Ma meilleure amie. Ma plus grande catastrophe. Je serai toujours incapable de me pardonner ce que je lui ai fait subir. Elle a toujours su être là, à l’écoute, patiente et attentive, dévouée à mon égoïsme sans ne jamais me le reprocher. Je l’ai abandonnée au pire moment, quand nous avions le plus besoin l’une de l’autre. J’ai trahi ma parole, mes promesses, sa confiance et son amitié. J’ai été bornée, aveuglée par la haine, par la vengeance. Je lui ai tout fait perdre. J’ai beau prétendre que je l’aime et que je tiens à elle plus qu’à tout autre, ça n’excusera ni ne rachètera jamais rien. J’ai certainement été la pire chose qui lui soit arrivée dans cette vie, jusqu’à provoquer la perte de son enfant, celui de James. Il est plus que temps que je lui foute la paix qu’elle mérite. Elle s’en sortira bien mieux sans moi. J’espère simplement qu’elle va bien.

Je ne pense pas avoir jamais rencontré de type plus loyal que Kyle, même en agissant comme la dernière des connes. Bien que j’ai cherché à le tuer - deux fois ; il a toujours su répondre présent quand j’avais besoin de lui. Il est un amant éphémère que je ne regrette pas, un ami que je ne mérite pas. Il me semble être la proie de sacrés démons, assez difficile à suivre et encore plus à cerner, mais suis-je vraiment la mieux placée pour le juger ? Il est grand temps que je me montre digne de son amitié.

Certainement la personne que je déteste le plus. Ses compétences et son courage n’ont d’égaux que sa vanité et son ignominie. Je me demande parfois comment j’ai pu tant l’envier ? Peut-être que je déteste simplement voir en elle le reflet de mes propres échecs. Il paraît qu’elle est tombée entre les mains du Marchand. Si c’est le cas, je lui souhaite d’avoir éprouvé les leçons qu’elle se complaisait à donner aux autres. Quoi qu’il en soit, si ce monde ne l’a pas encore tuée, je m’en chargerais.

Le Pyromancien. Je le redoute. Je crains sa puissance et la menace qu’il a fait peser sur nous. Sa seule aura, sa simple existence m’ont poussé à tout risquer, et tout perdre. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de l’envier. Pour sa puissance, pour les certitudes de ses convictions. Le Libérateur. Son feu illumine les limbes de mes perditions. Un phare maudit, attisant et attirant mes dérives vers des écueils abyssaux. Il me terrifie. Il me fascine.

Je me moque de qui tu es et de ce que tu as fait. Je me moque de ton histoire. Je n’ai pas de raison de te convaincre de rester, ni de raison de te demander de partir. Je ne cherche ni ta sympathie, ni ta reconnaissance ; pas même ton aide en réalité. Tout ce que je t’offre, c’est une main tendue.