur analyse depuis des heures. Malheureusement, les résultats obtenus tenaient de l’absurde. Ils étaient tout bonnement incompréhensibles. Si au moins elle avait su quoi chercher, mais les agences de sécurité, le Gouvernement, les lobbies ou qui que ce fut caché derrière les protocoles qui se succédaient quotidiennement - souvent pour contredire le précédent - ces gens-là, mettaient tout en œuvre pour les garder dans le noir. Posant les coudes sur son bureau, Jeyan appuya son front dans le creux de ses paumes. Ses doigts s’emmêlèrent aux mèches de ses cheveux pour les agripper, alors qu’un cri armé de rage voulait briser les chaînes de son impuissance. Des années de labeur, tous ces sacrifices pour n’être pas capable aujourd’hui de comprendre… Elle en devenait folle.
Plus de quarante cas déclarés en moins d’une semaine à travers LA, Philadelphie, Washington et New-York, des attaques au hasard, meurtrières, horribles et sans le moindre signe avant-coureur. Si la possibilité d’une contagion par un virus dérivé de la rage avait été évoquée, les théories s’étaient rapidement heurtées aux incohérences nées des analyses. Pire encore, les mesures et protocoles sanitaires mis en œuvre étaient tout simplement inefficaces. Même la quarantaine décidée en urgence n’avait pas permis d’enrayer l’épidémie.
Les théories et les opinions s’opposaient, se contredisaient et nourrissaient jusqu’à la paranoïa. Une psychose largement reprise et encouragée par les médias qui alimentaient leur sites d’images choc, de vidéos effroyables tout en laissant libre cours aux “haters” et autres théoriciens du complot venus envahir la toile de leurs commentaires. Inévitablement, la thèse du bioterrorisme fut avancée et avec elle, les agents fédéraux firent leur entrée dans les laboratoires. Ils étaient trois à avoir investi les bureaux d’AstraZeneca. L’un d’entre eux n’avait de cesse de la surveiller. Toujours dans son sillage et jamais loin lorsqu’elle se trouvait en salle propre. Un pitbull… Tout du moins dans son attitude. Il ne souriait jamais et passait son temps à manger des barres protéinées.
Elle avait fini par l’ignorer en même temps qu’elle avait entrepris de consigner ses réflexions dans un carnet. La plupart de ses interrogations voulaient prouver l’existence d’un patient 0. L’idée que la pandémie ait eu un début discret (surtout si le virus n’était pas initialement mortel) lui semblait tout particulièrement plausible alors que les premiers cas s’étaient déclarés à différents endroits du territoire. Elle avait alors imaginé une origine liée à un “virus-père”, similaire à celle envisagée pour “la pandémie grippale de 1918”. Elle se souvenait encore avoir été en train de lister les points qu’elle estimait communs entre ce nouveau fléau et la grippe espagnole, quand Dylan avait surgi dans leur salle de repos en hurlant.
- Elles sont tombées ! Los-Angeles, Philadelphie, Washington et New-York ! Elles sont tombées !
La nouvelle les avait évidemment assommés. Son premier réflexe avait été d’appeler Abigail., mais son amie n’avait pas décroché. D’ailleurs, elle n’avait plus jamais répondu à aucun de ses appels. Sur le web, les images et les vidéos n’en finissaient plus de montrer l’horreur. Certains avaient poussé le vice jusqu’à se munir de leur GoPro pour filmer l’agonie de passants malheureux. Parfois avaient-ils également filmé leurs derniers instants de vie, trop contents de faire un maximum de “like” alors qu’ils se lançaient dans un “direct” suicidaire. A défaut de récolter des pouces bleus, les agences de santé et les firmes du secteur pharmaceutique se lançaient dans d’interminables débats qui, le plus souvent, se couronnaient d’insultes et finissaient en rixes. Invités-surprise d’un plateau TV, un groupe de rôdeurs en était finalement venu à mettre tout le monde d’accord en se joignant à la bastonnade. PHS, J&J, AZ… Personne n’avait survécu.
Au bout du compte, l’armée avait été déployée… Trop tard. Jeyan s’en convainquait, les militaires, les équipes spécialisées et les commandos fussent-ils d’élite, ne sauraient contenir le Fléau qui prenait l’allure d’une catastrophe biologique sans précédent. Installée dans son bureau de Coppell, confinée dans le laboratoire d’AstraZeneca, elle voyait l’Amérique sombrer à travers les flash-infos. L’Oncle Sam était sur le point de tirer sa révérence et l’aide mondiale historiquement offerte aux Etats-Unis n’y changerait rien. Alors elle travaillait, toujours et encore, jour et nuit. Elle n’était retournée à son appartement que pour y chercher quelques affaires essentielles et des vêtements propres. Elle dormait dans son bureau, quand son esprit - en proie à ses visions d’horreur - ne lui imposait pas des cauchemars mettant en scène ses proches et les contaminés. Elle continuait d’envoyer des messages à ses parents et attendait leurs réponses, chaque jour, la peur au ventre. Elle avait également proposé à Seyit de la rejoindre ici, à Coppell, fusse avec son épouse. Il n’avait pas répondu à ses messages, mais elle avait laissé son nom aux agents de sécurité. Elle avait dû insister, lourdement, et avait admis la charge de revanche exigée par le chef des gardes qui s’était engagé à laisser passer ces "privilégiés", à la condition qu’ils ne soient pas devenus des “zombies”.
Des zombies… Elle ne se souvenait plus qui le premier avait utilisé ce terme pour désigner les infectés et elle priait, chaque jour, pour que l’insensé imprégné dans ce simple mot ne prenne pas le pas sur la raison et la science.
AstraZeneca Pharmaceuticals LP, 1421 S Belt Line Rd Ste 100, Coppell, Texas Semaine du 26 avril 2034
L’armée n’avait pas tenu et l’épidémie s’était propagée de manière fulgurante. Plans de prévention, protocoles sanitaires et de sécurité, rien ne parvenait à endiguer le mal. Cloîtrés entre les murs de leur laboratoire, les chercheurs et scientifiques d’AstraZeneca voyaient leurs connaissances et leurs théories disloquées par une inimaginable réalité. Au lendemain des premières frappes aériennes, un silence de mort avait alors envahi les locaux du géant pharmaceutique. Le Professeur Elijah Moore, Directeur principal du Laboratoire d’AZ, avait pourtant tenté de minimiser les événements. Les faits cependant contredisaient tous ses arguments et tandis que les interventions de l’ONU, et des ONG étrangères amenaient à considérer la catastrophe sanitaire à l’échelle de la planète, d’autres en venaient à parler d’une nouvelle guerre mondiale. Un syllogisme qui prenait tout son sens, alors que les bombes s'abattaient sur des villes entières du Nord des États-Unis.
Évidemment et comme elle l’avait craint, le débat glissa de la scène scientifique pour aller s’enliser dans les considérations théologiques de quelques “bons croyants”. Même au sein de leurs équipes, certains scientifiques en vinrent à parler d’Apocalypse et de punition divine. D’après eux, l’enfer affichait complet et il ne recevait plus de résidents. Les morts se relevaient donc pour déambuler dans les rues de la patrie du vice et le Lone Star State, tout comme le reste du monde, n’échapperait pas à la colère d’un “Angry God”.
Ce furent les chercheurs du pavillon “Zerhouni” qui, les premiers, abandonnèrent leurs postes de travail afin de retourner auprès de leurs familles. Un coup dur pour ceux des laborantins qui demeuraient motivés et optimistes. Au matin du 29 avril 2034, leur effectif était déjà réduit de près d’un tiers de ses membres. Ceux qui restaient, pour la plupart, n’avaient pas ou plus de famille à rejoindre. Une nouvelle répartition du travail amena un peu plus de dissension entre les équipes de recherche et, très vite, des querelles nourries d’anciennes rivalités éclatèrent. Les chercheurs se divisèrent en deux groupes. Ceux qui, convaincus de la mutation d’un lyssavirus, voulaient concentrer leurs recherches sur les rhabdoviridae et ceux qui entendaient trouver quelque autre explication dans l’étude des arbres phylogénétiques des contaminés. Quoiqu’il en soit, la cohabitation entre les adeptes de ces deux théories devint de plus en plus difficile et la règle fut admise de ne plus évoquer le travail dans les espaces réputés communs : cantine, salle de repos, sanitaires… De même, après que Jimmy Brown ait brisé les lunettes d’Edward Sully, les rencontres durant lesquelles les groupes de chercheurs entendaient débattre de leurs découvertes ou de leurs théories n’étaient plus autorisées qu’en visio.
A l’évocation des premiers suicides, dont celui de masse de toute une communauté soumise à la volonté d’un gourou, l’angoisse déjà présente dans les cœurs, gagna une mesure de désespoir supplémentaire. Aussi et pour tenter de mettre un terme aux disputes et autres controverses intestines qui gangrenaient “leur cohésion”, Lydie Miller organisa une “soirée nanars”. Au programme, quelques films dans le thème de leurs existences rendues à l’invraisemblable : “L’Avion de l’Apocalypse”, “Zombieland”, “Zombeavers”... Une idée qui, à défaut d’être brillante, eut le mérite de mettre tout le monde d’accord quand un blackout coupa court à l’agonie d’un adolescent dévoré par des castors-zombies. Ils restèrent dans le noir et sans électricité pendant deux heures. Un temps durant lequel le principal générateur de secours refusa de prendre le relai et qui suffit à compromettre tous les échantillons en attente d’analyse dans leurs frigos.
Les jours qui suivirent cet autre coup du sort furent d’une rare pénibilité. Quand l’inventaire des “pertes” fut clairement établi et après que la réputation de l’agent de maintenance ait été entièrement ruinée, les chercheurs s’accordèrent enfin sur un même point : ils n'avaient plus rien à faire. Un constat qui se trouva d’autant plus avéré quand les émissions d’information cessèrent d’émettre et que le réseau Internet fut définitivement coupé.
Centre médical sud-ouest, 2999 Olympus Blvd, Coppell, Texas Période du 4 au 17 mai 2034
- Nous nous sommes efforcés de mettre en place les derniers protocoles sanitaires qui nous ont été imposés. Bien sûr, nous avons conscience que cela n’a pas suffi à endiguer l’épidémie dans les autres états et que cela ne suffira pas à nous garder à l’abri du virus. Tôt ou tard, nous aurons affaire à ses malades. Il va alors nous falloir assurer la sécurité de nos patients, je vais dire… habituels. Nous les catégorisons en fonction d’un premier diagnostic réalisé par nos aides-soignants. Ici, les vraies urgences, ici les cas un peu moins urgents et là, ceux qui peuvent attendre. Si vous avez le moindre doute concernant un patient ou si vous constatez la présence d’un des symptômes listés ici. Elle lui remit une plaquette sur laquelle des annotations avaient été ajoutées à la main. Mettez-le à l’isolement. Des salles sont prévues à cet effet. - C’est noté. - Cette directive vaut également pour nos personnels. Nous avons mis en place trois zones de filtrage en amont de toute consultation, nous voulons rester vigilants. Votre bipeur. Elle arqua les sourcils et pointa du menton en direction du buzzer déjà accroché à sa ceinture. - Oui ? - C’est un vieux modèle, mais il fonctionne. Si vous craignez d’avoir été contaminée, faites passer l’information sur la fréquence 3. C’est celle de la sécurité. - Je comprends. Jeyan opina du chef alors que la responsable du service des urgences du centre médical posait une main sur son épaule. - C’est bien que vous soyez venue.
La plupart des chercheurs d’AstraZeneca avaient quitté leur poste. En l’absence de nouvelles des leaders du groupe pharmaceutique et sans plus aucun regard sur le monde, leur sphère drastiquement limitée au laboratoire s’était trouvée amputée de tout intérêt quand, en plus, les échantillons soumis à analyse avaient été corrompus. Ils avaient alors décidé de consigner leurs travaux et les résultats obtenus dans quelques registres, quand bien même ils n’avaient jamais eu aucun sens. De son côté, Jeyan s’était employée à noter part de ses observations dans un petit carnet qu’elle avait évidemment emporté avec elle au moment du “grand départ”. Ils se séparèrent donc. Quelques-uns de ses collègues décidèrent finalement de rentrer chez eux. D’autres, au contraire, choisirent de partir vers le Sud, afin de se rendre au Mexique. Un dernier groupe estima son devoir auprès des patients et des malades à venir. Jeyan se joignit à eux et ensemble, ils prirent la direction du centre médical d'Olympus à bord de deux camionnettes empruntées à AZ.
La Stambouliote n’avait pas quitté les locaux de la firme pharmaceutique depuis des jours. Elle s’y était même installée, comme beaucoup de ses collègues, concentrée à la tâche et persuadée que tôt ou tard, leurs travaux porteraient l’un ou l’autre fruit exploitable. Malheureusement, elle s’était trompée et la frustration rongeait chacune de ses réflexions, tout comme le faisait l’angoisse de voir le monde définitivement sombrer. Son regard inquiet avait alors découvert une ville désertée de toute âme, tandis qu’ils remontaient la Saintsbury pour rejoindre le centre médical du sud-ouest de Coppell à bord de leurs fourgonnettes surchargées. Partout autour d’eux, les ruelles vides et les commerces aux rideaux baissés témoignaient de la crise. Des tracts et des affiches voletaient ou s’épinglaient sur des murs, des poteaux ou des stores, parfois pour annoncer la fin du monde, parfois pour informer d’une rupture de stock et quelques fois pour annoncer une fermeture définitive.
Il était tout particulièrement difficile de se retrouver dans le noir, sans information, sans consigne, sans repère. Depuis que les chaînes d’actualités avaient cessé d’émettre, depuis que les réseaux sociaux étaient devenus muets, ils évoluaient en aveugle. Au mieux avaient-ils envisagé quelques scénarii plausibles. Au pire s’étaient-ils entièrement fourvoyés. Dans tous les cas, le mot d’ordre de leur petit groupe consistait à se rendre utile et si en plus il leur était donné de continuer leurs travaux de recherche, peut-être auraient-ils effectivement l’occasion d’aider. C’était là part des arguments qu’ils avaient avancés face au petit contingent chargé de filtrer les arrivées devant l’hôpital d’Olympus. Un laïus qui devait leur permettre d’intégrer les équipes du centre hospitalier, mais qui ne fut véritablement entendu qu’à partir du moment où Noah H. Caine avait brandi sa carte d’agent fédéral. L’enquêteur spécial (il aimait se présenter ainsi) les accompagnait toujours. Contrairement à ses collègues, il avait en effet choisi de les suivre et si Jeyan le soupçonnait de vouloir encore garder un œil sur eux, elle avait fini par lui céder l’une ou l’autre qualité. Il était discret. Il possédait une bonne droite (Jimmy Brown pouvait en témoigner) et il savait que pour faire une bonne mayonnaise, on ne prenait jamais de l’huile bon marché. La Stambouliote s’était alors accommodée de sa présence. Cependant, au centre médical, quand elle avait rejoint les équipes du Dr. Mila Rodriguez, elle ne l’avait plus revu qu’en de rares occasions.
Comme l’avait présagé la responsable du service des urgences, les premiers cas d’infection furent “dépistés” à l’Olympus dès la semaine suivante. En l’absence de traitement efficace et sans autre mesure que celle menant à l’isolement des contaminés, le personnel médical se trouva rapidement submergé. Aucun schéma infectieux homogène ne put être établi. La pluralité des cas, leur prodrome tout à la fois similaire et inassimilable, leurs variances, et leurs évolutions disparates, figuraient d’insondables énigmes. Des mystères qui voulaient décourager toutes leurs initiatives quand la fatigue le disputait en plus au marasme. Très vite, les cellules d’isolement affichèrent complet et très rapidement, elles ne purent plus contenir l’infection, et ses malades.
Comme bien souvent, l’erreur fut humaine.
Libérés de leur prison de fortune, part des infectés ayant atteint la phase terminale de leur “transformation” en vinrent à déambuler dans les couloirs des urgences. La panique s’invita dans une organisation déjà mise à mal par la surabondance des patients, ainsi que par la défection des personnels éreintés et finalement dépassés par la situation. Ce constat, qui obligea à la prise d’une décision contestable et contestée, amena le Docteur Rodriguez à condamner les accès à son service, en abandonnant nombre de ses malades et de ses blessés à leur sort. Ce choix, malheureusement, ne fit que retarder l’échéance. Alors que les encadrants et leurs équipes s’entendaient pour évacuer l’Olympus, les rôdeurs trouvèrent un passage vers les étages supérieurs de l’hôpital. Ils y amorcèrent une marche funeste et meurtrière, forçant les patients à demeurer cloîtrés dans leur chambre ou les contraignant à prendre des risques souvent inconsidérés. Également prisonniers des murs du centre hospitalier, beaucoup de ses personnels y cherchèrent quelque abri pour échapper aux crocs des marcheurs en attendant d’être secourus. Jeyan étaient de ceux-là.
Centre médical sud-ouest, 2999 Olympus Blvd, Coppell, Texas 17 mai 2034 - 23h02
- Vous le voyez ? Le Docteur Mila Rodriguez lui avait jeté un coup d'œil interrogateur. De l’autre côté de la vitre fumée, les rôdeurs désormais échappés des urgences déambulaient aléatoirement dans les couloirs de l’hôpital. - Hayır… Je ne vois rien. Jeyan secoua la tête. - Nous n’aurions jamais dû repasser par le vestiaire. - Mes notes et les résultats de plusieurs semaines de recherche se trouvaient là-bas. - Quel dommage alors que vous n’ayez pu récupérer que ces photos. Mila lui adressa un sourire en coin que la Stambouliote préféra ignorer. - Elles ont plus de valeur que mon vilain carnet. Souffla-t-elle néanmoins.
A son arrivée au centre médical d’Olympus, Jeyan s’était rapidement liée d’amitié avec la responsable des urgences de l'hôpital. Le Dr Rodriguez, une femme dans la quarantaine, était brillante et volontaire. Cette dernière qualité lui avait permis de prendre des décisions difficiles, mais nécessaires. Elle avait ainsi choisi de condamner l’aile du service dont elle avait la charge, quand un groupe d’infectés l’avait investie en faisant des dizaines de victimes. Aujourd’hui force était de constater que cette initiative n’avait fait que retarder l’inéluctable. Un soupir las s’évada des lèvres de la Stambouliote. Cachée derrière un ensemble de mobilier clinique, elle espérait deviner les déplacements des rôdeurs en jugeant des jeux d’ombres que lui renvoyait l’acier d’un chariot d’anesthésie. Il y avait alors peu de chance qu’elles s’en sortent, quand bien même Mila était armée d’un scalpel. Cela l’était d’autant plus que les infestés avaient vraisemblablement investi tout l’hôpital.
D’abord continus, les cris de panique et parfois d’agonie s’étaient éteints pour n’être plus qu’erratiques. A l’inverse, la sirène incendie continuait de cracher son alarme pour appeler les résidents de l’Olympus à quitter les murs du centre médical. Çà et là entendait-on encore quelques coups de feu tirés. Ici, guettait-on surtout les râles et les frottements caractéristiques d’un pas traînant, pour espérer échapper aux crocs des rôdeurs. Tout en glissant une main dans la poche de son pantalon de chirurgie, Jeyan leva les yeux vers la porte vitrée de la salle d’opération. Au-dessus de son chambranle, l’icône luminescente du bloc opératoire avait été allumée pour signaler leur présence dans la pièce. L’espoir que quelqu’un comprenne le message était ténu, cela ne faisait aucun doute, mais il existait. Il suffisait donc d’être patiente. Tout du moins l'espérait-elle.
Ses doigts se refermèrent sur les photos prises des années auparavant, à Istanbul. Évidemment elle pensa à lui. Bien sûr, elle souhaita qu’il soit en sûreté. Quelque part, à Dallas, ou ailleurs. Loin de ce cauchemar devenu réalité. Elle expira lourdement, laissant filer le soupir contenu dans ses poumons, tout en inclinant la tête en arrière. Son crâne posé contre l’une des portes du meuble hospitalier dodelina, alors qu’elle levait les yeux vers le plafond. Elle était épuisée. Tant par les gardes accumulées que par le stress de leur situation. Si personne ne venait à leur secours…
Un nouveau coup de feu et le bruit de pas cadencés l’amenèrent à se redresser. A côté d’elle, Mila eut la même réaction et lorsque la porte de la salle d’opération s’ouvrit sur des visages “amicaux”, les deux femmes soupirèrent de concert.
- Docteur Özderim ? L’agent spécial Caine avait murmuré, mais déjà les rôdeurs se mettaient en mouvement et leur gémissements tout à la fois plaintifs et affamés en venaient à lui glacer le sang. - Agent Caine ? Trouva-t-elle cependant le courage de demander. - Venez, dépêchez-vous, nous allons vous sortir de là.
Elles ne se firent pas prier et s’engagèrent dans le couloir pour espérer quitter les lieux accompagnées de l’agent fédéral et de deux militaires. Leur progression fut difficile et lente. Il fallait se mouvoir en silence et ne surtout pas attirer l’attention. Ramper, parfois, rebrousser chemin, souvent. Passer par un escalier de secours, pour ensuite emprunter un couloir encombré de brancards et de civières hydrauliques. Ils étaient sur le point de s’extraire de cet enfer, quand ils tombèrent nez à nez avec un groupe de cinq rôdeurs. La surprise de les découvrir à la sortie d’un sas de sécurité les prit de court et sans que personne ne puisse rien y changer, l’un des infectés agrippa le bras du Dr Rodriguez. Mila fut mordue au coude et alors qu’elle n’arrivait pas à se dégager du prédateur qui l’empoignait, elle choisit de hurler pour attirer toute l’attention des autres “monstres” présents sur elle. Ils se jetèrent sur la responsable des urgences, tandis qu’elle agitait bras et jambes pour les provoquer, et sans plus se rendre compte de leur présence à eux, ils la dévorèrent. Tout horrible qu’il fut, le sacrifice de Mila leur permit d’atteindre la sortie du centre médical. A l’extérieur, postés derrière un barrage filtrant, personnels hospitaliers, agents de sécurité et forces de l’ordre venues en renfort, s’efforçaient d’évacuer les rescapés malgré le chaos ambiant, tandis que non loin de là, des équipes surtout armées de courage se préparaient à l’assaut. Toujours piégés dans le bâtiment, quelques survivants s’agitaient derrière les fenêtres de l'hôpital pour espérer attirer l’attention de leurs sauveurs (tout du moins l’espéraient-ils), alors que sur le parking de l’Olympus reconverti en zone de tri, les plus “chanceux” déambulaient entre des véhicules de secours déjà bondés.
Leur petit groupe fut invité à rejoindre l’aire de stationnement. Installés parmi les “valides”, il leur fallut cependant attendre près de trois heures supplémentaires, avant d’enfin se voir évacués vers la caserne des pompiers située un peu plus loin sur Chapel Oaks.
Equipement Porté :
N/A
Accessoires Pratiques :
N/A
Contenants Personnels :
N/A
Jeyan Özderim
Fiche de personnage Points de RP: (37/1200) Etat Mental: (100/100) Crédits: (0/1000) Réputation: (0/500) Informations scénaristiques: Blessures: Tatouages: Cicatrices:
Dim 27 Nov - 0:01
Quelle(s) zone(s) de l'État votre personnage a fréquenté ?
Dallas Fire Station 58, 3015 Chapel Oaks Dr, Coppell 18 mai 2034 - 24 mai 2034 A quelques pas seulement de l’Olympus, la caserne des pompiers rattachée au centre de secours de Dallas accueille les survivants d’une nuit définitivement cédée au cauchemar. Sur place, l’équipe composée des quinze soldats du feu, se complète alors de ce qu’il reste des effectifs du centre médical. Une ligne de défense est établie en amont du bâtiment, sur le boulevard Cypress Waters, mais le barrage de fortune ne tient pas et les forces de l’ordre sont vite dépassées. Le départ s’organise en moins d’une matinée. Tous les véhicules de la caserne sont réquisitionnés, afin de pouvoir emmener un maximum de rescapés vers le William P. Clements Jr.
William P. Clements Jr. University Hospital, 6201 Harry Hines Blvd, Dallas 25 mai 2034 - 3 juillet 2034 L’hôpital universitaire du boulevard Harry Hines ne se trouve qu’à quelques kilomètres de la caserne 58. Il leur faut pourtant plus de cinq heures pour atteindre leur destination. En chemin, leur groupe se gonfle de nouveaux membres. En passant devant le Cowboys Dancehall de Dallas, une bande de motards se joint effectivement au convoi qui arrive devant le William P. Clements Jr. en fin d’après-midi. Un barrage filtrant les garde cependant à l’extérieur des murs de l’hôpital. La plupart d’entre eux sont réorientés vers un centre de prévention de la dernière chance. Ceux qui, comme elle, peuvent se rendre utiles, sont invités à rester. Jeyan intègre les personnels du centre hospitalier, tandis qu’un désormais “vieil ami”, l’agent spécial Noah H. Caine, rejoint ses équipes de sécurité.
Bootleggers Guns and Ammo, 273 FM 633 S, Powell 9 juillet 2034 - 11 juillet 2034 Comme la plupart des hôpitaux du secteur, le William P. Clements Jr. finit par tomber sous les crocs des infectés. Il faut donc repartir, trouver une nouvelle destination et fuir le chaos qui a pris possession des murs de l’hôpital universitaire. Ils sont une petite dizaine à se regrouper autour du Docteur Paul Henderson. Le chirurgien, propriétaire d’une ferme sur les bords de Hogpen Slough, propose d’y loger leur groupe de survivants. Jeyan s’entend avec l’agent fédéral Caine pour les y rejoindre après l’adjonction d’une étape supplémentaire dans leur périple. Ils passent alors par Dallas, où ils séjournent le temps d’une nuit au Crescent, avant de reprendre la route vers Richland Creek. A Powell, ils demeurent un temps en compagnie d’un groupe de survivants qui a pris possession d’un centre de tir. Leur séjour parmi ces “adeptes de la gâchette" et leurs familles, permet à Jeyan d’apprendre à se servir d’une arme à feu. L’absence d’installation pérenne les oblige cependant à considérer cet endroit comme une simple étape dans leur voyage. Proposition est faite aux personnes présentes de les accompagner, quand finalement ils se décident à reprendre la route pour rejoindre, comme prévu, la propriété du Docteur Henderson.
Fisherman's Point Marina & Resort, 230 Farm to Market 416, Streetman 13 juillet 2034 - 10 décembre 2034 La réserve naturelle de Richland Creek semble avoir été épargnée par le fléau qui a ravagé les plus grandes villes du pays. Cependant et alors qu’ils arrivent en vue de la ferme de Paul Henderson, personne ne paraît les attendre. L’endroit, abandonné de toute vie, est même dans un piteux état. Cette déconvenue leur vaut d’être sévèrement critiqués par les anciens adhérents du Bootleggers de Powell. Pris en grippe par l’essentiel du groupe, Noah et Jeyan sont priés de quitter leur “communauté”. Cependant, le peu de vivres qui leur est octroyé ne leur laisse pas grande option. Ils contournent Hogpen Slough et prennent la direction de Winckler pour espérer rejoindre la 45è à hauteur de Richland. Leur marche les mène ainsi jusqu’à un petit port de plaisance entouré d’un camping que des vacanciers - surtout des pêcheurs - se sont efforcés de sécuriser. Contre toute attente, ils y retrouvent leur groupe du William P. Clements Jr. et aidés par les voix qu’ils leur octroient lors d’un vote, ils sont autorisés à s’installer dans l’un des mobil-homes habituellement réservés aux plaisanciers du réservoir. Malheureusement victime de son succès d’avant “l’Apocalypse”, l’endroit est régulièrement confronté à des vagues de nouveaux arrivants et bientôt, le virus les accompagne.
T Bar S Horse Camp, 6387 FM2781, Kennard, Texas 12 décembre 2034 - 15 décembre 2034 Forcée de fuir une Fisherman's Marina envahie par la maladie et les rôdeurs, Jeyan reprend la route avec l’agent Caine et quelques autres survivants. Leur périple, d’abord à bord d’un GMC Savana puis à pied, les mène jusqu’à Crockett. C’est en contournant la petite ville du comté de Houston qu’ils s’engagent sur la route menant à un camp serti au coeur de la forêt nationale. Ils ne sont malheureusement pas autorisés à demeurer plus de deux jours dans cet endroit qu’ils ne découvrent finalement qu’en surface.
Lake Livingston RV Resort, 739 FM 2457, Livingston 18 décembre 2034 - 27 mars 2035 A quelques pas du Lac Livingston, le parc de camping-cars “Lake Livingston RV Resort” semble désert. Quelques vieilles caravanes y trouvent encore leur place, entre des mobil-homes abandonnés à une nature devenue envahissante. La piscine autrefois entretenue a vu son eau croupir et les allées anciennement fleuries se trouvent désormais gangrenées de mauvaises herbes. L’endroit présente cependant un évident intérêt, depuis que ses anciens occupants l’ont entièrement barricadé. Seul bémol… Lesdits anciens occupants ont fui les lieux en laissant leurs morts déambuler entre les arbres et autour du cercle de feu qui ont fait la réputation du camp de vacanciers. Alors qu’ils envisagent de prendre possession des lieux, leur groupe imagine un plan pour débarrasser le parc de ses indésirables locataires. Des branches de bois taillé, des clôtures derrière lesquelles leurs “lanciers” se tiennent protégés par des casques de moto récupérés çà et là, une bonne dose de courage (voire de folie), et un appât pour les attirer dans un guet-apens savamment orchestré par un génie de la survie. Jeyan se veut évidemment participer à cette entreprise que d’aucuns qualifieraient d’insensée et tandis que les uns s’emploient à trouver souches, ramures et branchages, elle apprend à tailler leur extrémité pour en faire les épieux de leur piège à rôdeurs. La “dézombification” (terme dont Noah a exigé le copyright), s’opère avec plus ou moins de difficultés, mais s’achève par une étonnante réussite. Le groupe prend ainsi possession des lieux et s’y installe durablement, après avoir débarrassé l’endroit de ses cadavres cette fois “bien morts” et après avoir consolidé les barricades déjà présentes. A Noël le groupe est à son aise et bien logé dans quelques-unes des caravanes nettoyées et réaménagées. Le répit est toutefois de courte durée. A peine deux mois passés dans le parc suffisent à l’apparition d’un nouveau mal. Probablement contaminés par une bactérie, deux membres du groupe décèdent à seulement quelques heures d’intervalle. Les symptômes font présager d’une “toxi-infection entérique épidémique contagieuse”. En d’autres termes, Jeyan pense au Choléra. Malheureusement, même recommandée par une épidémiologiste, la prudence ne suffit pas à stopper la maladie. Trois nouveaux cas se déclarent en moins de 48 heures et font craindre la présence d’un agent pathogène dans l’environnement. Alors considéré comme corrompu, le site doit être abandonné. Pourtant, la désillusion, l’angoisse d’un nouveau retour sur les routes et la peur de ne pas retrouver un autre endroit sûr, divisent les avis. Finalement, ils ne sont que cinq à quitter le parc et sa très relative sécurité.
Keen’s Rustic Mini's, 262 Segno Acres Rd + 163 Borger, Livingston 29 mars 2035 - 10 décembre 2035 Alors qu’ils font route vers le Sud, le groupe qu’ils forment à cinq est attaqué par une bande de pillards. Déjà endommagée par quelque intempérie, leur voiture récupérée sur le parking du “Lake Livingston RV Resort” finit par succomber aux coups répétés d’un Land Rover, dont la carrosserie a été blindée et accessoirisée. Les voleurs, cependant, ne s’intéressent qu’à leurs effets et les délestent de tout ce qui leur paraît utile ; vivres, gourdes, armes, sacs... Cependant et alors qu’il refuse de céder ses chaussures à l’un des rapaces, Jason est tué d’une balle dans la tête. Le chaos qui s'ensuit, même au sein du groupe de maraudeurs soudainement dépassés par la tournure des événements, leur permet de fuir. Sous l’impulsion d’un agent Caine tout particulièrement directif, Jeyan s’élance dans le bois qui borde la 146è à hauteur de son “Dollar General” depuis longtemps vidé de ses articles. Leur course rendue chaotique par la peur amène ce qu’il reste de leur groupe à se séparer. Jeyan se retrouve seule au bout de quelques mètres et bientôt elle se perd dans une forêt devenue plus dense. La chance lui sourit cependant (enfin) quand Noah la retrouve. Ils progressent finalement à deux, mais choisissent de se tenir à l’écart des routes. Après quelques heures d’une marche toute à la fois éreintante et difficile, ils débouchent sur l’unique hangar d’une ferme d’élevage. Sur place, le propriétaire d'abord inquiet finit par les prendre en pitié. Il accepte de les loger dans la grange, au milieu de ses chèvres, pour une nuit, puis deux et finalement trois… C’est en apprenant que Jeyan est médecin (épidémiologiste) qu’il propose de les mener auprès des dirigeants du groupe qu’il forme avec d’autres exploitants agricoles, à la condition qu’elle ausculte sa fille malade depuis quelques jours. Les soins et conseils dispensés pour soulager l’enfant atteinte des oreillons, leur ouvrent les portes de la petite communauté d’éleveurs et de cultivateurs qui s’est regroupée dans les locaux d’une coopérative céréalière. Les métayers et leurs familles y résident entre des silos garnis, et derrière d’épais murs initialement destinés à protéger les récoltes. Ils y ont ensemencé partie du terrain et y ont construit des enclos pour accueillir quelques têtes de bétail. L’endroit ainsi préservé, exploité et aménagé avec intelligence, figure un havre de paix qui, malheureusement, attise les convoitises.
EMC Community Development Center, 23628 Roberts Road, New Caney 11 décembre 2035 - 13 décembre 2035 Lorsqu’elle pousse les portes de la petite église méthodiste de la campagne de Splendora, Jeyan n’a plus la notion du temps. Elle a couru et marché jusqu’à l’épuisement avant d’atteindre ce lieu qui pourtant ne lui inspire rien. Alors elle déambule, affamée et déshydratée, sans but et sans plus aucun espoir entre les bancs de l’ancien sanctuaire. La surprise ne l’en étreint pas moins lorsqu’elle finit par tomber nez à nez avec le canon d’un fusil de chasse Benelli pointé vers elle. A bout de tout et surtout de force, la Stambouliote perd connaissance. Elle se réveille le lendemain, au sein d’un petit groupe de maraudeurs qui s’emploie à trouver un passage vers une “SafeZone” qu'ils nomment “Oasis”. C’est la première fois que Jeyan entend prononcer ce nom. L’endroit à l’appellation idyllique lui apparaît alors comme un mirage qu’elle peine à concevoir objectivement. Pour autant, l’inestimable espoir que charrie le rêve d’un pareil sanctuaire la motive à se joindre au groupe. C’est évidemment et comme bien souvent, son statut de médecin qui lui vaut d’être acceptée parmi ces gens. Elle prend alors la route avec eux, malgré les dangers et les épreuves qui déjà s’annoncent périlleuses à l’évocation d’un trajet qui doit contourner Houston.
A la recherche d’un mythe, à partir du 13 décembre 2035...
Dans quel(s) groupe(s) votre personnage a-t-il évolué ?
L’Agent (très) spécial Noah H. Caine Originaire de Philadelphie et fervent Catholique, Noah H. Caine est un véritable patriote. Fier de son pays et amoureux de sa patrie, son sens du devoir l’amène à préférer une carrière militaire, plutôt qu’une place au sein de l’équipe des Red Sox. Le baseball figure pourtant au rang de ses plus bouillonnantes passions. En cela, il nourrit une admiration sans borne pour Ty Cobb et demeure proprement interdit quand la Stambouliote lui confie n’avoir jamais entendu parler de ce joueur pourtant mythique (il l’affirme). Malgré quelques débuts difficiles, notamment lorsque l’agent Caine est envoyé par la CIA au sein du laboratoire d’AstraZeneca, une réelle amitié naît entre lui et la scientifique. Compagnons de toutes les galères, ils deviennent même très proches au fur et à mesure de leur parcours qui, depuis Coppell, les mène à travers le Texas. Homme de terrain, il est un ancien tireur d’élite plusieurs fois récompensé lors de sa carrière militaire. Il est notamment titulaire de la Bronze Star Medal et a été salué pour sa bravoure en tant qu’ancien membre des bérets verts. Jeyan lui doit la vie (plusieurs fois). Elle lui doit également d’avoir appris à tirer avec une arme à feu. Ses goûts culinaires sont cependant plus que contestables. Ses blagues ne font rire que lui et il ne sait pas du tout danser. Jeyan et Noah se retrouvent séparés lors de l'attaque de la coopérative agricole. La Stambouliote ignore s'il est encore en vie.
Le Docteur Mila Rodriguez Cheffe du service des urgences de l’Olympus, le Dr Mila Rodriguez est une femme brillante et volontaire. Quarantenaire qui s’assume, son fort caractère lui permet de prendre des décisions difficiles, mais nécessaires pour le bien du plus grand nombre. Elle choisit ainsi de condamner son propre service et abandonne ses patients impossible à évacuer, aux griffes des marcheurs qui l’ont envahi. Cette mesure, qu’elle assume sans remords, lui vaut de nombreuses critiques, notamment de la part de ses collègues, mais également et surtout de la part des patients valides qui ont pourtant été évacués. Lorsque l’hôpital est finalement perdu, elle se sacrifie pour permettre à son groupe d’échapper aux marcheurs qui les empêchent de quitter l’Olympus.
Le Docteur Henderson et le groupe du William P. Clements Jr. Grande figure de l’hôpital universitaire William P. Clements Jr., le Docteur Paul Henderson est connu pour ses travaux relatifs à l’utilisation de composants d’impression 3D, lors d’interventions valvulaires. Leader charismatique du département de cardiologie, il prend naturellement la tête d’un petit groupe de survivants qui tentent de fuir le William P. et ses installations compromises par le virus, et ses marcheurs. Ils sont une dizaine à le suivre, quand il propose de rejoindre sa propriété de Richland Creek. Ils seront tout autant à le dénigrer quand, arrivés sur place, ils découvrent la propriété pillée et endommagée par d’autres survivants moins respectueux.
Les francs-tireurs du Bootleggers Les adhérents du centre de tir de Powell ont choisi de se regrouper au Bootleggers Guns and Ammo. Deux familles entières, avec leurs cinq enfants âgés de 3 à 14 ans, se trouvent sur place avec le propriétaire de l’armurerie, Cordell Walker, ses deux griffon korthals (Ben et Jerry), ainsi que sept des trente-neuf adhérents du club des "Francs-tireurs de Powell”. Leur groupe, tout particulièrement uni autour de Cordell, se veut demeurer soudé et pour cela, il n’accepte aucun nouveau membre. A leur arrivée, Jeyan et Noah sont donc priés de “foutre le camp” rapidement, quand bien même ils se trouvent épuisés et avant qu’une balle n’en vienne à leur “trouer le cul” une deuxième fois. Noah (heureusement) sait se faire entendre et alors qu’il propose de jouer leur “nuit à l’abri” au tir sur cible, Cordell lui accorde de “montrer ce qu’il sait faire”. Bien sûr, le propriétaire du Bootleggers n’a alors pas imaginé avoir affaire avec un ancien tireur d’élite des bérets verts. Il s’estime donc floué quand il se retrouve forcé de tenir parole, mais autorise Noah et Jeyan à demeurer parmi le groupe qui s’est installé dans l’armurerie. Le lieu n’est de toute évidence pas adapté aux besoins, même primaires, de leur petite communauté. Les installations sanitaires sont défectueuses, la nourriture manque, la sécurité - un comble - est inexistante. Très vite, l’agent fédéral et la Stambouliote proposent au groupe de les accompagner en direction de Richland Creek. Ils acceptent, mais déchantent très sévèrement quand, à leur arrivée, ils découvrent la propriété du Docteur Henderson ravagée. Cordell qui n’a pas cessé de nourrir une certaine rancœur à l’encontre de Noah en profite pour le désavouer. Jeyan et lui se trouvent forcés de quitter le groupe qu’ils avaient pourtant souhaité aider.
Les Crockett’s cowboys Organisés, disciplinés, ingénieux, les Crockett’s cowboys sont un exemple à suivre. Leur refuge, un camp équestre serti au cœur de la forêt nationale de Davy Crockett, tient de la forteresse. Une bastille dont les portes leur resteront closes.
Les campeurs de “Hogpen Slough” et de “Lac Livingston” A l’image des Crockett’s cowboys, la communauté de Fisherman's Point Marina est toute à la fois organisée et sérieuse. Structurée pour permettre à tous de défendre une opinion ou de faire valoir un point de vue différent, elle s’est dotée de règles considérées comme essentielles à la survie de tous. Des personnes ont ainsi été désignées pour figurer un conseil exécutif qui doit déterminer les objectifs de vie de la communauté et trancher les conflits, ainsi que les questions qui touchent à la sécurité du groupe. Les tâches y sont clairement listées et chacun se doit d’apporter sa contribution à hauteur de ses capacités. Une organisation idéale qui se veut bienveillante, mais dont le trop plein d’altruisme mène à sa perte. Alors que des groupes de plus en plus nombreux rejoignent la communauté établie sur les bords du lac Richland, le virus s’invite dans leurs rangs. Les premiers rôdeurs apparaissent au début du mois de décembre. Quelques jours plus tard, la Marina se doit d’être entièrement évacuée. Sur les quatre-vingt-onze âmes établies dans les différents mobil-homes, ils ne sont que cinquante-trois à survivre. L’expérience sert heureusement de leçon. Ainsi, lorsque leur groupe réduit de plus de moitié découvre le parc de camping-cars “Lake Livingston RV Resort”, il n’est plus question de se montrer charitablement-imprudent. Un nouveau conseil exécutif est élu - Jeyan en devient membre - et la survie s’organise autour des installations délaissées par les anciens locataires du complexe. Le lac à quelques pas les approvisionne en poissons, les communs offrent un confort plus qu’appréciable, la serre nettoyée et débarrassée de ses mauvaises herbes promet de belles récoltes en été. Jeyan se découvre d'ailleurs quelques talents de jardinière et comprend avoir la main verte. Une prédisposition qu'elle se trouve ravie de mettre au service de la communauté qui prend ses marques dans ce lieu estimé parfait. Malheureusement, quand se déclarent les premiers cas d’une toxi-infection digestive mortelle, il faut craindre la contamination des lieux par une bactérie. Jeyan préconise alors d'abandonner le parc et ses installations, mais la majeure partie du groupe refuse de suivre son avis. Ils ne sont finalement que cinq à quitter le parc de lac Livingston : Noah H. Caine, toujours, Jason Pierce, un interne du William P., Stella White, sa petite-amie rencontrée à Hogpen Slough, Eliott Johns, un autre fan des Red-Sox (youpi) et elle.
Les Keen’s Rustic Mini's A Livingston, au sein de la petite communauté fermière qui les accueille, Jeyan et Noah font figure d’exception. Catholique et musulmane, militaire et scientifique, Philadelphien et Stambouliote, la cohabitation avec ces protestants ruraux, pacifistes et fiers supporters des Rangers se veut très animée. Pour autant, les deux “étrangers” parviennent à bien s’intégrer au sein de ce groupe d’agriculteurs et d’éleveurs qui, avec leurs familles, a élu domicile dans les locaux d’une coopérative céréalière. Leur mode de vie est simple. Principalement organisé autour des activités de ferme, il ne laisse que peu de place à l’inertie. Jeyan apprend alors à travailler la terre et à entretenir un potager. Un office qu’elle s’emploie à conjuguer avec son rôle de médecin, quand l’un ou l’autre résident vient la consulter. De son côté, Noah s’initie au travail de la ferme, mais il se voit surtout confier la tâche d’encadrer les sorties hors des murs de la coopérative. Les expéditions qu’il organise alors avec quelques autres membres du groupe, se veulent pallier aux carences dommageables pour la survie de leur communauté. Malheureusement, elles finissent également par la mener à sa perte, quand un groupe de pillards en vient à les suivre jusqu’aux portes de la coopérative.
Les maraudeurs de New Caney Ils sont sept. Originaires des quatre coins du Texas, ils se sont rencontrés à Phelps, au sein d’une petite communauté qui s’est établie dans l’un des vastes hangars de pêche du lac Watson East. Leur groupe, malheureusement, se trouve presque entièrement décimé dans l’attaque d’une horde parmi laquelle se cachaient plusieurs coureurs. Lorsque Jeyan croise leur route, à Splendora, ils sont d’abord prêts à l’abandonner à son sort. Cependant et alors qu’elle s’effondre à leurs pieds, ils choisissent de lui venir en aide et l’intègrent à leur groupe quand elle émet le souhait de se joindre à eux pour gagner l’Oasis. Ils sont d’une autre trempe que les cultivateurs de Livingston. Habitués aux sorties et aux excursions hors les murs d’un refuge, ils sont prudents et aguerris, coutumiers des dangers nés de l’Apocalypse. Leurs déplacements se veulent alors planifiés et strictement organisés. Une discipline qui pourtant vole en éclat aux abords de Houston, quand il leur faut affronter les pièges de sa périphérie.
Comment votre personnage a vécu la seconde apocalypse ?
C’est par l’intermédiaire de Noah et de ses coéquipiers que Jeyan apprend l’existence des coureurs. Ils lui rapportent alors le récit de leur rencontre avec l’un de ces monstres d’un autre genre et lui font part de leur stupeur quand, face à son acharnement, ils n’ont pas d'autre choix que celui d’abandonner l’un des leurs. L’épidémiologiste, évidemment, se fascine pour ces “nouveaux infectés” qu’elle imagine comme la résultante d’une mutation du virus originel. Une théorie qu’elle ne parvient malheureusement pas à prouver, ni même à éprouver. D’ailleurs, sa rencontre presque “face à face” avec l’un de ces “chasseurs diurnes” dans la périphérie de Houston, ne lui en apprend pas davantage. Tout comme elle se trouve incapable de comprendre et d’identifier le type de “monstre” qui est à l’origine du massacre que lui content ces mêmes personnes, lorsqu’elles découvrent les cadavres mutilés de leurs “partenaires commerciaux” établis à Ace. Une chose pourtant interpelle la scientifique au point qu’elle en vienne à douter d’une attaque par des infectés ; les infectés dévorent leurs victimes. Ils ne les mutilent pas et restent sur place pour contenter leur appétit jusqu’à ne plus laisser aucune miette de leur “repas”. Les rumeurs pourtant tendent à lui donner tort. Surtout quand d’autres communautés avec lesquelles il leur arrive d’échanger par voie de radio courte distance, font mention de massacres similaires desquels aucun survivant ne réchappe jamais pour dire la vérité. Des points communs sont mis en évidence dans un modus operandi macabre. Des homologies qui amènent à la prise de nouvelles mesures. Et alors qu’il apparaît évident que les attaques se déroulent systématiquement de nuit, plus personne n’est autorisé à sortir quand le soleil se couche.
Mentionnez des moments forts de la survie de votre personnage :
Nuit du 17 au 18 mai 2034
- Ordures ! Sales fils de putes ! Je suis là ! Regardez-moi ! MOI ! Pas eux ! C’est moi votre adversaire ! Ouais ! C’est ça-aa-aaaah….
Mila Rodriguez avait-elle souffert ? Son courage certainement lui avait permis d’endurer l’horreur d’une mort sous les crocs de ses anciens patients. Elle s’était sacrifiée pour eux, pour qu’ils puissent quitter l’Olympus et survivre, ou au moins essayer.
Nuit du 24 au 25 décembre 2034
- Joyeux Noël à tous. Joyeux Noël.
Ils s’étaient rassemblés autour d’un arbre qu’ils avaient décoré de quelques babioles trouvées ci et là. Des conserves, des ficelles, quelques morceaux de ferraille et des bouchons, un peu de tout, un peu de rien, juste un peu de quoi faire illusion. Parce qu’il était important de se rappeler, parce qu’il fallait toujours espérer.
La folie s’était invitée dans leur quotidien. Cela ne faisait aucun doute. Cependant et quand bien même leur monde était devenu fou, Jeyan n’aurait jamais imaginé que Jason puisse être tué pour une paire de rangers taille 44. L’ex interne du William P. était un jeune homme aimable et serviable. Il était dévoué et entretenait cet espoir d’un jour voir le virus éradiqué. Il venait de fêter ses 25 ans. Il était amoureux et à une époque encore proche, il aurait eu toute une vie à vivre, et à découvrir.
7 décembre 2035
- Tu m’emmerdes, Jeyan ! Tu m’emmerdes ! Tu comprends ? J’en ai marre. Regarde autour de toi, bordel ! Tu ne vois pas ? Tu ne comprends pas ? Non ? Alors je vais te le dire une bonne fois pour toute ; il est mort ! Ton putain de violoniste ! Il est mort. Tu m’entends ? MORT !
Sans doute avait-il raison. Pour autant, les mots de Noah s’armaient de trop de rancoeur. Ils perdaient alors de leur valeur et devenaient seulement cruels. Parce que c’était bien là le but. Lui faire mal, comme elle venait de le blesser. La heurter, comme elle venait de le frapper. Il s’en était donc pris à ce qu’il lui restait d’espoir. A ce qui lui tenait à coeur et qui, évidemment, ne pouvait que la faire souffrir. Elle lui en avait voulu pour cela. Pour ce trop plein de franchise qui, gonflé d’amertume, devait tuer la flamme qu’elle osait entretenir malgré tout. Malgré l’horreur et la peur, malgré le chagrin, les remords et la détresse. Elle lui en avait voulu et elle lui en voulait encore, d’avoir souhaité étouffer cette étincelle qui, au cœur du chaos, figurait la part d’espoir dont elle avait irrémédiablement besoin pour survivre.
10 décembre 2035
- Petits cochons, petits cochons, je veux entrer ! Je veux entrer !
Ils étaient arrivés sur leurs motos et à bord de leurs voitures suréquipées, armés et déterminés. Des pillards et des voleurs, des crapules et des ignobles, des Hommes, qui n’avaient pourtant plus rien d’humain. Prisonniers de leur sadisme, quatre membres de leur communauté partis pour une expédition à l’extérieur leur avaient servi de monnaie d’échange. Ainsi, les portes de la coopérative agricole s’ouvrirent pour offrir un passage à ces loups venus tout saccager. Ils s’étaient amusés de leur vilénie. Ils avaient détruit et humilié, et s’étaient également félicités de leur bonne prise tout en se gaussant de leurs méfaits. Des monstres d’un autre genre mais qui, tout comme les rôdeurs, étaient nés du fléau pour dévorer ce qu’il restait d’humanité au monde. Quand ils les eurent entièrement dépouillés et quand, sur leur passage, les défenses de leur refuge s’étaient écroulées, ils les avaient abandonnés aux crocs des rôdeurs, et à la sauvagerie des coureurs cachés dans leur horde. Elle était parvenue à s’extraire de cet enfer et elle avait fui avec son peu d’affaires, persuadée que d’autres prendraient cette même résolution. Finalement, elle s’était retrouvée seule.
Qu'est-ce que votre personnage a fait pour survivre ?
“Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité”.
Les mots de ce serment prononcé au sortir de la fac ont sans aucun doute bercé la conscience de Jeyan. Elle s’est ainsi employée à en respecter chaque terme, rigoureusement, scrupuleusement. Cependant, si l’arrivée du virus et sa propagation fulgurante n’ont pas altéré, ni les idéaux, ni les principes de la jeune femme, cette dernière a plusieurs fois été confrontée à quelques choix difficiles. Ainsi, lorsqu’à Coppell le virus et ses infectés avaient envahi le service des urgences, elle s’était rangée à l’avis du Docteur Mila Rodriguez et l’avait soutenue dans sa décision de condamner les accès à cette partie de l'hôpital. Elle l’avait fait tout en sachant que cela amènerait certains de ses patients à mourir sous les crocs des marcheurs. A l’époque, cependant, se disait-elle que ce sacrifice devait sauver le plus grand monde. A l’époque… Dès le lendemain, les rôdeurs “prisonniers” des urgences s’évadèrent avec tous ceux qu’ils étaient parvenus à contaminer. L’Olympus devint ainsi le tombeau de bien d’autres gens. Des malades, des soignants qui, à leur tour, succombèrent sous les crocs des rôdeurs avant d’être libérés sur la ville. Aujourd'hui encore, Jeyan s’interroge sur l’utilité des sacrifices consentis à la survie du plus grand nombre. Aujourd’hui encore se demande-t-elle si, à l’époque, elle avait fait le bon choix.
Equipement Porté :
N/A
Accessoires Pratiques :
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Contenants Personnels :
N/A
Jeyan Özderim
Fiche de personnage Points de RP: (37/1200) Etat Mental: (100/100) Crédits: (0/1000) Réputation: (0/500) Informations scénaristiques: Blessures: Tatouages: Cicatrices:
Dim 27 Nov - 0:01
Récit d'Arrivée à Houston
Encombré de lourds nuages, le ciel se colorait d’une triste grisaille. A l’Est, le soleil s’était levé blafard, grimé d’un voile monotone et fade dès les premières lueurs du jour qu’il entendait pourtant annoncer. La nuit avait été froide. La matinée demeurait glaciale. Le crachin gelé qui tombait irrégulièrement depuis la voûte céleste aidait sans nul doute à ce sentiment. L’air cisaillant et fait des bourrasques aiguisées d’un vent hivernal, semblait capable de transpercer les chairs. Jeyan se sentait gelée, frigorifiée de la tête aux pieds et incapable de se réchauffer malgré les trois épaisseurs de vêtements qu’elle portait sur elle. Elle s’était endormie dans un minuscule cabanon de chantier. L’un de ces bungalow gris dont la structure modulaire n’offrait qu’un abri sommaire durant la saison hiémale. Elle avait dormi sur des sacs à gravats poussiéreux, coincée entre deux étagères métalliques encombrées des plans d’un projet ambitieux que l’apocalypse avait obligé à abandonner. Face à elle, affichée sur la porte qu’elle avait bloquée à l’aide d’une chaise, la playmate de juin 2031 l’avait toisée d’un air aguicheur pendant près d’une heure. Elle n’était malheureusement pas parvenue à la garder éveillée.
Épuisée, affamée et presque à bout de force, elle avait sombré dans un sommeil sans rêve. Une nuit noire dont elle s’était extirpée d’un sursaut frileux quand, au petit matin, les premières lueurs du jour s’étaient portées à la rencontre de son corps endormi. Il lui semblait revivre son dernier périple. Celui qui, quelques jours auparavant, l’avait menée jusqu’à Splendora. Elle avait alors été sur le point d’abandonner, mais l’espoir lui avait été rendu par un petit groupe de rescapés. Un espoir fou et ténu, dont la mélodie se jouait selon une partition de notes amères, mais homériques. Parce qu’ils n’avaient pas survécu à leur voyage, aucun d’entre eux. Lucile, John, Mark, Spencer, Douglas, Joyce et April étaient tombés, l’un après l’autre et peut-être bien pour lui permettre d’arriver jusque là.
Ainsi se remémora-t-elle part de leurs derniers échanges. Leurs sourires et l’optimisme qui avait agité leur conscience quand elle leur avait confié être épidémiologiste. Ils s’étaient alors employés à la protéger, coûte que coûte et pour certains d’entre eux, jusqu’à la mort. Persuadés que leur rencontre dans l’église de Splendora avait été conjecturée par une force supérieure et que si seulement l’un d’entre eux devait atteindre l’Oasis, ce ne pouvait être qu’elle. April le lui avait même hurlé, avant de mettre fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête, tandis que son corps se trouvait englouti par une horde de rôdeurs. Elle n’avait jamais eu le courage de les désillusionner. Stupide Jeyan… Stupide…
Tout en laissant filer son exaspération navrée dans une expiration sèche, elle porta ses doigts rougis par le froid jusqu’à ses lèvres. Elle souffla sur leurs phalanges, avant de s’ébrouer en tirant sur les lanières de son sac à dos. Il était immense, surtout au regard de ce qu’il contenait ; quelques affaires de rechange, un crayon et sa gomme, un carnet écorné, une gourde, une boussole, un ridicule bout de ficelle et des photos qui, à une époque, s’affichaient au-dessus de son bureau. Glissé dans l’une des poches de son manteau, elle portait également le vieux SA 911 qu’elle avait obtenu chez les Bootleggers. Toutefois, son chargeur vide de cartouche en faisait une arme inutile. Elle se décida donc à l’abandonner derrière elle, tout en admettant qu’elle se trouvait bien loin de figurer le parfait survivant. D’ailleurs, elle se demandait encore comment elle avait fait pour rester en vie quand d’autres, bien plus aguerris qu’elle, étaient morts. Sans doute avait-elle eu de la chance. Sans doute…
S’il lui fallait être parfaitement honnête, elle se devait surtout d’admettre sa chance liée au sacrifice d’autres personnes. Mila, Jason, les Mayers, Meredith, Noah… Combien de ses compagnons avaient péri pendant qu’elle s’enfuyait ou se cachait ? Combien d’entre eux avait-elle laissé mourir pour se retrouver ici ? Trop. Bien trop de monde pour qu’elle en vienne à abandonner maintenant. Chassant le morose de ses pensées coupables, elle se redressa. Un rapide coup d'œil à ses chaussures lui fit arquer un sourcil. Elle avait marché pendant des heures depuis Dickinson. En longeant la voie ferrée, elle avait toutefois évité les routes et ce qu’elle s’imaginait des “rapaces” qui devaient les écumer. Reste que la semelle de ses bottes en avait pâti et bientôt ses pieds prendraient l’eau. Un bref sourire ponctua ce constat, tandis qu’elle secouait la tête. Elle perdait du temps et dans cette vie aussi, le temps était précieux. Jetant un dernier coup d’oeil par-dessus son épaule, elle noua ses cheveux et les enferma dans la laine d’un bonnet qu’elle enfonça sur son crâne. Le souffle qu’elle exhala devait lui donner ce qu’il lui fallait de courage pour armer un pas décidé en direction de la 45.
La dernière ligne droite, elle l’espérait.
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Jeyan Özderim
Fiche de personnage Points de RP: (37/1200) Etat Mental: (100/100) Crédits: (0/1000) Réputation: (0/500) Informations scénaristiques: Blessures: Tatouages: Cicatrices:
Lun 28 Nov - 0:08
Bonsoir.
A mon tour, je vous informe que ma fiche est prête à être étudiée.
Merci déjà pour tous vos bons conseils reçus en amont et pendant la rédaction !
Equipement Porté :
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Jarod Blake
Fiche de personnage Points de RP: (0/0) Etat Mental: (0/0) Crédits: (0/0) Réputation: (0/0) Informations scénaristiques: Blessures: Tatouages: Cicatrices:
Dim 4 Déc - 11:36
Bonjour Jeyan,
Je procède au retour de ta fiche un peu en retard, pour cause d'une fin de semaine chargée sur le plan personnel et professionnel. Ainsi, me voici.
J'utilise la première personne du singulier par facilité, toutefois, ce retour inclut ceux de DVK et de Strempton.
Tout d'abord, je mets l'accent sur l'excellence globale de la fiche. Tu as une plume savoureuse et un sens du récit très touchant. J'ai pu ressentir le personnage et ses émotions au travers de chaque récit, il y a une poésie de fond prenante dans ta manière de raconter les choses. Toutes les informations y sont distillées sans complexité en dépit de la nature « narrative » des textes, ce qui amène, je trouve, une certaine difficulté en comparaison du fait d'opter pour un récit « historique », c'est une belle réussite.
Il va y avoir des retouches et des modifications, quelques-unes plus importantes, mais j'insiste sur la qualité de la fiche qui a été exquise à lire. Malgré quelques couacs mineurs et un ou deux pas trop méchants, il est évident que tu as lu le contexte et les annexes, il y a également eu un effort de lecture et de recherche vis-à-vis du personnage par rapport à son métier, aux lieux et aux événements.
Je dis bravo.
Presque-copie éhontée du retour fait à Seyit, justifiée par un point identique :
Je vois que tu as opté pour un code qui permet d'intégrer les traductions des dialogues en turc, ce qui est une excellente idée et me permet d'accepter cet écart linguistique (justifié par l'histoire des personnages j'entends bien). Ceci étant, la sobriété des textes est une chose essentielle pour moi, et même pour nous, cela implique d'éviter les liens grossiers (en dehors de la fonction « insérer un lien »), les encadrés de texte et les petites choses comme les soulignements ou le fait de barrer des mots (comme tu l'as fait sur un seul). Le but est de se restreindre aux couleurs des dialogues pour que les textes restent agréables à l'œil et la lecture semblable à celle d'un roman virtuel.
De ce fait, je t'invite à l'avenir - si tu souhaites intégrer des dialogues en langue étrangère - à utiliser le code [span] au lieu de [abbr], qui a le même avantage, mais sans le soulignement en pointillés. Tu n'as pas besoin de faire des modifications ici pour cela ni pour le mot barré, car dans la fiche ça n'est pas dérangeant outre mesure.
- Description Physique -
Rien à redire, c'est complet et bien écrit.
- Description Psychologique -
Dans l'ensemble, c'est aussi très bien écrit et il y a une certaine finition, cependant, j'ai tout de même un bémol à mettre sur cette partie.
Jeyan est présentée comme une femme rayonnante, percluse d'optimisme, souriante, forte et d'une volonté que rien ne peut ébranler. Si c'est valable et compréhensible dans sa vie passée, c'est un problème au sein d'un univers post-apocalyptique aussi violent, atroce et douloureux de tant de manières. Même une personne à la personnalité forte et optimiste, confrontée aux privations, à la peur, à l'insécurité, à un tel degré de violence et à l'absence de règle au profit d'un chaos illimité voit ses convictions et ses forces être profondément creusées par un quotidien pénible, lassant et écœurant.
Est-ce qu'un tel optimisme, une telle chaleur et une volonté aussi inaltérable sont possibles ? Oui, à condition que cela relève de l'illusion, d'un déni tellement profond et déconnecté de la réalité que l'on entrerait dans le cadre de sérieuses névroses. Or, c'est quelque chose qui devrait instantanément sauter aux yeux des survivants que le personnage rencontrerait et je me doute que ce n'est pas ce que tu souhaites interpréter.
Je pense que c'est avant tout une certaine idéalisation du portrait issue des formulations et autres tournures de phrases, que l'interprétation qu'elles renvoient peut fausser l'idée que l'on s'en fait. C'est une pensée d'autant plus motivée par le reste de la fiche qui décrit et met en scène une Jeyan très humaine, toute en lucidité, mais aussi pleine de contradictions et de vulnérabilités, quant bien même elle s'efforce d'en être pudique, à l'instar d'un être humain parfaitement sain. En général, s'approcher de la vraisemblance est assez difficile dans le cadre d'un jeu de rôle, mais j'estime que tu t'en sors extrêmement bien et les dialogues, les échanges et les réactions du personnage comme ses interlocuteurs ont quelque chose de prégnant.
Quelques retouches et nuances ajoutées dans la seule description seront suffisantes.
- L'Histoire Pré-Apocalypse -
Rien à y redire. C'est pertinent, bien tourné, soigné et très intelligent. J'ai eu quelques craintes sur le fait d'interpréter une épidémiologiste dans un univers avec ce thème, car il est question de s'approcher très près de l'essence de la trame et un certain point critique dirais-je, toutefois, tout ce qui entoure Jeyan, son poste, son entreprise et ses rapports au métier sont justes, ce qui donne un tout très rafraîchissant.
- L'Apocalypse -
Là aussi, même constat, c'est très bon et tu as été très attentive au contexte. Il y a toutefois quelques petites choses, néanmoins, je pense que c'est un léger cafouillage dû à la quantité d'informations, donc largement compréhensibles et faciles à corriger, qui touchent un texte en particulier (et les conséquences que ça a sur la suite). Je vais tout de même développer au risque d'être long, pour que ce soit suffisamment clair de ton côté.
Citation :
Centre médical sud-ouest, 2999 Olympus Blvd, Coppell, Texas Semaines du 4 et du 11 mai 2034
Le titre porte à confusion : « Période du 4 au 15 mai » serait plus adéquat. C'est un détail, certes.
Je ne vais pas citer la moitié du texte, mais plutôt aller directement sur les points en question, tu sauras, j'en suis sûr, raccorder les éléments.
Extrait du contexte : Quatrième semaine, des quarantaines sont instaurées dans tous les états non et peu contaminés, soit trente-sept états, ce qu'il reste des forces militaires est déployé en même temps que des milices civiles organisées, et des centres de prévention de la dernière chance, équipés au mieux pour anticiper le développement rapide du virus sont montés.
En vertu de quoi, la quarantaine ancrée par d'immenses murs rigides et froids interdit toute entrée ou sortie, il n'est donc pas possible que des réfugiés aient pu venir d'en dehors du Texas. Des réfugiés ont bien afflué des quatre coins du pays le plus au sud possible, les menant jusqu'au Texas - état miraculeusement épargné jusqu'alors, mais cela se déroule sur la deuxième et troisième semaine de l'épidémie seulement. Jeyan n'a de ce fait pas pu prendre en charge de nouveaux réfugiés ni obtenir des informations de leur part, ce qui n'empêche pas de reporter les événements sur des potentiels échanges radio courte portée depuis l'intérieur même de l'état, et au travers de rumeurs et racontars divers et variés.
Autre point : tous les engins aériens publics, militaires et privés ont été réquisitionnés au cours des premières semaines par l'armée américaine et les institutions gouvernementales dans le but de soutenir l'effort d'une guerre d'une ampleur sans précédent, c'est l'un des points qui expliquent que toute sortie de l'état s'est vite révélée impossible pour les personnages. Les personnages peuvent imaginer que ça a dû être le cas pour les engins maritimes aussi, expliquant leur disparition de tous les ports. Le centre médical n'a de ce fait pas pu recevoir le soutien ou la visite d'hélicoptères d'aucune sorte. Il faudra également modifier leur implication dans l'accélération de la perte du centre.
Le troisième point se rapporte à la nature même des zombies. Comme explicité dans le sujet : « Le Virus et les Zombies » (une annexe qui n'est pas la première qui saute aux yeux j'en conviens), ceux-ci sont robustes et forts, ceci étant, par définition, ils sont lents, stupides et lorsqu'ils ont un repas à portée, il ne s'intéresse guère plus à qui que ce soit d'autre à moins d'être physiquement et directement pris à parti, ou qu'une autre proie ne s'approche tout à côté d'eux.
De par ces caractéristiques, il est improbable qu'un seul mort-vivant ait eu à la fois le temps nécessaire devant lui, soit des heures en perspective, et la place nécessaire au sein de son estomac, pour s'en prendre à une quinzaine de personnes, puissent-ils être potentiellement des patients immobilisés, voire endormis, et incapables de réagir. Même si le virus peut faire effet quelques minutes après la mort de par l'infection, arriver jusqu'à cette mort sans avoir été dévoré et parvenir à répandre le virus parmi autant de personnes ne peut se restreindre à l'agissement d'un seul spécimen dans un premier temps. Je reste assez vague, car je n'ai pas les détails sur le type de patient, leur état, de quelle manière l'attaque se produit spécifiquement ou s'ils sont même effectivement tués et dévorés en totalité.
- Post-Apocalypse : le Second Formulaire -
Nous allons entrer ici dans le cœur des éléments les plus importants à discuter. Pour ne pas me perdre dans le fil et rester aussi concis que possible, sans retirer au souhait de développer mon propos, je vais regrouper les points par lieux et groupes notamment, plutôt que de traiter les choses question par question (du formulaire).
Il y a pas mal de pérégrinations, parfois en solo ou presque, qui peuvent poser soucis étant donné que la survie nomade d'une part, et en isolement d'autre part, ne sont pas possibles. Je vais de ce fait inclure cet aspect dans les différents points, notamment par une retouche chronologique. Je spécifie tout de même qu'à partir de la fin de l'été 2034, l'approvisionnement, particulièrement en eau et en nourriture exige des survivants qu'ils se regroupent et optent pour un mode de vie sédentaire, avec agriculture, chasse, pêche et tous les savoir-faire nécessaires à créer leurs propres ressources, les troquer ou les échanger entre communautés, car les excursions et autres pillages sont dès lors largement insuffisants - sans être nuls.
Lake Livingston RV Resort, 739 FM 2457, Livingston 18 décembre - 17 février 2035
La période est trop courte, il faudrait pousser à courant Mars pour que cela reste plausible sur le plan de la sédentarité indispensable.
Autre chose qui m'interpelle : Jeyan s'implique-t-elle à tailler des branches pour en faire des lances improvisées (ce qui demande un savoir-faire pour être viable, quand bien même elles sont fragiles et vite obsolètes), s'arme-t-elle et participe-t-elle au combat pour nettoyer le camp ? Si oui, il faudra inclure des compétences de combat et d'artisanat en conséquence. Dans ce cas-là, n'hésite pas à MP DVK ou Strempton pour discuter de ces points. Sinon, me le préciser sur ce sujet en réponse à ce post suffira. D'ailleurs, si tu souhaites t'exprimer sur un point ou un autre de l'ensemble de ce retour, pour apporter des précisions et un point de vue, je t'y encourage.
Keen’s Rustic Mini's, 262 Segno Acres Rd + 163 Borger, Livingston 19 février 2035 - 27 juin 2035
Il faudra décaler à courant Mars le début de ce passage, sachant que le voyage ne devra pas excéder quelques jours, et pousser la présence de Jeyan jusqu'à courant Juillet.
Une communauté doit être nécessairement d'un nombre inférieur à cent personnes dans ce cadre. Ce sont, pour expliquer, les Safe Zones qui vont engendrer des rassemblements inédits de centaines de personnes et plus, les survivants n'ayant jamais réussi jusqu'alors à avoir les ressources, l'organisation et le territoire nécessaires à fédérer autant de gens.
Je suis un peu dérangé par le cadre qui entoure ce groupe. Leur mode de vie et leur quotidien semblent étrangement paisibles aux vues du contexte, à moins que la narration ne porte à confusion. Je note que tu évoques le fait que Jeyan y reçoit des patients, dont des « éleveurs et autres agriculteurs du coin ». J'aurais besoin de précisions sur la façon dont s'organise et survie une communauté de ce type, sachant que l'on est rendu plus d'un an après l'apocalypse, que l'extérieur de fortifications d'un groupe est constitué d'un no man's land ultra-violent et que les coureurs et chasseurs nocturnes ont fait leur apparition récemment, sans parler de la menace des hordes et des autres êtres humains. Sur quel territoire s'étend ce groupe pour évoquer des individus étant du coin ? Je précise qu'il est essentiel de prendre en considération qu'un groupe moyen ne peut guère investir et défendre décemment un territoire dépassant la taille d'un quartier citadin ou d'un ranch dans la ruralité - à condition d'avoir du monde, des fortifications et une logistique rodée.
Tu peux me répondre dans un premier temps et voir si et quelles précisions ou modifications seront nécessaires.
Frank Ranch LLC, 2637 Poskey Rd, Anahuac 2 juillet 2035 - 1er décembre 2035
Ici, nous sommes sur un passage qui va malheureusement être totalement à revoir. Ce pour plusieurs raisons :
- Il est dit qu'elle a marché plusieurs jours, ce qui est excessif, même si tu accordais à Jeyan davantage que 3 paliers en Robustesse. - Le lieu est situé sur la MAP actuellement exploitée de Houston et ses environs, or, c'est une zone MJ dont le cadre et les groupes sont déjà définis et qui ne peut être utilisée par le PJs pour leur histoire. - Il n'est pas plausible qu'une vieille dame et un groupe d'ados, au nombre de 27, aient pu survivre au-delà de quelques semaines après l'apocalypse sans une solide communauté d'adultes, un minimum expérimentés au combat, à la logistique et disposant de savoir-faire et de métiers pour assurer de l'approvisionnement, ainsi que mener les excursions nécessaires hors du camp. - Qu'un groupe aussi vulnérable ait pu survivre dans un ranch, par essence un grand terrain mal protégé, est d'autant plus problématique, à moins là encore d'avoir des combattants et artisans adultes capables d'ériger des fortifications et de les préserver.
Il y a un point que je vais là directement tirer du retour que j'avais fait à Seyit, étant donné que les éléments sont les mêmes en essence et sur le même point de fiche, à savoir le dernier groupe fréquenté aux derniers mois de 2035 :
Comme raconté dans le contexte, arrivé à fin 2035, les Safe Zones deviennent absolument indispensables pour survivre. Les petites communautés ont disparu et les communautés de taille moyenne, qui tentent de rester indépendantes, vivent un enfer, que ce soit pour se ravitailler, pour se protéger, et globalement pour survivre.
La recrudescence des coureurs qui fait chaque sortie et chaque attaque sur camp terrible, l'existence horrifiante des chasseurs nocturnes, le monopole qui s'installe via les Safe Zones rendant difficiles les échanges et le troc, sans parler des survivants qui arpentent le no man's land se constituant en substance et pour la plupart de chevronnés qui le plus souvent ont perdu leurs états d'âme, tout cela fait que ces communautés relatives se retrouvent isolées et peinent à se débrouiller. Lorsqu'elles ne tombent pas plus ou moins en lambeaux, elles sont confrontées à des épreuves extrêmement dures pour s'en sortir. La quête des Safe Zones n'est plus tant une option, qu'un besoin sérieux et les rares communautés qui s'entêtent à s'en tenir éloignées le paient chèrement.
Au-delà des précédents points qui rendent l'existence de ce groupe impossible en l'état, il s'agit aussi d'un petit groupe qui semble survivre assez correctement (jusqu'à sa destruction évidemment) à une période que l'on peut déterminer comme la plus horrible à vivre pour les survivants depuis le début de l'apocalypse. Tu évoques le fait que le groupe parle et rêve de l'Oasis, mais il ne s'y tente pas, ce qui ajoute à la problématique globale.
Dernière chose, et ça rattrape les décalages que je t'ai demandés en termes de chronologie : il faudra considérer cette communauté à redéfinir comme une période de vie pour Jeyan allant de courant Juillet, après son départ de la précédente communauté, jusqu'au 10 Décembre au moins. Son arrivée à l'Oasis estimée au 15 ou au 16 Décembre de mon côté, Jeyan ne peut avoir passé plus de quelques jours isolée dans la nature de par son état général.
Je donne peut-être l'impression d'être sévère avec ce passage en retoquant point après point, mais comprends bien que si j'énumère ainsi c'est pour expliquer les tenants et les aboutissants de l'impossibilité à le conserver dans cette forme, afin que tu puisses plus facilement remplacer ce passage.
- Comment votre personnage a vécu la seconde apocalypse ? -
Je place cette question du formulaire à part, et je l'ai volontairement détachée du lieu concerné que j'ai pourtant évoqué plus haut. C'est un passage qu'il va falloir, et je le crains ici à nouveau, revoir. Pour deux raisons :
La première est qu'à ma compréhension et celle de mes camarades, les coureurs n'y sont pas évoqués, pas plus que dans le reste de la fiche. Un manque à préciser pour mettre en perspective la façon dont Jeyan vit leur apparition dans le paysage post-apocalyptique ?
La seconde et la plus importante, de ce que nous en saisissons, le groupe est décimé par un chasseur nocturne et Jeyan y survit, ce qui n'est pas possible. Comme décrit dans le contexte, les chasseurs nocturnes sont des créatures dont on ne connaît que les rumeurs et les spectacles de carnage d'un nouveau genre, qui ont cours la nuit, et que l'on tend à leur attribuer.
Toutefois, les personnages n'ont encore jamais rencontré de chasseur nocturne, ne peuvent pas avoir survécu à une attaque de chasseur nocturne ni croisé de survivant tiers à une attaque de chasseur nocturne, puisque l'on dit qu'il n'existe aucun rescapé de chacun de leurs terribles assauts sur les petites et moyennes communautés. Cela n'empêche pas les fabulateurs pour diverses raisons de prétendre le contraire, mais dans les faits, l'on n’en connaît pas. Les survivants sont à ce point démunis et désemparés que les chasseurs nocturnes sont les principaux moteurs de la création des Safe Zones, des lieux organisés d'énormes fortifications où se mettent à l'abri les survivants en masse.
À mon avis, le plus simple, ce serait de jouer le fait que le groupe est décimé au cours d'une journée par l'attaque d'une grande horde parmi laquelle des coureurs se seraient dissimulés, les premiers rencontrés par la communauté et qui scelleront leur destin. Libre à toi alors d'inclure l'évocation des coureurs justement, mais aussi des chasseurs nocturnes, en amont, par des rumeurs et histoires qui seraient parvenues jusqu'au groupe avec l'arrivée de nouveaux membres ou de contacts extérieurs de passage, ou que Jeyan prenne connaissance de l'existence des chasseurs nocturnes au sein de la communauté qui suivra, en fonction du remaniement qui va être nécessaire.
- Récit d'arrivée -
Dans le fond, c'est un très joli texte comme sur le reste de la fiche, qui va demander dans la forme des retouches par rapport à l'existence du ranch d'Anahuac qui doit être revue. Deux autres choses : le décalage déjà signifié sur les dates, pour restreindre l'errance de Jeyan, et l'évocation des deux cartouches qui restent dans son vieux SA 911. À moins que tu aies prévu d'inclure l'achat par PRP de munitions pour coller à cette mention, il est préférable de faire en sorte qu'elle soit contrainte de les tirer, d'une manière ou d'une autre, ou d'opter pour le fait que l'arme soit d'ores et déjà vidée de toute ogive.
- Conclusion -
Il y a pas mal de choses qui ont été dites, à propos de corrections et de remaniements. Dans la pratique, je pense que ce ne sera pas complexe ; toujours est-il que le retour est dense, j'en ai conscience. Selon moi, c'était inévitable, car tu as pris des risques que je salue sincèrement, en optant pour des récits narrés, mais aussi pour un personnage qui a vécu pas mal de péripéties, avec un métier clé pré-apocalypse, des événements importants auxquels il est confronté et tu as eu pour l'ensemble de la fiche un sens du détail et de l'audace incontestable.
Je persiste et signe : c'est une excellente fiche, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lire et les corrections sauront la perfectionner. J'ai hâte de voir Jeyan en action et je suis curieux de la manière dont tu vas pouvoir la développer après tout ce qu'elle a vécu.
Au plaisir de ton retour et de valider in fine ce personnage.
Fiche de personnage Points de RP: (37/1200) Etat Mental: (100/100) Crédits: (0/1000) Réputation: (0/500) Informations scénaristiques: Blessures: Tatouages: Cicatrices:
Mer 7 Déc - 14:51
Bonjour vous tous !
Un grand merci déjà pour votre retour et pour le temps que vous avez consacré à ma fiche de personnage.
Jarod Blake a écrit:
Tout d'abord, je mets l'accent sur l'excellence globale de la fiche. Tu as une plume savoureuse et un sens du récit très touchant. J'ai pu ressentir le personnage et ses émotions au travers de chaque récit, il y a une poésie de fond prenante dans ta manière de raconter les choses. Toutes les informations y sont distillées sans complexité en dépit de la nature « narrative » des textes, ce qui amène, je trouve, une certaine difficulté en comparaison du fait d'opter pour un récit « historique », c'est une belle réussite.
- Merci beaucoup !
Pour ce qui est des autres retours, je vais procéder point par point !
- Description Psychologique - J'ai remanié cette partie. Je pense effectivement que l'incompréhension tenait à mon indéniable talent pour mettre des paillettes dans la vie et les descriptions de mes personnages. J'ai donc opté pour un style moins "poétique" afin de rendre la description plus claire.
- L'Apocalypse -
Citation :
Le titre porte à confusion : « Période du 4 au 15 mai » serait plus adéquat. C'est un détail, certes.
C'est modifié.
Ensuite : - Les réfugiés J'ai modifié la partie du texte les concernant. - Les aéronefs J'ai hésité à les remplacer par un train à vapeur, mais j'ai opté pour la facilité. Le récit a donc été revu pour tenir compte de cette information que je n'avais pas notée. - Le virus et les zombies : J'ai modifié également et la contamination se fait donc sur plusieurs jours.
- Post-Apocalypse : le Second Formulaire -
J'ai modifié la chronologie dans son ensemble et j'ai supprimé les parties qui posaient de réels problèmes. J'ai rajouté un point ou deux en artisanat.
- Comment votre personnage a vécu la seconde apocalypse ? -
Là encore, je suppose que la "forme" du récit a prêté à confusion. Les modifications ont donc été apportées pour ajouter du contenu (sur les coureurs) et rendre les choses plus claires concernant les CN. Il était évident pour moi, que Jeyan n'avait pas pu en croiser et survivre.
- Récit d'arrivée -
Les modifications ont été faites.
- Conclusion -
Citation :
Au plaisir de ton retour et de valider in fine ce personnage.
J'attends donc ton (votre) retour !
Equipement Porté :
N/A
Accessoires Pratiques :
N/A
Contenants Personnels :
N/A
Jarod Blake
Fiche de personnage Points de RP: (0/0) Etat Mental: (0/0) Crédits: (0/0) Réputation: (0/0) Informations scénaristiques: Blessures: Tatouages: Cicatrices:
Mer 7 Déc - 19:02
VALIDATION
Jeyan est validée !
Une fiche excellente, dont j'ai - encore une fois - grandement apprécié la lecture. Les modifications sont parfaites et j'accorde une mention dorée au dernier groupe que Jeyan rencontre, j'aime beaucoup la tournure des événements et ce que cela implique dans le récit d'arrivée.
Si tu ne souhaites pas que ton personnage démarre avec 100 Points en État Mental par défaut, je te propose de passer par MP avec DVK afin d'en discuter.
Tes Points de RP (PRP) sont d'ores et déjà disponibles sur ton profil : tu peux les dépenser dans l'Office, l'Armurerie ou l'Entrepôt.
Tu as également accès à ton Espace Personnel (lien) où retrouver diverses informations à propos de ton personnage, ainsi qu'y créer des sujets tels qu'un récapitulatif des RPs, des liens ou autre. Dans cet espace, tu peux utiliser - ou non - des cadres codés à ta préférence.
Il ne te reste que la dernière phase d'introduction : fignoler la partie création du personnage et accomplir son intégration au sein de l'Oasis.
Pour se faire, rien de plus simple : il te suffit de suivre les étapes post-validation du Guide du Jeu (lien).