| Dim 20 Oct - 23:47 |
Ethan Walker Date de naissance: 3 janvier 2005
Origines : Queensland, Australie.
Métier : Saisonnier.
Particularités : Ce serait un euphémisme que de dire qu'il est peu loquace. Lorsqu'il lui arrive de parler, c'est avec un léger accent australien. De plus, il se caresse souvent le cou.
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Description PhysiqueLes pieds bien campés sur le sol, cet homme d'un mètre soixante-dix huit semble être sorti d'une forêt. La barbe et la crinière, blondes, sont laissées à l'abandon. Dans le fond de ses yeux clairs flotte quelque chose d'indéfinissable, qui tiendrait à la fois d'une humanité blessée et d'une animalité contenue. Souvent mélancolique, parfois bouillant, son regard est à ce point transparent qu'avec nul autre que lui ne se vérifie l'adage selon lequel les yeux seraient les « fenêtres de l'âme. » Doux lorsqu'on y voit une lande dévastée et dépeuplée, perçant lorsque le paysage de son âme s'agite à marée haute. Une large mâchoire encadre des lèvres caucasiennes, tandis que culmine un front carré, preuve irréfutable qu'il subsiste encore dans cet être à moitié sauvage une intelligence humaine.
L'économie de ses gestes, loin de signifier une certaine raideur dans le maintien, manifeste une remarquable souplesse dans les appuis. A le voir courber légèrement le dos lorsqu'il marche, on le sent habitué à se déplacer à couvert. Certes, une telle particularité se retrouve aussi chez les vétérans du front; mais elle semble être plus aiguë chez lui, indiquant une toute autre formation martiale — si tant est qu'il en ait eu une. La jambe est athlétique, la taille bien faite. Autre particularité physique, visible lorsqu'il est torse nu : les muscles de son dos sont beaucoup mieux dessinés que ceux de son torse. Particularité qui lui assure un très bon équilibre en toute surfaces, ainsi qu'un déplacement quasiment silencieux.
Description PsychologiqueConsidéré dans ses dehors, Ethan Walker est quelqu'un de discret. Discret à l'égard des autres — d'aucuns appelleraient cela de l'indifférence, — et surtout discret quant à son passé. Ce qui ne veut pas nécessairement dire qu'il cache quelque chose. Ses confessions ne se font pas par des mots; elles exsudent de ses gestes, de ses actes, de ses expressions faciales. Communication gestuelle, pour ceux qui s'y montrent attentifs : taciturnité pour ceux qui ne font pas attention à lui. Au reste, il lui arrive certes de parler, mais ce ne sera que pour tirer les conclusions qui s'imposent à tous. Pour le reste, ses motivations ne sont jamais claires; et il faut dire qu'il ne fait jamais rien pour arranger la chose. S'expliquer le fatigue, ou le répugne, cela revient au même. Il dirait, à sa manière, qu'il y a toujours quelque chose d'autre à faire, quelque chose de plus important. Qu'on insiste très lourdement, et il se mettra dans une colère froide, glaciale. Les ires tempétueuses impressionnent : mais seules les colères muettes effraient vraiment, surtout si cela revient à agir sans autre forme de procès. Lui qui, d'ordinaire, agit avec une prudence confinant parfois à la paranoïa, prend des risques inconsidérés lorsqu'il veut immédiatement assouvir sa vengeance contre celui qui a attisé sa colère.
On pourrait croire qu'il est à moitié sauvage, que ses instincts les plus bas le réduisait à une aphasie quasiment complète. Pourtant, même les prédateurs les plus dangereux agissent rarement avec autant d'impulsivité et d'irréflexion. Ses emportements et ses excès ne sont rien moins qu'humains. Quant à la relation privilégiée qu'il entretient avec la forêt, elle n'a rien d'animale. Elle tient d'une exacerbation. Son comportement en milieu forestier indique qu'il est incapable de l'envisager comme endroit pacifique, dénué de toute hostilité. Cette paranoïa est une manière pour lui de s'assurer du contrôle de la nature, du contrôle de sa vie face à tout ce qui ne le lui permet pas. La forêt le met hors de lui, dans tous les sens du terme. Et c'est elle encore qui, parmi les hommes, le fait passer pour un sauvage.
Car, en-dedans de lui-même, c'est-à-dire parmi les hommes, Ethan est perpétuellement agité par une révolution. La seule chose qu'il ait jamais su de lui-même, parvenu à la trentaine, c'est que toutes ses qualités lui sont à la fois proches et lointaines; et que toutes, qu'elles soient devenues siennes ou non, lui sont curieusement indifférentes. On pourrait dire que c'est un esprit viril. Il ne s'attendrit jamais sur les autres, pas plus que sur lui-même. Il ne se mettait à la place des autres que lorsque ses desseins exigeait qu'il les connût. Il ne respecte les droits que s'il a de l'estime pour celui qui les possède, ce qui, jusqu'à maintenant, était chose rare. Avec le temps, il s'est développé en lui un certain goût pour la négation, une souple dialectique du sentiment qui le conduit à prendre la défense de ce qui est interdit, et qui l'induit volontiers à découvrir des défauts dans ce qui bénéficie de l'approbation générale.
Une dernière chose peut être dite au sujet d'Ethan Walker, qui est peut-être déterminante. Jeune homme, une idée l'avait subitement possédé, de laquelle il tirait beaucoup de vanité : il avait l'habitude de se croire l'instrument d'un destin non sans importance et qu'il pensait pouvoir connaître à temps. Il se croyait sur le bon chemin, mais ne faisait rien pour mettre en place un plan, des projets d'avenir. Aucune contrainte sérieuse n'avait jusqu'à récemment dénudé son destin. Il a plus que jamais conscience aujourd'hui que quelque chose lui avait toujours manqué pour se décider. Et au moment même où il s'était dérobé à toute contrainte, il était devenu un homme que ce quelque chose contraignait à vivre contre lui-même.
Histoire du PersonnageNé dans une petite ville au nord du Queensland (Australie), d'une famille pionnière originaire du Yorkshire (Angleterre), Ethan Walker est le fils unique de Peter Walker, gardien d'une réserve naturelle, et d'Amanda Wilson, zoologue et vétérinaire. Les premières années de sa vie le virent grandir dans cette partie tropicale du continent, côtoyant de près les animaux et les forêts de bambous. Dès neuf ans, il jouissait déjà d'une certaine indépendance. Quand il n'allait pas en cours, il courait, insouciant, taquiner le serpent et l'araignée aux venins mortels, et faisait la nique aux crocodiles agiles des fleuves paresseux. Parfois, il assistait ses parents dans la pose de pièges et l'administration vétérinaire des soins. Choyé par des parents aimants, il avait connu une enfance heureuse et paisible. Jusqu'à ce qu'un jour... son père mourut brutalement d'une morsure de crocodile à la carotide. Mort qui avait le goût de la réalité, rupture de la disparition qui traumatisa d'autant plus l'enfant qu'elle s'était faite dans un milieu qu'il pensait domestiqué.
A la suite du décès du père et du mari, la famille Walker alla rejoindre le proche cousinage qui habitait à Huntsville, au Texas, dans le comté de Walker. Prédestination ? Aucunement. Pour l'essentiel, il n'y avait rien à y voir et rien à y faire. Grisaille des journées qui se succèdent, éternel retour du même refrain, du même boire festif et du même déboire scolaire, à perte de vue et de temps. Des études bâclées, une lâche participation au mode de vie des étudiants du lycée, qui le lui rendait bien. On le prenait en effet pour un attardé mental. Et pour cause: il était devenu taciturne depuis la mort de son père et leur déménagement. Au grand dam de la gent féminine lycéenne qui, le trouvant fort beau garçon, ne pouvait toutefois se résoudre à s'afficher avec un tel individu. Une seule source de consolation: la ville de Huntsville ne s'appelait pas ainsi pour rien, car elle se situait non loin d'une forêt qui, hier encore, servait de terrain de chasse. Ethan fréquentait souvent le Huntsville State Park, organisant avec ses très rares amis des courses d'orientation et des campings de groupe.
A sa sortie du high school, il refusa de faire des études supérieures, ainsi que l'exigeait sa mère. C'est à partir de cette époque qu'il commença à tirer au flanc. Rien de bien méchant, cela dit: quelques menus larcins, détériorations du patrimoine public, vagabondages, saisies d'alcool (il était encore mineur)... délits mineurs qui le condamnèrent à des travaux d'intérêts généraux. A moitié vagabond, il vivait au crochet de sa mère et de son oncle Blake. Indulgents, les parents, jusqu'alors, face aux colères, aux mensonges, aux impertinences et aux calomnies. Il faut bien que jeunesse se fasse. Elle cessa de se faire lorsque, à 25 ans, Ethan franchit le pas, et se mit à plomber au fusil les animaux dans lesquels il voyait à chaque fois celui qui avait tué son père. Chasse pour laquelle il fut condamné à purger une peine de deux ans de prison et de vingt mille dollars d'amende. A sa sortie, Ethan dut vivre de menus travaux dont la maigre rémunération parvenait à peine à le nourrir, le loyer de son taudis une fois payé. Face à cette indigence, les Wilson consentirent à lui verser des subsides. Ils enterrèrent la hache de guerre, et Ethan put enfin se permettre un logement plus décent non loin du State Park.
A la fin de l'année 2033, un jour qu'il franchissait encore l'orée de la forêt, il assista à la confrontation entre des militants Greenpeace et le gardien de la forêt. Depuis la création d'une énergie propre sur la base du réacteur ITER, il ne se souciaient désormais plus que de la catastrophe en cours en Afrique. Ils avaient fait de la forêt un lieu d'occupation politique, contrevenant systématiquement au travail des responsables administratifs locaux. Certains d'entre eux étaient des camarades de lycée. N'ayant pas entendu parler de sa récente frasque, ils l'enjoignirent de rejoindre la "lutte". Ne trouvant pas autre chose à faire, le cynique vit durant quelques mois, à travers l'oeil (aussi ironique que le sort qui le conduisit à adopter ce point de vue) du militant, la manière dont le néant politique de cette instrumentalisation ludique et petite-bourgeoise de la nature fonctionnait. Ou, plus prosaïquement, il vit des jeunes monter aux arbres pour clamer face au vent et aux caméras que les arbres ne doivent pas être coupés.
C'est alors que les événements qu'on connaît survinrent. Drame en cinq actes à Huntsville. Cela commença d'abord par la disparition du cousin Harry Wilson. Une rumeur avait parcouru le comté de Walker, faisant mention de "marcheurs". Blague potache qu'on lui faisait ou invitation à la superstition, reste que Ethan était inquiet pour son jeune cousin. Il commença à réagir lorsqu'on clôtura le périmètre de la forêt, que le silence radio s'était installé, et que la mise en quarantaine avait été établie. La panique générale se manifesta lorsque quelques réfugiés, mordus et de ce fait exclus et désespérés, s'infiltrèrent en ville malgré le cordon sanitaire et se mirent à infecter la ville. Strict nécessaire dans le coffre, Ethan, sa mère et le reste de la famille Wilson prirent le volant. Impossible de quitter la ville: demi-tour droite. En attendant une solution, slalom entre les voitures sur les deux voies de la route 45. Des formes imprécises surgissaient de nulle part, flot charriant des effluves putrescentes. Lorsque Ethan en vit un s'écraser sur le pare-brise, il dut se rendre à l'évidence: ce n'était pas des animaux, comme il l'avait cru jusqu'alors. Ils n'étaient pas non plus des êtres humains. Encore plus profonde que la peur panique est l'angoisse face à l'inconnu qui se jette sur votre pare-brise sans crier gare. Elle plante dans le coeur une aiguille bien plus aiguisée que la branche que reçut l'oncle Blake dans l'oeil...
Accident de voiture, donc, pour la scène finale. Pour Ethan, émerger de l'inconscience prit un certain temps. Le temps que la cousine Judith, à peine majeure, s'enfuisse de la voiture en voyant venir les goules. Encore sonné, c'est à travers une brume d'irréalité qu'il vit sa vieille mère empêcher les marcheurs de grignoter sa tante. C'est tout à fait éveillé à un spectacle qui hantera ses rêves qu'il la vit, se faire arracher la carotide, entre autres. Le choc psychologique ne le fit pas se mouvoir immédiatement. Il fallut les mains gluantes de sang d'une de ces créatures pour le motiver à sauver sa peau. Il fallut encore une morsure à l'épaule pour accélérer le mouvement...
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