Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Haut de page
Bas de page


Forum JDR post-apocalyptique dans un monde contemporain alternatif en proie aux zombies, à des créatures pires encore ainsi que des événements surnaturels.
 

Connor Rickson
 :: Codex :: Nous Rejoindre :: Personnages Validés

Connor Rickson


Fiche de personnage
Points de RP:
 Connor Rickson Debuba1120/1200 Connor Rickson Videba10  (20/1200)
Etat Mental:
 Connor Rickson Debuba1090/100 Connor Rickson Videba10  (90/100)
Destin:
 Connor Rickson Debuba180/300 Connor Rickson Videba10  (0/300)
Réputation:
 Connor Rickson Debuba170/500 Connor Rickson Videba10  (0/500)
Informations scénaristiques:
Blessures:
Tatouages:
Cicatrices:
Connor Rickson

Jeu 28 Juil - 10:32
Fiche d'identité
sam-wo10.jpg
Prénom(s) : Connor

Nom : Rickson

Né(e) le : 01/10/1997

À : Little Rock, Arkansas

Métier : Pilote & propriétaire d'un petit aérodrome privé

Particularité(s) : Un tatouage barrant la ligne de ses omoplates représentant les ailes d'aviateur.

À-propos

Thème musical :


Feat : Sam Worthington
Type : Survivant

Description physique

Connor est un homme à la modeste carrure. Frôlant à peine le mètre quatre-vingt, il n'a pas la prétention d'avoir un corps fait pour le sport de haut niveau ou quelconques épreuves de force trop importantes. Il est, à bien des égards, un homme tout à fait banal dans sa conception visuelle. Des épaules sensiblement tombantes, un thorax à la pilosité marquée ne descendant en revanche qu'à peine jusqu'au nombril, laissant sa peau sur les bords de ses abdominaux largement visibles, quand bien même ces derniers n'en ressortent que sur peu de relief.

Ses jambes et ses bras possèdent une musculature un peu plus marquée, bien que cela n'ait rien à voir avec celle que portent les adeptes des salles de sport, ayant forgé la sienne à porter des charges lourdes ou se contorsionner pour atteindre les pièces mécaniques les plus inaccessibles. D'un point de vue général, il ne prête que peu d'intérêt à son apparence physique, n'ayant vécu que de ses passions sans véritablement se soucier du reste, se contentant de la faveur de la nature qui lui a donné accès a une physionomie qui ne garde que peu de gras, peu importe le régime alimentaire, ce qui en fait un homme sec d'apparence, oscillant entre les 75 et les 80kg.

Il préfère porter les cheveux courts, car ces derniers grandissent en des boucles joyeuses et folles impossibles à discipliner dont il n'aime que trop peu l'aspect, sans parler du contexte qui pousse à la moindre quantité, évitant ainsi les accrochages intempestifs et les rendant plus faciles et rapides à nettoyer lorsque c'est possible. Ces derniers sont bruns, qu'importe le temps ou le soleil, tandis que ses tempes se voient garnies de longueurs blanches depuis quelques années à peine, ce qui a pour effet de lui donner assez justement son âge. À ce sujet d'ailleurs, quelques rides ont fait leur entrée dans l'arène au niveau du front, le barrant de longues stries qui s'accentuent lorsqu'il est contrarié, et creusant un peu plus ses sillons nasaux. L'autre indice qui caractérise sa quarantaine presque atteinte est figé à sa barbe qui se voit clairsemée de généreux sels dans ses tons poivres.

Ses yeux sont bleus, sensiblement couverts par des paupières tombantes, ce qui affine son regard et lui offre de nature un air assez sympathique, même lorsqu'il tente de ne pas le paraitre. Ses sourcils sont épais et relativement droits, les rendant moins révélateurs de ses émotions. Ceci lui donne un air parfois flegme ou détaché complètement involontaire. Son nez est simple, sans véritable difformité, et ses lèvres sont très fines, s'effaçant facilement dans ses mimiques de bouche quand il apparait un peu plus soucieux. Il possède une voix de gorge assez profonde et descendant dans les basses résonnantes.

Il porte les ongles courts de nature, et perpétuellement d'apparence sale, les années passées à mettre les mains dans le cambouis et autres substances liquides parfois corrosives ayant rongé par endroit son épiderme, ont marqué définitivement sa peau. Elles ne sont donc pas d'une franche beauté esthétique, loin de là. Il porte des callosités sur tous les versants, et quelques entailles de différentes longueurs et profondeur sur les paumes et les phalanges.

Description psychologique

Certaines personnes prospèrent avec des horaires et des routines stricts, mais pas Connor. Il est homme à prendre chaque jour comme il vient, faisant ce qui lui convient sur le moment, et il s'assure de laisser beaucoup de place dans sa vie à l'inattendu - avec pour résultat que bon nombre de ses souvenirs les plus précieux sont des sorties et des aventures impulsives, seules ou accompagnées, réagissant constamment aux circonstances extérieures au lieu de suivre un planning rigoureux ; ceci fait de lui un grand amateur de la liberté au sens large du terme. Tout ce qui interfère avec cela, comme les traditions et les règles strictes, constitue un sentiment d'oppression pour lui.

Créatif et libre d'esprit, il marche au rythme de son propre tambour, et il serait facile de supposer qu'il ne se soucie pas particulièrement de ce que les autres pensent de lui. Mais ce n'est pas le cas - il est réfléchi et perspicace, capable de capter les sentiments et les opinions tacites des gens, et cela peut même le contrarier s'il ne se sent pas aimé, approuvé ou apprécié. D'une manière générale, Connor possède une attitude «vivre et laisser vivre» qui le rend naturellement sympathique et populaire. Chaleureux, amical et attentionné, prenant pleinement plaisir de la compagnie de ses proches, il éprouve néanmoins le besoin de passer du temps seul pour recharger ses batteries après avoir sociabilisé avec les autres de par sa nature introvertie, oscillante entre des périodes avenantes et d'autres complètements renfermés. Face aux censeurs, il peut être difficile pour lui de ne pas se laisser entraîner par le feu de l'action. S'il rencontre des critiques sévères ou apparemment injustes, il peut même s'emporter de façon spectaculaire.

Durant son enfance, il ne fut pas le genre à planifier et tracer à l'avance son avenir, à se galvaniser d'ambition pour accéder aux hautes marches de la société ; car même s'il tomba amoureux des mêmes passions qu'eu son père avant lui, ce dernier n'eut fait qu'éveiller sa vocation sans jamais la contraindre d'aucune façon. S'il avait voulu être autre chose, les portes lui auraient été tout aussi ouvertes. Il se révèle donc être quelqu'un d'une grande curiosité, affectionnant d'explorer les nouvelles idées par lui-même, étendant sa zone de confort et diminuant ses anxiétés liées à la peur de l’inconnu au sens large. Mais c'est aussi cet état d'esprit qui fait de lui un homme passionné, car sous sa timidité tranquille bat un cœur intensément sensible. Lorsqu'il est pris dans quelque chose qui éveille et titille son intérêt, il est capable de laisser tout le reste dans la poussière.

Cette tendance à éviter activement de planifier l'avenir fut la cause de tensions dans ses relations amoureuses et génératrice de difficulté financière, ce qui lui a coûté, de fait, son mariage. Au fur et à mesure que ses relations se développaient, ses partenaires découvraient que le dynamisme et la spontanéité étaient à la hauteur du parcours. Il n'est peut-être pas un grand planificateur à long terme, préférant laisser ses compagnes prendre les devants en matière de logique et de stratégie, mais il ne manquait presque jamais de choses à faire dans le présent. Également attentionné et loyal, il adorait trouver des moyens de les surprendre de manière amusante.

Histoire jusqu'à l'Apocalypse


Le papillon de nuit

« Siège verrouillé, vérifié à gauche. Et à droite. »

La propre voix de Connor lui parvint en retour du micro à proximité de ses lèvres jusqu’à ses oreilles, où trônait un large et bombé casque antibruit qui couvrait entièrement ces dernières, quand bien même aucun son de turbine ne venait encore perturber le calme ambiant d’une belle journée ensoleillée. Assis côté gauche, sur le siège pilote du monomoteur, sa checklist plastifiée posée sur ses jambes serrées à l’étroit dans le petit compartiment des palonniers, ses mains s’articulaient de quelques gestes mécaniques à sa droite, vérifiant quelques dispositifs au fur et à mesure qu’il déroulait les tests de préparation de vol.

Pour l’heure, il était seul à bord tandis que s’apprêtaient au-dehors une mère et sa fille, parées à embarquer pour leur premier vol. Le paternel Rickson était avec elles, non loin des portes du hangar, leur faisant son speech habituel de sécurité, briefing passager, mais surtout sans omettre de rajouter quelques paillettes pour leur en mettre plein les yeux en attendant de prendre les airs. Du haut de ses vingt années, Connor n’en était pas à ses premières pirouettes dans le ciel, ni en tant qu’occupant ou même de pilote, et si certain s’étonnait de son jeune âge pour l’exercice de ce métier, il confessait sans retenue qu’il le faisait depuis qu’il avait 13 ans quand bien même il n’avait pas pu obtenir son brevet légalement avant celui de 15.

C’est pourquoi il était tout à fait serein dans sa phase préparative, le sérieux qu’il se devait à cette discipline transcrite à son regard qui ne se laissait distraire d’aucune sorte. S’en lasser ? Sans doute jamais. Les Rickson avaient ça dans le sang, de père en fils depuis quelques générations, comme si quelque part dans leur arbre généalogique, se cachait une étrange famille d’aigle ou autres oiseaux voltigeurs. C’était gravé dans leur âme.

« Volets rentrés. Testés et rentrés. Compensateurs vérifiés et réglés à quatre pour le décollage. Robinet d’essence ouvert. Frein parking serré. Batterie on. Tableau d’alarmes testé. Feu de nav non nécessaire, anticol sur on. Pompe électrique on, pression vérifiée. »

Dans son champ de vision, il aperçut quelques mouvements de silhouettes approchant de l’appareil, la toison grisonnante de son paternel en tête de file s’empressait de faire monter les deux passagères sans pour autant en perdre de sa concentration, ne pouvant se permettre d’interrompre sa procédure sans être contraint et forcé de la redérouler dans son ensemble, quand bien même il fut bousculé à plusieurs reprises sur son bras droit - accompagnés de timides mots d’excuse. L’intérieur était plus qu’étroit, la sensation d’enfermement semblable a un cercueil avec vue aménagée sur le monde, qui pouvait inspirer quelques troubles pour les non-initiés.

D’un geste, une fois que les deux femmes furent installées - la plus jeune dans l'habitacle et sa mère à l’arrière, les harnais serrés, attachés et contrôlés, Connor fit un léger signe de main au propriétaire du SR22T qui allait bientôt s’envoler dans les airs, avant de rabattre la vitre au-dessus de leur crâne.

« Verrière fermée verrouillée. Abords vérifiés, pied sur les freins et manche tenu. » D’un pivotement latéral, sa tête chercha une quelconque présence autour de l’aéronef, s’assurant que son père soit retourné au hangar avant de s’emparer de la dextre la commande de vol. Au passage, il croisa le regard de la jeune femme qui se maintenait dans un silence contemplatif à ses côtés, sa silhouette menue lui permettant de rester volontairement à l’écart pour ne pas gêner ses manœuvres.

Elle lui adressait un sourire mêlant bienveillance et ravissement, suivant avec un intérêt minutieux chacun de ses mouvements sans même en comprendre une bonne partie, se fixant la plupart du temps à son visage. Il se riva brièvement à ses yeux noisette, quelques éclats dorés provoqués par de fugaces rayons de soleil vinrent parfaire le tableau d’une élégance juvénile avant qu’elle ne les occulte en rabaissant ses lunettes Gucci aux verres teintés d’un rose fumé.

« Quelle chance d’avoir si beau temps ! » S’exclama à l’arrière et au travers du réseau de microphonie dont elle s’était équipée, la femme d’un certain âge, d’une voix empreinte d’une certaine excitation impatiente à l’idée de cette petite balade dans les airs.

« La météo devrait être stable pour toute la journée. » Répondit aussitôt Connor qui profitait de cet interlude pour reprendre ses gestes préparatifs, son souffle plus dur capté par son micro un peu trop près de sa bouche.

D’un mouvement de la senestre, il tira sur le levier d’injection, tandis que sa dextre vint lancer le moteur. Sur le nez de l’appareil, l’hélice se mit immédiatement en rotation rapide, jouant de quelques saccades vite régulées par l’ajustement de manette. L’habitacle secoua sensiblement alors que l’écho du vrombissement leur parvenait au-delà de la barrière acoustique qu’ils avaient rivée à leurs oreilles, prémices d’un envol tant attendu.

« GPS initialisé. Radio et radio nav réglées. Transpondeur alticodeur, 7000.  Ops. Horizon altimètre et cap ajustés. »

Les passagères avaient eu pour consigne de ne pas interrompre le pilote avant décollage, et outre la légère intervention de l’une d’elles, elles s’y engagèrent à la lettre. Mais c’était sans compter sur le regard dont il sentait le poids fixateur à sa droite. Si d’ordinaire, il n’avait jamais aucun problème a être le centre d’une attention admirative dans ce qui était vu pour les néophytes comme un spectacle, celui-ci parvenait à lui faire ressentir une certaine déstabilisation, sans doute causé par le charme assuré de cette fille à l'allure guindée.

« Dallas Fort Worth info de November Deux Deux Cinq Kilo Yankee, bonjour. »

« November Deux Deux Cinq Kilo Yankee, bonjour. » Répondit après une latence de plusieurs secondes une voix masculine dans son casque radio.

La manette sur le gaz, frein de parking libre, l’avion se mit à avancer, après une légère ruade ayant provoqué quelques petits hoquets féminins. Oscillant son attention de gauche à droite, Connor guida l’engin, quittant le bitume face au hangar pour s’amorcer sur la vaste étendue herbeuse entretenue qui servait de piste pour les modestes aéronefs tel que celui qu’il menait.

« November Kilo Yankee, au seuil 35, prêt au départ. »

« November Kilo Yankee, autorisé alignement et décollage. »

« Wilco, piste 35, November Kilo Yankee. » Confirma-t-il au contrôleur aérien, avant de continuer sur la radio bord, à l’attention des deux femmes. « Et on est parti. »

Il jeta un bref coup d’œil à l’occupante de droite, sans prendre aucun temps d’arrêt, une fois calé dans l’axe de la longue zone dégagée, exhortant à fond sur la manette des gaz qui lancèrent l’appareil à grande vitesse pendant plusieurs secondes, jusqu’à ce que d’une légère pression sur le manche, il le déracina enfin du sol. Le trou d’air qui en résultat arracha de nouvelles exclamations des passagères qui observaient le plancher des vaches rapetisser petit à petit.

« Tout va bien ? » S’enquît-il par pur esprit de sollicitude, à l’égard des deux femmes qui avait versé le prix cher pour cette envolée sauvage.

La mère ne répondit que vaguement, sans doute encore en proie à ses émotions qui ressurgissait, incités par la poussée d’adrénaline, l’exigu avion vibrant en phase de montée. La jeune femme, quant à elle plus à l’aise, semblait plus qu’apprécier le spectacle. Elles ressemblaient à la grande majorité de ses clients, aux trains de vie confortable dont les passions se résumaient à faire tout ce qu’ils pourraient se payer, chaque week-end. De ce qu’il en avait entendu dire, et parce que la vantardise les avait conduit à s’exprimer sur le sujet quand le créneau avait été réservé, c’est que la chance avait bien voulu leur offrir la plus bienheureuse des existences, il y a peu. Un billet de loterie gagnant avait fait remporter à un couple sans grosse prétention de quoi leur donner quelques vertiges pendant de nombreuses années et se croire dorénavant membres officiels de la haute jet set américaine.

« Vous faites ça depuis longtemps ? » S’était enquise la jolie brune, son regard tourné vers le pilote placé à une proximité très relative.

« La légende raconte que je savais voler avant de savoir marcher. » Plaisanta Connor en réponse avec une teinte de sourire, plus avenant désormais maintenant que la phase délicate du décollage était passée.

« Et… vous piloterez de plus gros avions plus tard ? »

Plus qu’une tonalité curieuse, il y avait aussi cette petite nuance d’intérêt étrange qui passa complètement inaperçu aux oreilles du vingtenaire, le bleu de ses iris obstrués par des verres teintés oscillant entre le visage de sa passagère, son tableau de bord et les environs immédiats et lointains du ciel. Une gymnastique aisée qui ne lui demandait que peu d’effort.

« Victoria, laisse donc ce jeune homme se concentrer. » Coupa sa mère, un peu moins à l’aise que sa progéniture, les mains ancrées sur les sangles de son harnais, sans pour autant se priver d’une contemplation d’horizon brillant d’un rare cyan éclatant.

« Ne vous inquiétez pas madame. L’espace aérien est dégagé jusqu’au Canyon de Palo Duro. » Même s’il ne pouvait la voir de sa position, il bascula la tête sur le côté afin d’escorter ses mots à volonté rassurantes, profitant de ce pivotement pour observer la jeune femme à son flanc, qui patientait sa réponse, l’ambition au bord des lèvres, tandis qu'il lui livrait non sans une once de fausse vantardise sous couvert d'ironie. « La Delta Air Lines a déjà mon CV sur son bureau. »



La bonne poire

« Je crois que j'étais trop jeune pour me méfier. Ou juste aveuglé. Tu vois, Victoria, c'était pas une femme qui se laissait sur le côté. Elle avait des arguments. De trop séduisants arguments. »

Bien que ses mots défilaient le long d'une pensée, qui lui faisait quitter un instant du regard ce qu'il faisait, Connor restait concentré. Bill et lui avaient collecté au gré de leur pérégrination d'une maison à l'autre, quelques ustensiles qui leur permettrait de filtrer l'eau de manière plus efficace qu'avec une simple casserole et un feu. Faire bouillir purifiait les parasites, disait-il, et c'était suffisant pour une survie en pleine nature, mais la difficulté d'un environnement urbain se plaçait dans la pollution. Connor avait l'impression que cela faisait des semaines qu'il n'avait pas plu une seule goutte, leur errance dans les zones plus sèches, les ayant condamnés à purger les fonds de tuyauterie, les chauffages ou les canalisations de toilettes. C'était dingue comme la soif pouvait faire envisager n'importe quoi pour peu que cela décoinçât un tant soit peu le gosier. Alors, ils avaient rempli des réserves, quelques bidons d'eau croupie stockée à l'arrière du Van, marqué souillé sur quelques-uns, et purifié sur les autres. Ils s'en étaient bien sorti jusqu'ici, jusqu'à ce que Alec tombe malade malgré tout, et cette nouvelle idée leur était venue. Capter les vapeurs d'une eau en ébullition pour être certain qu'elle soit complètement propre.

Leur distillerie personnelle, comme ils avaient commencé à la nommer, prenait forme peu à peu. Le petit groupe n'avait pas cherché à se contenter des besoins du jour même ; tous étaient convenus sur le fait que l'anticipation était la clé alors qu'ils ignoraient si leur voyage allait encore durer. Connor avait promis à son fils de le retrouver rapidement près de la frontière mexicaine. Une semaine tout au plus, pour un trajet qu'en temps ordinaire une simple journée aurait suffit. Trois mois s'étaient écoulés depuis l'effondrement, mais l'homme essayait de ne pas y penser. Il était convaincu de son objectif, de sa destination à atteindre, quoi qu'il lui en coûtât.

« Victoria,… c'est un peu comme un papillon de nuit, en fait. Elle n'est attirée que par ce qui brille. C'est sans doute pour ça que j'en avais trop fait à l'époque. Je pensais pas qu'elle se détournerait de moi si facilement. L'argent a brutalement coulé à flots sur elle et elle y a senti l'odeur de ses ambitions. Faut croire que j'en avais pas assez… »

« Un papillon de nuit, mon cul. C'est bien trop glorieux pour une mouche à merde. »

Bill n'était pas du genre à mâcher ses mots, rude de coffre et rude d'esprit, mais un bon gars et une bonne pioche qu'il avait recueillis sur le bas-côté. Alec et lui avaient commencé leur bout de chemin à deux, la tension à son comble pour deux hommes qui ne pouvaient à l'origine pas se piffrer, mais l’empathie du pilote n'avait pas encore été assez atteinte pour simplement faire comme si de rien n’était et se tirer avec son Van vers la destination fixée. Il n'aurait eu alors qu'à prétendre que le bougre n'avait pas survécu au trajet. À la réplique, un souffle lourd et amusé s'extirpa des naseaux du natif d'Arkansas, rabattant le dos de sa main sur son front dégoulinant de sueur pour s'en éponger l'humidité, rajoutant une trace de terre boueuse à son visage poussiéreux.

« J'ai un doute sur le fait que je doive le prendre mal… »  Avait-il laissé échapper d'un demi-sourire entendu, tandis que son regard restait immobile, l'attention figée à la fixation de la tuyauterie sur le couvercle de cuisine percé. De son côté, Bill  s'évertuait à allumer un feu à l'aide d'un silex taillé, de la lame de sa machette et de quelques brindilles sèches entassées en niche pour y recevoir l'étincelle qui ferait naitre la braise.

Souvent, Connor se demandait si ce n’était pas eux qui avait eu la chance de recueillir un gars comme Bill, une espèce de roadie de la survie, un retraité de la garde nationale qui se sentait dans ce monde aussi à l'aise que dans un chausson, comme s'il n'avait qu'espéré toute sa vie que les choses se passent ainsi, mettant alors en pratique des années d'apprentissage qui aurait juste pu être qu'un ramassis d'inutilité.

« J'parle pour le banquier. Franchement, j'me demande vers qui elle se retournerait maintenant, ton papillon. »

Ce fut le timing parfait pour accueillir le bruit d'une régurgitation abondante en préludes d'un gémissement plaintif. L'estomac du malade rendait la moindre épaisseur de son contenu, tordant son propriétaire de crampe plus que douloureuse qui mettait à mal à la fois son œsophage et son colon.

« Putain, Alec ! T'es pas obligé de nous faire partager !! » Hurlait alors le cinquantenaire, de sa voix rustre et portée s'étouffant rapidement dans le désert plat et sauvage de la pampa texane, garnie de buisson d'épine asséché par le soleil sur une roche aride s'étendant sur plusieurs kilomètres. Perdu au milieu de la 385, le groupe avait fait halte aux abords de Warnock Park, stationnant sur une aire de pique-nique laissée à l'abandon.

Le GMC Minivan avait été parqué à quelques dizaines de mètres de là, planqué derrière un amas de branches encore assez vertes pour occulter la vue des curieux. Non loin se tenait les toilettes publiques que des odeurs nauséabondes avaient déjà envahies avant même d'accueillir les vidanges de leur camarade d'infortune.

« C'est bon, foutez-lui la paix. J'crois qu'il est déjà bien assez mal comme ça. »

Peggy revenait d'un petit tour du propriétaire pour ce qu'ils avaient décidé être leur point de chute pour la nuit. C'était une femme d'une quarantaine d'années, bien trop mince d'origine pour ne pas avoir subi les épreuves de la privation de plein fouet. Les pommettes de ses joues étaient saillantes, les os sortant en relief dur sur une bonne partie de son visage. Et ce n'était assurément rien comparé au reste de son corps si elle ne s'obstinait pas à le cacher sous l'amplitude de vêtement mal adapté. Ce n'était pas faute de lui avoir répété que c'était une mauvaise idée de rendre tant de tissu flottant et idéal à agripper, mais rien n'y faisait, sa honte dominait sans doute sa survie.

« Hey, Peg', vient pas tout gâcher. L'fiston me racontait comment le bureaucrate s'était tiré avec sa gonz' et son gamin. »

« Ah ouais ? »  Lança la femme soudainement plus intéressée par les ragots qu'elle n'en avait fait mine, venant trouver son assise sur une roche non loin du feu d'où commençait à s'échapper une modeste fumée. « Attends, tu t'es vraiment fait chier avec ton allume-feu ? Tu sais qu'on a un petit stock de briquets ? »

« Ben ton briquet ma cocotte, tu seras bien contente de l'avoir quand ça sera la galère pour t'allumer quoi que ce soit cet hiver. On est dans un coin paumé et loin de tout, on a le temps, on est à l'aise, alors autant économiser ! »

« Il a raison. »  Escorta Connor d'un pincement de lèvre amusé, rabattant l'épaisseur de scotch qui finaliser son assemblage, avant de reprendre sur un ton plus vaincu qu'enthousiaste, feignant que cela lui en coûtait de l'avouer. « Il a toujours raison. »

« Ah ! » Elança Bill en pointant le bout de branche noircie qui lui avait servi à agiter le foyer, désignant son camarade. « Ça, c'est un bon gars. Bon aller, raconte. Comment tu t'es retrouvé avec ce type dans tes bagages ? Et m'raconte pas des bobards, parce que vu l'allure, ça m'étonnerait que ça soit pour son savoir-faire… »



Le fiston

Les bras enserrés autour des épaules du jeune homme, Connor maintenait une saisie ferme. Du haut de ses seize années, Logan avait commencé à acquérir une silhouette proche de celle de son père, ses yeux clairs et le flegme de ses attitudes, lui donnant une consistance indéniable. La prise n’avait pas duré plus de quelques secondes, que déjà l’empressement les forçait à rompre ce contact qu’ils s’étaient volontairement infligé. Repoussant le corps juvénile à porté de bras, les mains figées sur ses épaules qu’il conservât dans ses poignes, l'homme observa son fils, y plantant le bleu de ses iris brillants d’une émotion palpable sans pour autant céder aux larmes. Comment aurait-il pu instiguer une confiance et un courage quelconque à son enfant s’il sombrait dans le plus grand des défaitismes ? Il ne voulait pas penser que cela pouvait être la dernière fois qu’il le voyait, il ne pouvait même pas l’envisager.

« Ce n’est l’affaire que de quelques jours. Peut-être quelques semaines, pas plus. Alors, reste bien à l’abri et écoute ce que dit ton grand-père. C’est lui qui prend les décisions et il aura besoin de ton soutien. Compris ? Prends soin de ta mère et de ta sœur... »
« Pourquoi c’est pas toi qui viens, pa' !? Pourquoi c’est pas toi qui pilote l’avion ? » Prononçait l’adolescent avec véhémence, la voix gorgée des sanglots qu’il peinait à maitriser.
« Parce qu’il n’y a que grand-père qui sait où il faut aller. Une fois là-bas on troquera le Cessna contre un des PA-46 de Levi et après ça on se quitte plus ok ? On traversera la frontière ensemble, j’te le promets. Vous n’avez qu’à écouter grand-père et faire ce qu’il dit. Tout ce qu’il dira, ok ? »

Ses phalanges se contractèrent davantage en voyant qu’aucun mot n’aurait la capacité réelle d’apaiser l’esprit du jeune homme encore en proie à ses sentiments de garçon qui voyait son monde s’échapper en fumée incontrôlable. D’un coup d’œil dérivant, l’homme observait ses alentours immédiats, passants de son paternel s’évertuant à lancer le moteur du vieux Skyhawk tandis qu’il cahotait longuement, l’aileron arrière revêtant les vestiges d’une immatriculation effacée, au loin au bout de la piste herbeuse. De l’autre côté, bien plus à sa proximité, se trouvaient Victoria et Alec, en compagnie d'une troisième silhouette bien plus jeune qui s’accrochait au cou du banquier enserré dans sa sempiternelle chemise en popeline. L’enfant d’une dizaine d’années pleurait, portée, le visage engouffré dans le col parental, tous ses membres noués autour de son buste.

« C’est des conneries. » Râlait le type d’une voix emportée, se tenant à une promiscuité relative d’avec sa femme, ne parvenant à en maitriser le volume alors qu’il espérait avoir murmuré assez pour ne pas être entendu.
« Ton fils pourrait s’en charger. Je croyais qu’il savait piloter. Hein ? Quoi ? Encore un truc dont il est pas capable, c’est ça ? »
« Arrête de parler de lui de cette manière, tu sais bien que c’est pas de ça dont il s’agit. » Répondait Victoria sans donner beaucoup de véhémence à la défense de son ainé, cherchant à se conférer une allure guindée même au bord de l’apocalypse.

Connor inspira longuement, revenant à celui auquel il devait prodiguer ses dernières attentions, réservant les comptes à régler à plus tard, la montre sans cesse les pressant. Les réparations du vieux Cessna avaient pris bien plus de temps qu’estimé, faute d’approvisionnement correcte sur les pièces de rechange dont ils furent obligés de compenser par des éléments qui « ferait bien l’affaire le temps du vol ». Mais les inquiétudes de l’homme ne tournait que guère autour de la fiabilité de l’engin, et davantage à ce qui les attendaient s’ils restaient dans les parages. Il l’avait vu de ses yeux, quand bien même les autorités s’étaient efforcées de maintenir la population civile la plus éloignée possible du mur qu’ils étaient en train d’ériger. Les camions de matériaux arrivant nuit et jour, sans pause ni affaire des nuisances qu’ils généraient, continuant inlassablement leur ravitaillement. Les délégations de militaire débarquant droit sur le petit aérodrome du père et du fils pour réquisitionner tous les engins en mesure de voler et mobiliser ceux qui en avaient la capacité pour démembrer les autres, sans même avoir le privilège ni de contester ni de protester. Sans parler des chaines d’informations qui avaient fini par brutalement se couper au pic les plus hauts des vidéos circulant sur les réseaux, en évoquant cette contamination fulgurante venant du nord du pays. Depuis, les Ricksons n’avaient eu plus qu’une seule idée en tête : réparer l’épave qui avait trop longuement séjourné sous un amas de pièces détachées ; un vieil héritage que chacun s’était promis d’un jour le remettre en état sans y avoir finalement consacré le moindre temps. C’était sans doute ce qui l’avait sauvé, abandonné et oublié sous une épaisse couche de poussière, le ventre à moitié ouvert sur ses mécaniques. Troquant le silence dans une ville qui s’était vu vidé de la moitié de ses habitants par peur et panique, contre nuits et jours de labeur et méninges en ébullitions.

« Avec un peu de chance, il trébuchera sur ses propres lacets. » Plaisanta-t-il en abaissant le ton de sa voix, de manière à ce que seul Logan soit dans cette confidence, arrachant derechef un rire soufflé.

Une dernière vibration finit par ébranler l’appareil qui vit son moteur grondant se mettre en marche. Cette fois-ci était la bonne, et l’aéronef allait enfin prendre son premier envol depuis des lustres à destination de la piste clandestine de Sierra Blanca, point de chute d’un vieil ami à son paternel qui s’était lancé d’un peu trop près dans le narcotrafic avec la Colombie. Une sombre histoire dont Connor ne préférait pas en entendre le récit, se contentant d’une confiance aveugle en l’assurance du patriarche : c’était leur seule chance de quitter le pays.

« En piste ! » S’époumona Davis, sa crinière grisonnante piégée dans une casquette de baseball, afin d’accélérer les aurevoirs.

Cela n’eut pour effet que de resserrer les cœurs des deux familles qui s’apprêtaient à se séparer, un nouveau soupir puissant libéré des narines de l’homme qui a maintenant sa descendance à bout de bras.

« Allez, fils. C’est à toi de jouer. »

Tout en relâchant l’adolescent qui ne reculait que de quelques millimètres, rechignant à trouver le courage de faire le reste du trajet à grandes enjambés, Connor déploya sa dextre à hauteur de son propre crane, retirant son couvre-chef qui dévoila une maigre épaisseur brune perchée sur sa tête, pour la fixer visière en avant sur les cheveux plus broussailleux de sa progéniture ; noire, le logo d’Iron Maiden barrant la façade avant, il venait sans aucun doute de lui léguer le plus emblématique de ses souvenirs d’un bien au moins aussi vieux que le jeune homme. Un hochement de visage plus tard, sans autre forme de remerciement qu’un pincement de lèvre qui voulait s’éviter un trémolo supplémentaire, Logan finit par faire volte-face, empoignant son sac à dos garnis sur une épaule, sous le regard plus qu’attentif de son paternel.

A quelques pas de là, c’était au tour de l’autre extrémité de la lignée Rickson à venir jusqu’à lui.

« Écoute fiston... » commença-t-il non sans avoir jeté une œillade de biais vers Victoria qui récupérait de force sa fille dans ses bras. « Si t’as le moindre problème, on se retrouve sur la 467 68 75. Ok ? S’il arrive quoi que ce soit, t’as que celle là à retenir. »
« 467 68 75, c’est ok. C’est ok ... » répétait Connor en plongeant ses mains dans ses poches, voilant ainsi la crispation de ses poings qui se renforçaient au fur et à mesure que les enjambées de Logan le séparaient de lui. Pendant ce temps, Davis vissait sur le crâne de sa propre filiation, la casquette qu’il avait lui-même équipée jusque là, comme si le geste devenait in fine, une tradition d’au revoir.
« J’espère vraiment que vous allez traverser le Texas sans encombre, mais on sait pas de quoi demain sera fait. Tire-toi au plus vite et traine pas sur la route. On t’attendra à Sierra Blanca. Promets-moi juste de pas prendre le moindre risque pour ce pauvre type, ok ? »

Les prunelles de Connor dérivèrent vers son ex-femme et son conjoint. La rancœur s’était muée en amertume avec les années. Dire que lui et Victoria s’entendaient bien aurait été un mensonge, mais ils s’étaient accordés sur une garde après de longues années de conflit dans un système qui pénalisait bien souvent les pères aux avantages des mères. Leur mariage n’avait guère duré, trois ans à peine, le temps pour elle de s’apercevoir que l’homme qu’elle avait épousé resterait tel qu’il était et non tel qu’elle aurait voulu qu’il soit. Début Avril, Logan avait rejoint son père à l'aérodrome pour quelques semaines légales en sa compagnie, mais quand les choses ont commencé à tourner au vinaigre dans le pays, reporté par une télévision qui tournait en boucle à ce sujet, l'ex-femme avait débarqué la bouche en cœur après s'être fait mettre à la porte par les autorités parce que leur maison se trouvait bien trop près de la frontière Texane.

« Au moins, elle n’a pas disparu du jour au lendemain en te laissant ton fils de quelques semaines dans les bras. » Ironisa le grand-père en suivant brièvement le regard de l’intéressé, s’empressant de lui asséner une tape amicale à l’épaule. « Faudrait un jour que tu préviennes Logan des risques qu’il encourt avec les femmes, au cas où la tradition le poursuit. »
« P'pa... »
« Ouais, t’en fais pas. J’veille sur lui. Et toi, veille sur toi. On s’retrouve dans quelques jours. »

Connor marqua la séparation d’un hochement de tête, lui renvoyant la même tape à l’omoplate après avoir délogé l’une de ses mains de sa poche, non sans prendre une dernière inspiration. L’autre continuait de triturer les clés de son Van, le véhicule qui allait les emporter, lui et Alec, dans la traversée du Texas. C’était un début du mois de mai, et à quelques dizaines de kilomètres de là, le monde était déjà en train de basculer. Dans son dos, le hangar portant les lettres peintes sur la tôle : Rickson & Fils dans un bleu délavé et abîmé par le temps allaient bientôt être délaissés. Une propriété dont il avait hérité par symbolique quelques années avant, et dont lui-même aurait voulu en faire profiter sa progéniture. Il y avait passé toute sa vie, depuis le plus jeune âge, trainant ses grenouillères dans le cambouis tandis que son père essayait d’en être un malgré tout. Une enfance comblée dans une campagne aux mille possibilités, une adolescence en monde ouvert à toutes les libertés. Le rideau de fer tombait désormais sur cette douceur bienheureuse sans avoir éprouvé le moindre manque, s’élançant pourtant sans hésitation dans l’inconnu si elle était la seule perspective de sécurité désormais.

Quelques instant plus tard, au loin, le cessna s’alignait sur la piste, les passagers à son bord, prêt à s’envoler. Connor retenait son souffle, les deux mains perchés sur l'arrière de son crâne...
Equipement Porté :
Première main
-
Seconde main
-

Ceinture 0/2
Enc. 3 max
-
Poches 0/4
Enc. 1 max
-
Accessoires Pratiques :
1ères Mun. 3/3 : -
Tête : -
Epaule : -
Torse : -
Dos : Petit sac (6)
Bras : -
Flancs : -
Taille : -
Jambes : -
Véhicules 1/3
Clé de GMC Minivan 1/3
Contenants Personnels :
Dos 0/15
Petit sac
-

Coffre 90/600
GMC Minivan
Pelle (12)
Boite à outils (8)
Pièces détachées (35)
Pièces détachées (35)

Connor Rickson


Fiche de personnage
Points de RP:
 Connor Rickson Debuba1120/1200 Connor Rickson Videba10  (20/1200)
Etat Mental:
 Connor Rickson Debuba1090/100 Connor Rickson Videba10  (90/100)
Destin:
 Connor Rickson Debuba180/300 Connor Rickson Videba10  (0/300)
Réputation:
 Connor Rickson Debuba170/500 Connor Rickson Videba10  (0/500)
Informations scénaristiques:
Blessures:
Tatouages:
Cicatrices:
Connor Rickson

Jeu 28 Juil - 10:32
Quelle(s) zone(s) de l'État votre personnage a fréquenté ?
Parti de Gainesville, petite ville au nord de Dallas qui abritait l’aérodrome familial, Connor s’était mis en tête de gagner la frontière mexicaine du côté de l’Ouest du Texas où il devait rejoindre son fils, mais son trajet semé d’embuches aura ralenti sa progression. Il rallia dans un premier temps les abords de Lubbock où il rencontra un modeste refuge de quarantaine installé par la police locale.

Sa deuxième halte se passa du côté de Midland après une fuite précipitée droit vers le Sud. La troisième partie de son voyage se sera fait en nomade durant l’été 2034, pendant une bonne semaine avant que ses pérégrinations ne soient freinées aux abords de Sierra Blanca, sans même avoir pu apercevoir la bordure, la présence massive des morts avortant la moindre tentative de passage.

Il se résigna alors en rebroussant chemin et abandonna son idée d’origine. De retour du côté de Fort Stockton, il y séjourna pendant tout l’hiver, trouvant l’abri d’une collectivité qui grandissait d’atterré comme lui qui avait pensé que les pays d’Amérique du Sud seraient bien mieux lotis qu’eux. La deuxième apocalypse sonna le glas de cette communauté, et força Connor à prendre le large. Affamé par une saison froide qui n’avait pu permettre de faire d’ample stock pour espérer tenir sur le long terme et privé de point de chute, son équipe débarqua très près de Canyon Lake, coincé entre Austin et San Antonio, dans l’un des très nombreux campings qui ceinturait l’étendu d’eau dans ce qui s’avérait être un réseau de groupement local.

Cela leur justifia de voir quelques mois supplémentaires s’écouler, avant que la nécessité ne s’en fasse à nouveau sentir, plusieurs communautés ayant déjà quitté les lieux pour rejoindre des coalitions plus robustes, la survie pour certains plus essentiels que la morale. C’est à ce moment-là qu’il entendit parler de l’Oasis, jetant son dévolu sur cette terre promise aux rumeurs idylliques. La chance lui aura permis de conserver son van bien que son état, après tout ce temps, commence à laisser à désirer.

Dans quel(s) groupe(s) votre personnage a-t-il évolué ?
De Mai à Juin 2034 - Camp de réfugiés de Lubbock

Il s'agissait d'une petite zone de quarantaine mise en place par les autorités de la ville peu avant le décret officiel de quarantaines du Texas. Sommaire et pourvue de trop peu de moyen, la proximité d'avec la frontière vit débarquer un flot bien trop important de morts régulièrement. Connor et Alec s'étaient évertués à conserver le Van en bon état de marche, et avaient décidé de collecter le plus large stock d'essence possible, siphonnant la moindre goutte des réservoirs de véhicules laissés à l'abandon en vue du reste du trajet à venir. C'est là-bas qu'ils rencontrèrent Peggy, Harold et Mike, qui rejoignirent par la force des choses le convoi. Les barrières faites de grillages plièrent finalement sous l'avancée d'une horde massive, forçant les survivants à fuir.

De Juin à Juillet 2034 - Fiddlesticks Farms Midland

La ferme éducative de Fiddlesticks abritait également un labyrinthe de maïs et c'est dans cette zone que certains survivants ont décidé de se regrouper. Le groupe, lancé à la recherche de potager laissé à l'abandon, tomba sur les lieux et décida de s'y installer un temps, histoire de refaire leur réserve pour la suite. Le groupe profitait du dédale pour assurer leur sécurité, protégeant les deux accès et laissant les murs de plantes faire barrage naturellement. Mike s'y installa plus durablement tandis que le quatuor envisageait déjà leur prochain départ. C'est en quittant les lieux qu'ils croisèrent la route de Bill au détour d'une impasse qui se solda en traquenard par un groupe massif de mort. Harold y perdit la vie et Bill prit sa place.

Aout 2034 - On the road

Sous la chaleur estivale texane, le petit groupe constitué arpenta les terres arides. Évitant un maximum dans les zones les plus peuplées, cela les éloigna également des ressources à proximité et ce fut une période particulièrement rude. De Midland jusqu'à Sierra Blanca, ils campèrent la plus grande majorité du temps dans le Van dont l'intérieur fut aménagé au confort de chacun. Leur réserve de nourriture fut rapidement consommée et il y eut toute une période de diète alternée qui les amaigrit et les épuisa. C'est sans doute pour cela que l'arrivée à la frontière mexicaine fut un échec aussi cuisant que critique. Alec et Peggy perdirent la vie, laissant Bill et Connor seul reprendre la route en sens inverse. Le pilote finit par perdre d'objectif de rejoindre le Sud, convaincu qu'il serait impossible pour lui de retrouver son fils, quand bien même un funeste destin ne l'avait pas emporté.

De Aout 2034 à Mai 2035 - Fort Espoir

Arrivé à Fort Stockton, Connor connut une longue période de dépression où il se renferma sur lui-même. Mais le groupe rejoint, constitué d'une cinquantaine d'âmes ne lui laissèrent guère d'alternative pour espérer profiter de la protection de leur terre : soit il participait, soit il se cassait. Trouvant refuge dans l'historique prison de la ville reconvertie avant l'apocalypse en musée touristique, le groupe avait profité d'un bâtiment rénové aux accès solidifiés pour servir de campement. Bien qu'à l'étroit, le meneur semblait avoir trouvé comment faire survivre ce petit groupe tout ce temps. Connor fut assigné comme chauffeur pour les groupes de sortie, sa maitrise du volant et ses savoirs en mécanique, couplé à son van profitant d'un grand espace, furent fort utile. L'emplacement du camp ne permettait cependant pas d'installer de solution autonome à la production de nourriture, se contentant de cultures hors-sol limités, ce qui poussa les sorties en dehors des murs à prendre de plus en plus de risque. Jusqu'à la seconde apocalypse.

De Juin à Décembre 2035 - Le Collectif

Après la fuite de Fort Stockton, le petit groupe resté à bord du Van de Connor, décida de jouer le tout pour le tout en essayant de gagner les terres un peu plus fertiles à l'Est. Frileux à l'idée de s'aventurer aux abords d'Austin, évitant ce qu'ils nommaient le Triangle interdit sous la coupe du Marchand, et se devant d'économiser un maximum d'essence en s'affranchissant un trop large détour vers le Sud de San Antonio, le Van prit la direction droit entre les deux grandes villes. C'est ainsi qu'ils tombèrent sur une communauté de Canyon Lake, comptant plusieurs petites communautés qui tentaient de survivre, se partageant le territoire et les richesses du lac, et tentent de conserver une diplomatie sans conflits. Mais avec le temps et les nouvelles menaces, le Collectif ne put pérenniser. Petit à petit, leur nombre diminua, les ressources vinrent à manquer, et ce qui voulait être à tout prix évité finit par signer leur perte. Avant d'être pris en étau dans un conflit intestin, Connor prit la tangente, seul, lui et son Van, tentant son ultime chance vers ce qu'il espérait être plus durable : l'Oasis. Une Safe Zone dont il avait appris l'existence de réputation.


Comment votre personnage a vécu la seconde apocalypse ?
C'est au sein de Fort Espoir que Connor connut la seconde apocalypse, et dès les premiers jours, celle-ci entraîna à la fin du groupe. Bien qu'il y eut le récit d'un survivant revenu seul d'une sortie diurne, évoquant l'existence de monstre courant, grimpant et jouant de ruse, son état hystérique et son témoignage décousu de sens conduisirent le groupe à considérer l'homme comme mentalement atteint après une expérience traumatisante plutôt qu'à prendre en considération la nouvelle menace. Sortis en groupe avec un autre véhicule aux aurores, espérant récupérer le matériel des collègues déclarés morts, ils tombèrent très vite dans un guet-apens. Connor n’a dû sa vie sauve par la seule raison qu'il patientait à l'intérieur du Van. Revenu en trombe après la débâcle, son groupe, déjà amputé de trois membres, retourna dans le véhicule avec l'ordre de fuir au plus vite. Sans se faire prier, Connor démarra, observant dans le rétroviseur le spectacle du coureur lancé à leur poursuite. S'ils eurent du mal à le semer, Connor refusa de rentrer directement au camp pour ne pas l'y mener. Mais l'autre chauffeur, dans la panique de la débâcle, n'eut guère autant de lucidité. Le lendemain, au petit matin, lorsqu'ils finirent par venir auprès des leurs, ils découvrirent bien vite que tous les membres avaient été décimés et écharpés, renforçant l'horreur au constat de la tangible existence de ces nouveaux prédateurs. Sans se faire prier, le groupe repartit après avoir ponctionné un maximum d'essence.

C'est donc de plein fouet qu'il a subi ces apparitions, directement concerné tandis qu'il ne semblait pas encore au bout de ses surprises, car si les coureurs étaient désormais une réalité, tous se rendirent compte au fil des semaines qu'ils n'étaient sans doute pas responsables du massacre de Fort Espoir. Si la nuit n'avait jamais été dans leur liste de favoris, ils finirent par se résoudre à ne plus y mettre les pieds. Même si le choc fut assez traumatique, réveillant les peurs les plus enfouies comme des enfants terrorisés par le croque-mitaine, le pilote se trouvait quelque part assez chanceux de pouvoir miser sur la seule chose qui l'avait jusqu'ici sauvé : son Van. Bill ne faisait pas partit du convoi, et encore maintenant Connor se demande s'il a réussi à survivre à tout ça.



Mentionnez des moments forts de la survie de votre personnage :
Dès les premiers instants, sa survie fut un pur calvaire d'endurance, car c'est bien au côté du nouveau mari de son ex-femme qu'il a dû apprendre à collaborer. Tous deux liés d'un objectif commun, celui de rejoindre le point de rendez-vous fixé par le reste de la famille partie en avion, il s'est avéré qu'Alec était plus un poids mort qu'un véritable atout. Alec était un de ces gars qui n'avaient absolument aucune espèce de foutue idée de la manière de vivre sans les réseaux et la connectivité avec le monde, un banquier tout à l'étroit dans son costard deux-pièces qui ne cessait de son temps à trouver la moindre chose insupportable.

Comme toute survie, celle de l'homme ne fut pas de tout repos, éprouvant la faim et la soif, la mort et les morts, mais son objectif toujours clairement défini en tête, rien ne pouvait le faire dériver de ce dernier, pas même la perspective de rester auprès de groupes qui semblaient avoir les bons atouts pour durer. Mais le moment le plus dur fut indubitablement l'instant où il se rendit compte qu'il ne pourrait jamais l'atteindre. Les frontières envahies de trépassés le poussèrent à renoncer et il sombra un temps dans un profond désespoir qu'une bouteille escorta dans l'ivresse jusqu'à ce qu'on lui secoue assez les branches et qu'il daigne entrevoir autre chose qu'un abandon total et entier.

Fort Espoir offrit à l'homme à bien des niveaux ce qu'il voulait donner : une perspective d'avenir. Parmi cette communauté active, il s'y fit des amis, noua plus que cela avec l'une d'entre elles, et surtout trouva sa place. S'il accompagnait très souvent les groupes de sortie pour la récupération de matériel à l'aide de son Van, c'est bien dans la mécanique qu'il se complaisait, lui permettant, petit à petit, d'oublier et peut-être même d'envisager que son fils ait pu avoir une chance de s'en tirer. C'est ainsi qu'il bricola plus que de raison ces engins qui leur permettaient de sillonner les rues de la ville où ils avaient trouvé refuge, les renforçant de multiples atouts, tant défensifs qu'offensifs.

La seconde apocalypse fut également un des moments les plus marquants de sa survie, forcé d'abandonner ceux qu'il avait considérés comme une nouvelle famille avant de les retrouver écharpés. Mary, sa petite amie, faisait partit du tableau des victimes, et s'il n'avait guère eu le temps de nouer des attaches solides dans un monde où ils savaient tous que tout était plus qu'éphémère, sa disparition ne fit qu'accroitre sa peine. Repartit sur les routes avec six des siens, les mois suivants ne put que l'enfoncer dans une spirale infinie de noirceur.

Détaché de tout et de tout le monde, Connor devint une sorte de robot qui se contentait d'accomplir ses tâches, lui qui s'était autrefois révélé comme un bon camarade, fiable et à la sociabilité facile, se referma finalement sur lui-même en évitant toute attache. Fort Espoir avait été la leçon de vie - ou plutôt de mort, qui le rendit frileux à toute forme de relation désormais et ce n'était pas ses collègues, survivants de la débâcle eux aussi, qui essayèrent de l'en dissuader. Tous avaient été profondément atteints, et tous affichaient peu d'entrain et d'élan à retrouver ce qu'ils avaient déjà perdu. C'est sans doute pour cette raison que quitter le collectif avant que tout sombre définitivement ne fut pas un choix particulièrement douloureux. L'oasis serait sans doute sa dernière tentative avant qu'il n'envisage sérieusement de tout arrêter, et cela, définitivement.



Qu'est-ce que votre personnage a fait pour survivre ?
S'il y a bien des choses que Connor n'avait jamais envisagé de perdre, c'était bien son humanité et pourtant. Tandis qu'ils atteignaient Sierra Blanca et les premiers morts gardiens d'une surpopulation massive et condensée, Connor se retrouva dans la situation plus que délicate où il n'eut d'autre choix que de sacrifier une vie pour sauver la sienne. C'est ainsi qu'est mort Alec, livré aux dents carnassières des monstres affamés de chaire afin de permettre au pilote de gagner quelques précieuses secondes qu'il mit à profit pour sa fuite, et ce, en le faisant tomber bien volontairement dans leur fuite au lieu de l'aider. Et si sa conscience avait pu être soulagée de ne pas avoir eu à le faire pour Peggy, ayant succombé très vite faute de force suffisante pour s'en sortir, ce n'était pas suffisant pour pleinement le satisfaire. Aussi répugnante que lui apparût l'existence de l'homme, à lui qui avait toujours pesté cette dernière, il ne s'était jamais imaginé devoir céder à telle ignominie.

Equipement Porté :
Première main
-
Seconde main
-

Ceinture 0/2
Enc. 3 max
-
Poches 0/4
Enc. 1 max
-
Accessoires Pratiques :
1ères Mun. 3/3 : -
Tête : -
Epaule : -
Torse : -
Dos : Petit sac (6)
Bras : -
Flancs : -
Taille : -
Jambes : -
Véhicules 1/3
Clé de GMC Minivan 1/3
Contenants Personnels :
Dos 0/15
Petit sac
-

Coffre 90/600
GMC Minivan
Pelle (12)
Boite à outils (8)
Pièces détachées (35)
Pièces détachées (35)

Connor Rickson


Fiche de personnage
Points de RP:
 Connor Rickson Debuba1120/1200 Connor Rickson Videba10  (20/1200)
Etat Mental:
 Connor Rickson Debuba1090/100 Connor Rickson Videba10  (90/100)
Destin:
 Connor Rickson Debuba180/300 Connor Rickson Videba10  (0/300)
Réputation:
 Connor Rickson Debuba170/500 Connor Rickson Videba10  (0/500)
Informations scénaristiques:
Blessures:
Tatouages:
Cicatrices:
Connor Rickson

Jeu 28 Juil - 10:33
Récit d'Arrivée à Houston

L’encombrement de la route obligea le Van à empiéter sur le bas côté, ce dernier accusant un sensible dénivelé qui fit pencher l’alignement du châssis. Entre l’amoncellement de carcasses rouillées rongées par le temps, quelques âmes vagabondes suivirent du regard le parcours de l’engin à moteur, répondant à son ronronnement par un crachat guttural, tandis que leur corps en mouvance ne parvenait à trouver la sortie dans le cheminement labyrinthique. L’attention rivée sur la bordure, son pied jouait de tempérance sur la pédale d’accélération, cherchant à minimiser sa vitesse au profit de sa stabilité, les roues tantôt glissant sur une nappe de boue affluant sur le bitume lézardé. Ses amortisseurs soulevaient parfois le véhicule dans quelques enchainements chaotiques, la mécanique écrasant quelques déchets abandonnés comme le cadre de ce vélo dont le métal crissait désormais sous ses pneumatiques.

Le passage était difficile, même pour un chevronné comme Connor qui avait fait de son Van son nouveau sanctuaire, son flanc gauche renforcé par des plaques de bois frottant à plusieurs reprises contre quelques angles d’optique, parechocs et autres tôles qui trainaient. Il n’avait aucune assurance qu’au bout du compte, il retrouverait une aisance de conduite pour les nombreux kilomètres qui le séparaient de sa destination finale ou s’il allait seulement terminer embourbé et enfermé dans ce qui deviendrait son cercueil définitif. C’était une tentative audacieuse, mais il n’avait guère le choix. La jauge de son réservoir avait allumé son voyant depuis peu, ce qui ne lui laissait aucune alternative dans son itinéraire. S’il ne prenait pas la route la plus directe, son voyage s’achèverait également de manière prématurée, ne faisant qu’accroitre les facteurs qui riaient en sa défaveur. Mais il avait décidé de jouer le tout pour le tout, sans même avoir l’assurance que tout ça n’était pas qu’un mirage de plus, un espoir perdu.

Brutalement, sous le poids supporté, un morceau de goudron se détacha du reste contre l’extrême bordure, l’un des pneus bien trop en équilibre sur la matière éprouvée par les intempéries. Retrouvé livré à une chaussée détrempée, le véhicule patina un instant dans la boue, avant d’y glisser, s’enlisant sans trouver la moindre accroche pour repartir, faute à un caoutchouc rendu un peu trop lisse.

« Merde. Merde, merde, merde. Putain. Aller... avance. »

Mais rien n’y faisait ni le grondement du moteur qu’il tentait de lancer progressivement, cherchant le point d’adhérence, ni le claquement de sa paume droite contre le volant.

« Fais chier ! »

Son attention bascula d’un côté à l’autre de ses fenêtres latérales, le parebrise au-devant soumis aux battements violents de ses essuie-glace qui projeter l’afflux d’eau écrasé sur la surface. D’un geste rageur, Connor tira sur le frein à main, bondissant sans trainer entre les deux sièges, profitant de l’écart large qui s’y trouvait pour balancer ses jambes sur la banquette, les deux bras en appuis sur les dossiers, la tête contorsionnée par le bas plafond. La seconde rangée fut franchie avec le même entrain, sans même s’inquiéter des marques que ses godasses salies d’une terre séchée abandonnaient sur le tissu. Rapidement, il atteint la porte du coffre à l’arrière, balayant de la paume l’épaisse buée qui s’y était accumulée, levant le voile sur les environs proches soumis aux intempéries. Certain qu’aucun danger ne se trouvait à proximité, sa dextre finit par actionner le levier d’ouverture, libérant le verrou dans un bruit sec caractéristique, une simple poussée suffisant à ouvrir la voie. Le hayon se déploya, conduit par ses vérins avant d’interrompre sa course une fois positionnée à l’horizontale, offrant ainsi un toit précaire.

Par prudence, l’homme avait maintenu la poignée de tissu en accompagnant l’élévation, prêt à la rabattre s’il descellait la moindre menace immédiate. Mais les seuls mouvances qui percevaient étaient encore loin et coincé dans le réseau d’embouteillage. Bondissant d’une flexion de jambe, ses semelles plongèrent dans l’épaisseur d’une surface glaireuse, débordant assez pour que chaque pas fasse l’effet de ventouse. Il n’avait guère de temps à perdre s’il voulait sauver son Van de cette catastrophe à venir, à une époque où l’insignifiante galère pouvait désormais se révéler fatale. En faisant le tour, remontant sur le flanc de chaussé au bitume rongé et émietté, il sentit rapidement le poids des gouttes glacées s’écraser sur sa casquette, visière pivotée à l’avant, cette dernière usée, salie, abimée, mais indétrônable de son chef. Les roues avaient sensiblement creusé le sol en tentant de s’extraire de ce piège vicieux, ne faisant qu’aggraver son état, mais fort heureusement, l’homme n’avait guère insisté sur la chose.

Un tambourinement brusque le fit sursauter, faisant volte-face pour apercevoir la silhouette décharnée d’un cadavre qui n’avait pu trouver le repos que lui avait promis le trépas. Elle s’agitait à l’intérieur même du véhicule, ne dévoilait qu’une ombre derrière une vitre envahie par la mousse, la poussière et la saleté que même l’eau torrentielle du ciel ne parvenait à déloger. Ses doigts écorchés en revanche, en grattait la surface intérieure, laissant crisser ceux-ci dans un bruit strident.

« Putain ! » Pesta-t-il en retour, un frisson glacial ayant saisi son échine à cette irruption impromptue. « Va te faire foutre... »

Il devait trouver une idée et vite, avant qu’il n’envisage sérieusement d’abandonner l’une des seules compagnes qui lui avait jamais été aussi longuement fidèles. Toujours aux aguets, ses yeux passant régulièrement aux alentours pour une inspection minutieuse, ses azurs finirent par se poser sur les renforts de bois rivetés aux portières. Quel autre choix se proposait à lui ? Il ne considérait pas avoir le temps de se laisser saisir d’une autre idée, et sans trainer, ses mains vinrent arracher avec force et véhémence, les plateaux qui offrirait une surface d'adhérence. Au loin, il voyait déjà plusieurs silhouettes se dégager du dédale, prenant la direction de la seule proie dans leur ligne de mire, et il s’estimait déjà chanceux qu’aucun coureur n’ait décidé d’errer dans le coin, sans quoi son destin serait déjà réglé.

Armé de ses plateformes qui allaient servir d’accroche pour remonter la pente et regagner la route, Connor s’empressa de les aligner de part et d’autre, devant ses roues. À plusieurs reprises, ses pieds glissèrent sur le bas-côté dans la précipitation, laissant son flanc de jambe, son genou ou ses mains se couvrir de la substance marronnasse qui lui faisait d’autant plus perdre en adresse et en dextérité.

« Aller ! Bordel, aller ! » Lança-t-il en arrachant une dernière fixation, provoquant un trou dans la carrosserie.

Les morts étaient à deux pas, sentant presque l’écho de leur chant sur l’effleurement de son cou, à moins que ce ne soit que le fourmillement d’une pluie ruisselante entre chaque écart de tissu. Il n’aurait pas le droit à deux essais, pas le droit à une énième chance, car s’il était contraint d’attendre que le sol s’assèche, il le serait lui-même bien avant cela. La panique fut à son comble quand il vit leur avancé, quelques mètres seulement avant qu’ils ne l’agrippent alors. Plus le temps des ajustements, il devait se replier. Se jetant à l’arrière resté grand ouvert, ses pieds boueux ripèrent sur la soute, ses dernières affaires empilées dans des sacs projetés au-dehors, quelques bocaux postapocalyptique se répandant sur le sol, glissant loin de la chaussée. Connor ne fit pourtant aucun état d’âme à ce qui aurait pu le maintenir en vie quelques jours de plus, s’élançant vers la lanière, ignorant les décharges qui avaient assailli ses genoux lors de sa chute pour rabattre le coffre d’un claquement moins sinistre que les mâchoires qui avaient essayé de l’atteindre. Dix secondes de plus, et elles s’enfonçaient dans sa chair sans vergogne. Au lieu de ça, la vitre encaissant les premières ruées moles d’une carcasse putréfiée.

« Va te faire foutre. Allez tous vous faire foutre ! » Hurlait-il à l’adresse des cadavres qui parvenaient jusqu’à son véhicule, dans une colère incontrôlée par l’afflux d’adrénaline, mais déjà, l’urgence reprit le dessus.

S’il ne partait pas sur-le-champ, l’eau ensevelirait sa rampe de fortune. Trempé jusqu’aux os, vaseux jusqu’aux genoux, il regagna l’habitacle. Le moteur tournait toujours, laissé au point mort, aussi n’eut-il plus qu’à enclencher la première vitesse pour le mettre en branle. Les roues patinèrent, lentement, rapidement, alternant du jeu que son conducteur tentait de trouver dans l’adhérence, tâchant d’ignorer les coups qui malmenaient l’arrière. Et brusquement, le Van se mit à partir vers l’avant, glissant, dérapant par moment, mais finissant par atteindre enfin la route tant espérée.

« Ouais ! Ouais ! J’savais que tu pouvais le faire. Bordel... »

Son cœur n’avait pu contenir la joie à cette nouvelle étape franchie, reprenant son itinéraire sinueux sur l’étroite bande d’arrêt d’urgence, abandonnant derrière lui les trainards. Le reste du chemin ne fut de guère meilleur repos, presque interminable dans l’attente de voir enfin paraitre le bord de côte. Il descendit par le Sud, contournant Houston par Needville, Damon, West Colombia, remontant sur Angleton puis Alvin, l’espoir s’amenuisant à mesure que sa jauge s’abaissait drastiquement, et sans le moindre signe d’une quelconque zone de sureté. Et pourtant, là-bas au loin, au travers du rideau d’eau qui continuait de s’abattre sur l’homme solitaire, s’élevèrent bientôt les hautes murailles.

Arrêtant son véhicule en plein sur la 45, refusant presque de croire que quelque chose semblait bien exister, toutes les tensions qu’il avait jusqu’ici emmagasinées, couplées à la tristesse d’être seul à atteindre cette promesse de sécurité, ses bras tremblants s’accrochèrent au volant, son front s’y reposant avec dureté, avant de céder aux larmes et aux sanglots.

Equipement Porté :
Première main
-
Seconde main
-

Ceinture 0/2
Enc. 3 max
-
Poches 0/4
Enc. 1 max
-
Accessoires Pratiques :
1ères Mun. 3/3 : -
Tête : -
Epaule : -
Torse : -
Dos : Petit sac (6)
Bras : -
Flancs : -
Taille : -
Jambes : -
Véhicules 1/3
Clé de GMC Minivan 1/3
Contenants Personnels :
Dos 0/15
Petit sac
-

Coffre 90/600
GMC Minivan
Pelle (12)
Boite à outils (8)
Pièces détachées (35)
Pièces détachées (35)

Triss Anderson


Fiche de personnage
Points de RP:
 Connor Rickson Debuba1119/1200 Connor Rickson Videba10  (19/1200)
Etat Mental:
 Connor Rickson Debuba10100/100 Connor Rickson Videba10  (100/100)
Destin:
 Connor Rickson Debuba180/300 Connor Rickson Videba10  (0/300)
Réputation:
 Connor Rickson Debuba170/500 Connor Rickson Videba10  (0/500)
Informations scénaristiques:
Blessures:
Tatouages:
Cicatrices:
Triss Anderson

Jeu 28 Juil - 11:33
Bienvenue Connor, bon courage pour ta fiche ;)
Equipement Porté :
Première main
-
Seconde main
-

Ceinture 0/2
Enc. 3 max
-
Poches 0/4
Enc. 1 max
-
Accessoires Pratiques :
1ères Mun. 3/3 : Flec. (6)
Tête : -
Epaule : Occupée
Redhead Toxik Flec. (9)
M02
Torse : Plastron (18)
Dos : Grand sac (12)
Bras : -
Flancs : Musette (5)
Taille : -
Jambes : Holster (2)
Beretta 96 10C .40 (2)
Véhicules 1/3
Clé de GMC Terrain 3/3
Contenants Personnels :
Dos 5/30
Grand sac
Kit de crochetage (3)
.40 S&W 2/3 (2)

Flanc 0/10
Musette
-

Coffre 70/200
GMC Terrain
Stock de maçon (35)
Pièces détachées (35)
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: