Description Générale
Mesurant cinquante et un centimètres pour vingt kilos tout juste, Sully est une jeune chienne qui se caractérise par sa très grande gentillesse, mais aussi son irrévocable couardise. Petite de taille et d'une épaisseur moyenne, son pelage est marronné clair en grande partie, noir sur le dos et blanc à différents endroits, notamment ses pattes et le bout de sa queue et son museau.
Calme et tranquille au quotidien, joueuse lors des promenades et aboyant rarement, elle est un amour qui ne manifeste jamais d'agressivité, même lorsqu'on lui marche sur la patte par erreur, préférant couiner et se planquer dans un coin à la moindre frayeur. Ses yeux tristes s'accentuent si on la gronde et elle baisse la tête, beaucoup trop affectueuse pour faire de la rébellion, elle n'aime pas les conflits et se fait très câline si on lui accorde de l'attention et de la douceur. Sully est surtout très naïve et maladroite, se cognant régulièrement contre des coins de mur ou se faufilant entre les jambes humaines sans avoir conscience de la gêne. Elle ne court pas vite car elle garde quelques séquelles à sa patte avant-droite qui l'empêchent de réaliser des sprints ; et parce qu'elle n'est ni très sportive ni très énergique contrairement à la plupart des chiens de son espèce.
Jarod la découvrit lors d'une expédition punitive à laquelle il avait été contraint, aux côtés des hommes de son groupe. Sur le chemin, ils furent confrontés à une horde de morts-vivants qui leur barrait la route principale.
Plutôt que de s'infliger un long détour, ils décidèrent de descendre et massacrer les zombies en profitant de leur armement confortable et de leur nombre. Jarod, qui de par son rôle s'était retrouvé en arrière-ligne, perçut des râles insistants qui l'orientèrent vers un salon de coiffure à proximité. Il s'y rendit et terrassa le mort-vivant à l'origine de sa distraction, qui s'acharnait à vouloir passer par-dessus une table de meubles renversés, puis entra, curieux de cette convoitise expliquant l'insistance du monstre.
Il trouva alors sous une coiffeuse partiellement fendue et poussiéreuse, une chienne terrifiée, recroquevillée et couinante à sa présence. Touché, il s'approcha de ce foxhound au dos couvert d'un pelage noir allant jusque sur la base du ventre et donnant l'impression qu'elle porte un gilet, tendant la main afin de pouvoir la caresser. Celle-ci se laissa faire, davantage conséquence d'une crainte que d'une confiance quelconque, paradoxalement due à une absence de volonté agressive, à moins qu'elle n'ait eu l'espoir d'être abordée par un mammifère qui ne cherchera pas à l'éventrer.
Jarod sentit son cœur se serrer face à son état déplorable. Elle était affamée, fatiguée, les pattes écorchées - l'une d'elles présentant une infection et une épaisse larve de Botfly se retrouvait logée à l'arrière de son œil gauche aveugle, dépassant sensiblement d'une perforation. En dépit des moqueries des autres, il décida de prendre la chienne avec lui - qui se montra très docile - et l'amena à un ex-chirurgien de son camp.
Jarod profita de ses accès pour que du matériel de soin soit « gaspillé », selon son chef de camp, afin de sauver la bête malade et proche de la mort. Grâce au talent de ses connaissances et à des soins quotidiens, la chienne fut soustraite à sa condamnation première tandis que le parasite n'eut pas trop de mal à être retiré, bien que l'œil de l'animal ait déjà viré au bleu presque ciel et clarifiait la perte de vue définitive de ce côté-là, l'infection était tout de même neutralisée et ses chances de survie remontèrent peu à peu.
Après ça, Jarod usera de ses avantages nommés pour obtenir de quoi la nourrir, et à défaut d'avoir des croquettes, il lui fournira de la viande issue de la chasse, réalisant en parallèle des préparations simples et complémentaires pour lui permettre de retrouver du poil de la bête. De différentes manières, cet élan d'humanité répondait pour l'homme au besoin d'avoir près de lui une compagnie qui soit capable de douceur, d'innocence et de gentillesse et Sully, ainsi qu'il la baptisera, en fera étalage envers son sauveur.
Dès lors, l'ancien délinquant considérera Sully comme sa famille, l'installera dans son lieu de vie et prendra soin d'elle, malgré l'excessive méfiance de la chienne à l'égard des êtres vivants - ou qui paraissaient l'être, sa gourmandise parfois exagérée et sa fragilité de santé, qui fait qu'elle a besoin de vivre dans un environnement propre et plus sain. Il serait pragmatiquement juste de dire que c'est un poids inutile pour l'homme et on lui a déjà fait remarquer de nombreuses fois, mais il n'était plus question dès lors pour Jarod de l'abandonner.