- Les Zombies -Un sujet de toutes les horreurs et de tous les fantasmes, tiré de légendes morbides et fantastiques extirpées d'époques lointaines, de récits mystérieux et ténébreux de créatures sans volonté, nées pour déchirer le cœur des vivants. Depuis la nuit des temps, le mort-vivant fascine et terrifie. Du conte au poème, du livre religieux au roman, l'idée que l'homme puisse mourir et revenir, seulement animé par la mort elle-même qui hante nos vies provoque toutes les théories.
Durant le début du XXI
ème siècle cependant, ces histoires ont pris un tournant plus spectaculaire, plus romancé et plus approfondi. Films d'horreurs, de comédie ou de survie aux scénarios psychodramatiques quand ils ne sont pas axés sur des armées de zombies frénétiques. Durant des années, jusqu'à l'aube de la vingtième année du deuxième millénaire, on avait nourri tous ces fantasmes pour accroitre la fascination et la peur provoquée, même tourner en dérision le sujet et mis en scène le pire des sadismes dans des images de chair déchiquetée et de sang abondant parfois indescriptibles.
On croyait tout connaitre sur le sujet. On pensait en avoir fait le tour, de long en large, assez forts et assez imaginatifs pour anticiper la moindre possibilité, le moindre début de contamination sur ce sujet ou un autre. Comment les tuer, comment les utiliser, comment appréhender le mal qui prenait alors à l'âge de la science le nom de virus. On croyait vraiment tout en savoir, au point que ce sujet si inspirant avait fini par se tarir pour n'être plus qu'une lubie passagère. L'humanité était loin d'imaginer ce que le destin pouvait lui réserver. Comment aurait-elle pu croire en un scénario aussi catastrophique ? Car entre fantaisie et réalité, l’énorme fossé ne pouvait se révéler que... mortel.
- Frise Chronologique de l'Apocalypse -Los Angeles - 31 Mars 2034Un flash info diffuse que plusieurs sans-abris auraient agressé sans raison des passants en plein jour, les mutilants avec une barbarie rare. La violence de ces actes publics est telle qu’étouffer l'affaire s'avère impossible et certaines images font le tour du monde, laissant voir une femme « déchirer » le visage de sa propre fille. À l'image du « zombie de Miami », un homme qui avait attaqué un SDF dans un parking pour le mutiler, la police évoque une mise en garde-à-vue de la femme qui aurait ingéré de la benzylpipérazine, ou
« bath salts » (sels de bain), une drogue réputée pour rendre cannibale et invincible ; en effet, il aurait fallu six balles dans le corps de Rudy pour qu'il cesse seulement de dévorer sa victime.
Les médias s'emparent de l'affaire, bien vite le terme zombie revient de nouveau dans les réseaux sociaux et les articles de presse, mais comme pour l'affaire de Miami, cette histoire fantaisiste n'est pas prise au sérieux et oubliée. Dans un même temps, Philadelphie, Washington et New-York sont victimes des mêmes évènements, maitrisés beaucoup plus vite cette fois par les forces d'élite de la police ; personne n'en saura rien.
Début de la semaine 1 - 7 Avril 2034Au cours des jours suivants, quarante-sept autres cas se déclarent subitement à travers Los Angeles, Philadelphie, Washington et New-York et l'affaire prend une toute autre ampleur. Une véritable rage pousse ces gens à attaquer au hasard des passants, provoquant des bains de sang et mutilations inhumaines. Cette fois la chose est prise très au sérieux et les autorités évoquent une possible contamination par une forme dérivée de la rage.
Une cellule de crise est mise en place et une quarantaine d'urgence est imposée dans les agglomérations afin d'éviter que ce virus ne puisse se propager tant que des informations concrètes ne sont pas obtenues. Cet évènement créé derechef une vague d’effroi sur tout le territoire et les médias alimentent massivement les faits, chacun y allant de sa théorie jusqu'à l'incitation à la peur sur des sites et forums internet.
Fin de la semaine 1 - 13 Avril 2034À la fin de la première semaine, les agences gouvernementales soutenues par des civils spécialisés sont déjà déployées pour tenter de contenir ce qui prend le nom d'épidémie. La thèse du bioterrorisme s'impose, mais aucune preuve concrète n'est trouvée malgré les mesures engagées par la C.I.A., le F.B.I. et la quantité de ressources mises à profit.
L'épidémie semble surgir de points radicalement différents, à l'incompréhension générale. Le gouvernement, impuissant malgré les mesures de quarantaine et les recherches intenses, ne parvient pas à enrayer la contamination et annonce la perte de quatre villes, une catastrophe sans précédent dans l'histoire des États-Unis. Perdant les principales forteresses nationales, le gouvernement est largement ébranlé et combine des conflits internes aux organisations qui s'accusent mutuellement d'incompétence et de laxisme ayant conduit à cette catastrophe.
Le web est saturé de vidéos terribles mettant en scène des attaques de ces contaminés en surnombre, massacrant à mains nues des civils et militaires avec une violence toute droit sortie des films d'épouvante les plus gores. Les forces armées et élitistes des États-Unis sont envoyées dans les quatre coin du pays et autour de ces villes perdues, celles mobilisées à l'étranger rapatriées d'urgence en renfort, mais cette contamination semble toujours plus impossible à stopper.
Les médias commencent à évoquer une potentielle catastrophe biologique en mesure de toucher toute la planète et sous l'impulsion de l'ONU, l'Europe, ainsi que le Canada, la Chine, le Japon et la Russie se concertent historiquement pour porter secours aux États-Unis en plein chaos, craignant particulièrement que le virus ne se répande hors de l'Amérique. Des équipes spécialisées, des ressources et des renforts militaires conséquents sont envoyés afin d'aider le pays à faire face à cette crise.
Fin de la semaine 3 - 27 Avril 2034La moitié nord du pays est victime de cette épidémie éclair qui transforme chaque état en zone de chaos d'ampleur inconnue jusqu'alors, éradiquant les civils autant que les militaires et les renforts étrangers qui sont touchés aléatoirement par le virus ou attaqués par les contaminés. Le gouvernement est débordé et le nombre croissant de contaminés submerge les lignes de défense militaires en dépit des frappes au napalm, d'autres formes de bombardements et de la présence d'une large puissance de feu. L'ONU et diverses ONG renforcent leurs interventions pour tenter de soutenir la population, mais elles sont rapidement débordées et compromises par le virus qui passe au travers de tous les protocoles sanitaires.
La panique s'empare du pays et quantité de groupes religieux déclarent que la fin du monde arrive : la punition divine. Des sectes en profitent pour attirer un grand nombre de nouveaux adeptes recherchant un moyen de se protéger, des criminels en fuite sévissent à travers le pays et des groupes de pillards se forment de part et d'autres des zones contaminées. La population tente de fuir de manière désorganisée, les morts se relèvent et attaquent les vivants, des survivants en agressent d'autres, des dizaines de milliers et davantage de suicides ont lieu, toutes les chaines télévisées et émissions d'informations cessent leurs activités, le réseau internet est brutalement coupé. Les ténèbres prennent possession des États-Unis et le cauchemar devient une réalité ancrée.